Est-il possible de réaliser aujourd’hui un thriller politique sur le leadership des USA qui soit plus intéressant et plus terrifiant que la réalité ? Clairement non, et quelles que soient ses qualités (limitées), Zero Day fait les frais du timing de sa sortie.

Qui a aujourd’hui vraiment besoin – et on n’écrit même pas le mot envie – d’une nouvelle série sur le POTUS et le gouvernement US devant affronter une crise national majeure, au milieu d’un pays fracturé entre droite extrême conspirationniste et libéraux désespérés par l’absence de leadership politique, caractéristique de la démocratie actuelle ? Personne, clairement. Car lire les nouvelles du jour est bien plus anxiogène que regarder n’importe quelle fiction, écrite quelques mois avant que tout ne tourne en eau de boudin outre-Atlantique…
Ceci posé, et en reconnaissant que nous aurions accueilli ce Zero Day sans doute plus positivement l’année dernière par exemple, essayons de nous livrer a l’exercice difficile d’oublier les menaces actuelles sur les USA et sur le monde tout entier, et d’être objectifs vis a vis de ce que nous propose la série d’Eric Newman, Noah Oppenheim et Michael Schmidt. On nous raconte donc ici l’histoire d’une cyberattaque massive sur les infrastructures énergétiques US, aux conséquences graves, qui plus est susceptible de se reproduire rapidement si on n’en trouve pas les responsables. Le POTUS monte une commission d’enquête, à la tête de laquelle est placé l’ex-président George Mullen, homme de compromis dont la sagesse est reconnue par tous. Mais Mullen semble souffrir d’un début de sénilité, s’apparentant à Alzheimer, ce qui ne va pas faciliter sa tâche…
Comme c’est Robert De Niro – travaillant pour la première fois pour une série TV – qui tient le rôle de George Mullen, et que la belle distribution de Zero Day inclut des pointures comme le formidable Jesse Plemons ou encore une Lizzy Kaplan, un Matthew Modine ou une Joan Allen, il serait ridicule de ne pas lui donner sa chance. On se rend néanmoins rapidement compte que, au delà de son casting de prestige, Zero Day joue dans le même registre du « thriller pas trop regardant sur les détails tant que la tension est là », que le faisait autrefois un 24 Heures Chrono. Avec quand même la toute petite ambition de reconnaitre que House of Cards a changé les attentes du téléspectateur moyen.
Zero Day fonctionne ainsi tant bien que mal, la meilleure idée des scénaristes restant l’indécision dans laquelle ils nous laissent quant à l’état mental du personnage principal : la série nous divertit, arrive même à nous surprendre par moments, bref, « fait le job ». Ou tout au moins le ferait, si – même en faisant abstraction de toute comparaison avec la réalité politique actuelle – elle ne posait pas un véritable problème du point de vue politique, voire moral. En mettant finalement tout le monde dans le même sac – gentils démocrates et vilains réactionnaires aux ambitions fascisantes -, et surtout en suggérant que, face à une menace réelle contre le pays, il peut être acceptable, voire nécessaire d’abolir toutes les règles du fonctionnement démocratique et légal de l’Etat, les scénaristes font preuve d’une claire absence d’idéologie, voire même de position morale qui fait plus que friser la lâcheté. Et qui, en dépit de la présence d’un De Niro, dont on connaît l’opposition frontale vis à vis du leadership trumpiste du pays, finit par cautionner à demi mot certaines des dérives actuelles (aussi impensables qu’elles aient pu être quand la série était en cours d’écriture et de réalisation)…
Bref, Zero Day aurait pu être une réussite grâce à son point de départ ambitieux et son casting de premier plan, mais, plombée par son manque de courage politique, et certaines failles dans la cohérence de son scénario, en reste au niveau d’un divertissement acceptable pour des spectateurs pas trop exigeants.
Eric Debarnot
Quel baratin débile pour semi-demeurés ! Trump c’est l’espoir et la démocratie : plus de guerre comme l’Obama ou le Bush, plus de fric pour la CIA et ses coups d’état en Europe, plus de fric pour Le Monde, l’AFP et Libération, les organes de propagande de l’état profond démocrate, etc. Rien que pour ça, merci Trump !
Comme tu peux l’imaginer, nous ne sommes pas d’accord avec toi, et nous n’avons pas l’habitude de relayer des commentaires uniquement politiques, mais pour toi, nous ferons une exception, bien volontiers. Il est en effet intéressant d’écrire sans honte que « Trump, c’est la démocratie ». On imagine que Poutine, aussi, dans ce cas…
Il faut une sacrée confiance en soi pour traiter quiconque de semi-demeuré en écrivant des énormités pareilles juste après. J’ignorais que les gens de QAnon nous lisaient. En fait, je ne supposais pas qu’ils savaient lire. Wow.