Miki Berenyi Trio – Tripla : Une pop dansante et rêveuse

Premier disque enregistré sous son nom, l’ex-chanteuse de Lush s’est entourée de vétérans de la noisy-pop anglaise pour conforter son ancrage musical dans les 90’s.  Pour le meilleur et le pire.

MikiBerenyiTrio

Je me souviens avec émoi du quatuor londonien Lush (1989-1998), qui nouait avec classe les guitares en strates et les chants éthérés du binôme Miki BerneyiEmma Anderson. Un pied dans les 80’s avec une fixette sur Siouxsie and the Banshees, Cocteau Twins et le shoegazing des 90’s avec Pale Saints, My Bloody Valentine, Lush éternel second couteau, capable du meilleur comme le confirme leur premier mini album Scar, ne se remettra pas du décès prématuré de leur batteur.

Miki Berenyi Trio - Tripla2016 sonne le temps de la reformation et, en 2018, la chanteuse et guitariste Miki Berenyi, capte à nouveau la lumière avec Piroshka, aidée de son compagnon Kevin McKillop, ex-guitariste de Moose, de Justin Welch, un ancien Elastica et Mick Conroy qui a collaboré avec le collectif This Mortal Coil. 2024 annonce un Ep de reprises de Lush sous le nom de Miki Berenyi Trio, trouvant en Oliver Cherer, à la basse et aux programmations, le compagnon idéal.

Quelques concerts plus tard, les réverbérations enveloppent leur pop dansante et rêveuse, la boîte à rythmes et les boucles électroniques cohabitent naturellement avec les guitares shoegaze.

Tripla, leur premier album, recèle de bons titres mais pas que. Dance et rock font bon ménage sur leur premier single 8th Deadly Sin pendant que les guitares adhèrent sans far aux délices de cette bonne vieille noisy-pop. Les cascades mélodiques et rythmiques siéent parfaitement à la voix enveloppante de Miki Berenyi.

Leur second single Big i Am débute comme un cargo de nuit qui vogue aux rythmes des percussions et basse funky. La wha- wha et les saturations se jouent de la stéréo, le chant aérien nous propulse en 4D. Tour à tour lancinant et tamisé, Manu se meut tel une couleuvre sous narcotique, Seefeel dans le casque, la téléportation en 1992 est offerte.

Avec un horripilant son de bambou circa DX7, Ubique se transforme en un fabuleux road movie psychédélique. Tel un slow en version Madchester, Miki, Kevin et Oliver y magnifient les mélodies dans un tourbillon d’indie-rave. Alors que Vertigo joue l’innocence gauche via une comptine électro-pop aquatique qui eut été parfaite si elle avait duré que 2’50, les arrangements un peu lourdauds venant gâcher la fête. Et se propager à Kinch qui se perd dans un déluge d’effets avant que la boîte à rythmes anéantisse le refrain et qu’une multitude d’arrangements visqueux finissent le job.

Des guitares qui rappellent les belles heures de The Pale Fountains, voilà qu ’ A Different Girl se mue en une élégante indie-pop, robe friendly louche, qui fera de l’œil torve à Gango qui se fourvoie dans un dédale de sonorités répétitives et usantes. Hurricane se réfugie dans le psyché-rave à la World of Twist, le refrain et les effets acides  succombent sous les coups  bruitistes.

Tout en contraste, Tripla trouvera son karma en concert, débarrassé de ses oripeaux.

Mathieu Marmillot

Miki Berenyi Trio – Tripla
Label : Bella Union
Date de sortie : 04 avril 2025

En concert Miki Berenyi trio + Lol Tolhurst (ex The Cure) :
28 avril à Colmar
29 avril à Paris
30 avril à Lille

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