[Live Report] Stereophonics et Finn Forster au Zénith (Paris) : consensuel mais cohérent…

Avant d’être à l’affiche de la dernière journée aux sonorités très rock de Rock en Seine le dimanche 24 août, les Gallois jouent dans un Zenith sold out. Une soirée sans surprise mais très agréable.

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Stereophonics au Zénith – Photo : Robert Gil

C’est le genre de soirée que nous aimons bien. Celles qui confirment qu’il reste du public pour un rock fédérateur, commercial et digne. Stereophonics font partie de ces groupes-là. Depuis près de 30 ans et un premier album Word Gets Around en 1997, le groupe gallois emmené par Kelly Jones s’est imposé dans un rock de stade inspiré de Bad Company ou des Faces. Le groupe vient de sortir un nouvel album, Make ’em Laugh, Make ’em Cry, Make ’em Wait, tout à fait dans la lignée des précédents, comprenant notamment un premier single imparable: Make It On Your Own: destiné à remplir les futures compilations du groupe et qui sonne comme un inédit de Bruce Springsteen mâtiné de U2.

Le Zenith est complet depuis plusieurs mois, cela témoigne bien du succès des Stereophonics qui sont passés depuis leurs débuts des petites salles parisiennes à un statut de tête d’affiche (via le Stade de France dans lequel ils ont assuré la première partie des Rolling Stones en 2003), aidés en cela par des tubes malins et une constance dans la qualité de leurs albums.

2025-04-29-Finn Forster ZénithLa première partie est assurée par un jeune anglais du nom de Finn Forster. Ce dernier va nous gratifier de 30 mn d’un rock teinté de soul que nous avons plutôt apprécié. Son groupe joue bien avec une mention spéciale à un guitariste responsable de belles interventions. Le setlist puisera pendant 30 minutes dans Grey skies, un EP sorti en 2014, mais va également égrener des nouveaux titres. Parmi les moments qui se détachent, l’énergique single On My Mind, ou le nouveau titre, Broken Game, qui annonce une suite discographique prometteuse. C’est le deuxième passage de Forster à Paris, le précédent étant, comme il le précise, dans un café avec 20 spectateurs. Nous lui souhaitons bonne chance pour la suite de sa carrière sur un créneau plutôt encombré.

Les Stereophonics arrivent sur scène à 21h, et entendent bien marquer le coup immédiatement avec Vegas Two Times, porté par un gros riff hard rock et un refrain à la Alice in Chains. Le son est excellent, la voix de Kelly Jones bien en place, et la guitare d’Adam Zindani acérée.  Ce morceau a plus de 20 ans, et est toujours aussi efficace. I Wanna Get Lost With You est un morceau plus banal, suivi par Do You Feel My Love?, seul extrait de Oochya!, ce qui est dommage tant cet album avait témoigné d’en nouvel enthousiasme au moment de sa sortie. Le premier gros tube arrive tôt dans la setlist, et fait réagir la salle immédiatement. Nous ne sommes pas les plus gros fans de ce Have a Nice Day, mais c’est un évident passage obligé.

2025-04-29-0043 Stereophonics ZénithStereophonics vont alors réaliser l’enchainement de la soirée : Just Looking, suivi de Graffiti On a Train. Ce premier morceau date de 1999, extrait de ce Performance and Cocktails parfait, qui aurait pu donner lieu à une tournée de 25 ans, tant tous ses titres sont remarquables. Quant au deuxième titre, c’est indéniablement celui que nous avons le plus écouté de toute leur discographie. L’interprétation est somptueuse, Kelly Jones à son meilleur, et nous frissonnons. L’album du même nom était inégal, mais il comporte quelques titres hallucinants, dont un Catacomb, taillé pout le live, qu’ils ne joueront malheureusement pas ce soir.

Après un You’re My Star acoustique plutôt rare en concert, les guitares sont de sortie pour Superman et Geronimo, qui est bien interprété mais décidément pas notre titre préféré malgré son saxophone original, l’album Scream Above the Sounds étant d’ailleurs largement celui que nous avons le moins écouté du groupe. Le public ne réagit pas trop, il est par ailleurs globalement très sage au cours de la soirée, reprenant malgré tout en chœur l’imparable Maybe Tomorrow, qui demeure l’un de leurs tubes les plus connus. Evidemment, nous allons lui préférer cette somptueuse ballade qu’est Traffic, premier extrait de leur phénoménal premier album Word Gets Around. Nous regretterons bien entendu la présence de peu de titres de ce brulot qui nous les a fait découvrir en 1997, et notamment l’absence de Local Boy in the Photoshop, par ailleurs joué sur d’autres dates de la tournée, ce qui est très frustrant. C’est probablement pour laisser la place à Make It On Your Own et à un Mr and Mrs Smith très calibré, mais qui donne au batteur James Morrison l’occasion de montrer l’étendue de ses talents.

2025-04-29-0041 Stereophonics ZénithKelly Jones rend alors hommage à David Bowie, en utilisant un ukulélé qu’il lui a donné sur I Wouldn’t Believe Your Radio, avant d’enchainer sur le troisième extrait du dernier album Seems Like You Don’t Know Me, jolie ballade classique…

La fin du concert, rappel compris, va faire monter la pression dans le public. Fly Like an Eagle, A Thousand Trees, C’est la Vie, Hurry Up and Wait, et évidemment Dakota pour finir : rien à dire, ça le fait, le contrat est rempli. 21 titres, pas de faute de goût, des tubes, du gros son, les Stereophonics ont fait ce que leur public attendait, et tout le monde ressort content, à défaut d’avoir vu le concert de sa vie.

Bien sûr, représentant le coté Rock et vieux fan de ce public, nous restons avec une frustration en imaginant ce que pourrait donner un concert dans une salle différente, et avec une setlist plus adaptée, tant le groupe semble encore capable de sonner comme il le faisait à ses débuts. Mais globalement, compte tenu de sa place dans l’industrie, et en étant conscient qu’il doit garder son coté consensuel, le groupe reste de ce se fait de plus cohérent dans le rock de stade actuel, en tout cas à des coudées au-dessus de Coldplay.

Suffisamment en tout cas pour que nous continuions à les suivre, à Rock en Seine dans un premier temps.

Texte : Laurent Fegly
Photos : Robert Gil

 

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