Avec Les Clés du royaume, Fabrice Colin livre un récit autobiographique vibrant, rythmé par deux décennies de rock indépendant. L’écrivain signe le portrait nostalgique et sincère d’un enfant de la « génération Lenoir / Inrocks ».

Fabrice Colin fait partie de la Génération X, celle des personnes nées entre 1965 et 1980. Durant sa jeunesse, il se passionne pour les jeux de rôle ; il en écrit et en publie dans des revues et magazines avant de se faire connaître plus largement avec des ouvrages de littérature fantasy ou de science-fiction. Un genre dans lequel il réussit à se faire un nom, obtenant de nombreuses récompenses. Par la suite, il se tourne vers la littérature générale, la littérature jeunesse, le polar et même la bande dessinée, adaptant par exemple le roman de R.J. Ellory, Seul le silence, en 2021.
Cette fois, il revient avec un récit purement autobiographique dans lequel il évoque ses souvenirs musicaux de manière chronologique, de son enfance à aujourd’hui, passant même le relais à sa fille dans la dernière partie de l’ouvrage. On y découvre comment la musique, et notamment la pop et le rock indépendants, ont marqué les divers moments de sa vie.
Au fil des pages, il évoque sa découverte de groupes majeurs (The Jesus and Mary Chain, My Bloody Valentine, Pixies, Blur, Björk ou encore Radiohead, dont l’album OK Computer le marquera profondément en 1997, comme beaucoup de gens d’ailleurs).
À travers les 200 pages de ce livre, il remonte le cours de son existence, jalonnée de rencontres importantes mais aussi de coups durs, de moments de doute… permettant de comprendre combien la musique a pu le façonner et le faire avancer… classant, listant ses albums fétiches, qui apparaissent ici et là dans le livre… évoquant également ses chocs littéraires ou cinématographiques comme La Plage d’Alex Garland, sortie en 1996, puis adapté au cinéma par Danny Boyle en 2000.
C’est un récit d’une grande sincérité dans lequel l’auteur évoque son parcours, une existence ponctuée de succès et d’échecs, mais avec toujours, en fil rouge, cet amour pour la musique indé, « la musique pas comme les autres », comme le disait Bernard Lenoir dans chacune de ses émissions, auxquelles Fabrice Colin était fidèle.
Un livre à la fois attachant et forcément nostalgique, dans lequel bon nombre de personnes de la Génération X, biberonnées comme lui aux Inrocks et à Lenoir, se retrouveront et partageront bien des souvenirs. Un récit qui permet aussi de se rendre compte aussi combien la musique a évolué au cours des décennies 1990/2000, à travers ses supports, ses moyens de diffusion et sa manière de la consommer.
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Benoit RICHARD
