« Au-delà de Neptune », de Gabriele Melegari : quand résonne en nous l’appel du grand large

Gabriele Melegari associe à une classique exploration spatiale, celle, bien plus inquiétante, des conséquences de la solitude absolue sur la psyché d’une jeune femme. Un voyage captivant et fascinant.

Au-delà de Neptune - Gabriele Melegari
© 2025 Melegari / Steinkis

Nous sommes en 2283. Placée en orbite autour de Neptune, Leela est seule à bord du télescope spatial Ulysse. Partie pour un long voyage solitaire de 19 ans, elle a laissé derrière elle sa bien-aimée Béatrice.

Au-delà de Neptune - Gabriele Melegari Par quelques flashbacks, nous découvrons que la Terre se meurt. Comme dans Interstellar de Christopher Nolan, le dernier espoir de l’humanité semble être placé dans l’exploration spatiale. Plus surprenant, la station Ulysse exige la présence d’une astronaute qui, plongée dans des vues 3D immersives des planètes lointaines, est seule capable, par son intuition et sa créativité, d’explorer les systèmes solaires à la recherche d’un avenir pour l’humanité. On a connu des missions moins écrasantes.

Chaque jour, Leela projette son avatar sur des corps célestes lointains, avant de rendre compte à l’IA, qui seule garde le contact avec la Terre. Observation et exploration, communication avec l’ordinateur, entretien de la station. Puis, le lendemain, à nouveau et inlassablement, de nouvelles observations… L’univers est si vaste.

Le dessin de Gabriele Melegari associe simplicité et beauté. De longues séquences silencieuses nous invitent à contempler la galaxie. En quelques pages plus intimes, il nous attache au destin de Leela et Béatrice et nous assistons, attristés, à leur séparation.

Le scénario revendique l’influence de 2001, l’Odyssée de l’espace de Stanley Kubrick. « L’ordinateur sans nom » de bord, un émule du tristement célèbre HAL 9000, censure Leela et la coupe de Béatrice et de toute assistance psychologique. Au lieu de l’aider, il accroit intentionnellement sa solitude. Or, Leela n’est plus seule, d’étranges présences, dont une magnifique panthère noire, l’accompagnent désormais lors de ses explorations.

Insensiblement, nous la sentons partir. Les astres l’appellent. Tel Jacques Mayol, le héros du Grand Bleu de Luc Besson, répondant à l’appel des dauphins et des fonds marins, Leela saura-t-elle résister à celui d’un mystérieux et fascinant trou noir ?

Stéphane de Boysson

Au-delà de Neptune
Scénario et dessin : Gabriele Melegari
Éditeur : Steinkis
Collection : Aux confins
149 pages – 24 €
Parution : 28 mai 2025

Au-delà de Neptune — Extrait :

Au-delà de Neptune - Gabriele Melegari
© 2025 Melegari / Steinkis

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