Dans Un monde merveilleux, Giulio Callegari met en scène l’épatante Blanche Gardin, dans le rôle d’une mère indigne, prête à tout pour retrouver sa fille. Une sympathique comédie sociale qui rappellera le cinéma de Kervern et Delépine.

Dans un monde à peine futuriste, les robots sont devenus des assistants de vie indispensables, notamment auprès des personnes âgées, dans les EHPAD. C’est précisément dans un de ces lieux de vie, que Max, une ancienne prof, réfractaire à la technologie, menant une vie quelque peu précaire, va dérober un robot pour le revendre. Manque de bol, ce dernier, nommé T-O, est de première génération, et n’intéresse plus personne… la voilà donc contrainte de le garder avec elle pour le meilleur et pour le pire…
Derrière son titre quelque peu ironique, le film de Giulio Callegari nous offre une comédie aux allures de road-movie, portée par une Blanche Gardin parfaite dans le rôle de cette mère aussi déboussolée que désabusée, qui accumule les gaffes au point de se voir retirer la garde de sa fille. Mais c’est sans compter sur son sens de la débrouille et sur les ressources de son encombrant robot, agaçant de gentillesse.
Si le scénario de cette comédie sociale déroule à peu près tous les ressorts dramatiques attendus pour ce genre de film, et réserve donc assez peu de surprises à ce niveau là, en revanche, le duo que forme Blanche Gardin avec son robot (joué par Angélique Flaugère) fonctionne plutôt bien, offrant quelques situations assez amusantes, et des dialogues savoureux, entre la gauchiste un brin cynique, et son gentil robot aux réactions très « premier degré ». Un contraste entre les deux personnages qui fonctionne bien durant la majeure partie du film.
Et en plus le réalisateur a eu la bonne idée de ne pas étirer la farce trop longtemps, parvenant, en 1h15, à faire de ce film un objet cinématographique à la fois léger, singulier et modeste, rappelant par certains aspects le cinéma de Kervern et Delépine. Un film qui invite à la réflexion sur notre rapport à la technologie, sur nos sociétés de plus en plus connectées, déshumanisées et dépendantes des machines.
Benoit RICHARD