Henri Loevenbruck évoque la résistance d’une ado face à l’arrivée d’une entreprise toute puissante dans sa ville. Un roman aux allures de fable (à peine dystopique) qui devrait faire mouche auprès du jeune lectorat.
On avait quitté Henri Loevenbruck après avoir refermé Les disparus de Blackmore, un adorable roman d’aventures, plein de charme, aux accents feuilletonnesques, qui nous ramenait aux classique du genre – Gaston Le Roux, avec une touche de Lovecraft, pour le côté fantastique. On retrouve le romancier rockeur avec un nouveau livre, aux antipodes du précédent, que l’on peut considérer comme une sorte de spin-off, comme on dirait dans le monde des séries, de son roman à succès, Nous rêvions juste de liberté. On y retrouve le personnage de Véra, une adolescente, atteinte du Syndrome d’Asperger, qui a comme caractéristique une grande candeur dans sa manière de raisonner et de s’exprimer, utilisant souvent une expression ou mot pour un autre, ou bien usant de néologismes de son cru… un procédé qui n’est pas sans risque, surtout quand il s’avère un peu répétitif et qui, au final n’apporte pas grand-chose au récit, si ce n’est une forme d’humour et de poésie qui fait mouche a de trop rares moments.
L’histoire que nous raconte Véra est la sienne, celle d’une gamine qui vit seule avec sa mère, bien mal en point, et qui trouve refuge souvent après de son oncle Fred, garagiste. Elle vit à Providence, une petite ville qui voit l’arrivée d’une société toute puissante avec toutes les caractéristiques d’un GAFAM. Cette multinationale appelée Goliath, emploie, exploite, et qui, chaque jour, empiète un peu plus sur la liberté des hommes et des femmes qui habitent cette ville.
Bien décidée à ne pas se laisser manger par la toute-puissance de Goliath, dont la police a emprisonné son oncle, Véra entre en résistance, et rejoint Le Brasier, une organisation secrète qui lutte pour sauvegarder la liberté et la préservation de la nature.
Pour ne rien regretter est un drôle de roman, une fable, qui finalement, semble peut-être plus destinée à un public adolescent qu’à un public adulte de par la manière dont sont abordés des sujets aussi cruciaux que la mondialisation, l’écologie, la liberté, la résistance face aux géants du capitalisme.
Un roman écrit dans un style très oral, plutôt léger, qui laissera sans doute de côté pas mal de lecteurs, mais qui, je le répète, peut faire mouche auprès de jeunes lecteurs qui apprécieront sans aucun doute le personnage de Véra, un fille « différente », touchante pour sa simplicité, pour les valeurs qu’elle incarne et aussi pour les aventures incroyables qu’elle va vivre tout au long du livre.
Benoit RICHARD