Mise en bouche, de Philippe Djian et Jean-Philippe Peyraud

miseenbouche.jpgC.’est après avoir lu, dans un supplément des Inrockuptibles en 2003, une nouvelle écrite par Philippe Djian (« Mise en bouche » qui donne aussi son titre à  cette bande dessinée) que Jean-Philippe Peyraud s’est décidé à  l’adapter en bandes dessinées. Le résultat donne un livre à  moitié réussi, où il est question d’une rencontre entre un homme et une femme sur fond de prise d’otage dans une école maternelle.

Un père célibataire qui conduit sa fille à  l’école tous les matins fait la connaissance de Carole, l’institutrice qui ne s’est pas remise de la séparation d’avec son mari qui est parti après avoir touché le pactole au loto, la laissant avec deux garçons en bas age. Attiré par cette belle blonde, notre papa sait se rendre serviable pour conquérir le coeur de cette femme brisée.
Mais voilà  qu’un matin, ils se retrouvent pris en otage, avec leurs enfants et toute l’école, par un forcené masqué en ficelé d’explosifs, bien décidé à  tout faire sauter si on ne lui remet pas une grosse rançon. Malgré l’aspect tragique de la situation, alors que tout le monde suffoque, que les enfants sont à  bout ed nerfs, que la tension est à  son comble, notre papa lui, garde son flegme, discute avec le forcené , négocie avec la Police et n’oublie pas pour autant de se rapprocher un peu plus de sa bien aimée…

Inspiré évidement du fait divers de la prise d’otage de l’école de Neuilly-sur-Seine en 1993 par celui qu’on surnomma Human Bomb, »Mise en bouche » a pourtant du mal à  convaincre d’abors et surtout par le trop grand décalage entre les deux situations mises en parallèle : l’amourette et la prise d’otage, le thriller et le mélo. Et autant le graphisme de Jean-Philippe Peyraud colle parfaitement bien à  des ambiances présentes dans des livres comme »Premières chaleurs » ou »La Bouche sèche » autant ici le drame humain et les enjeux,  de cette histoire ne sont jamais vraiment sublimés par le trait de Peyraud qui, pourtant, fait de son mieux pour donner coprs à  ce récit
Vous l’aurez compris, un livre qui m’a laissé sur ma faim, avec une histoire bancale, qui a du mal a me convaincre. Dommage.

Benoit Richard

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Mise en bouche (one shot)
scénario : Philippe Djian
Dessins : Jean-Philippe Peyraud
Editeur : Futuropolis
136 pages couleurs – 19€¬
Parution : juin 2008