Phospho -Time Hits

phospho_timehits.jpgUn groupe français qui pourrait mettre toute l’Europe à  ses pieds et défier la perfide Albion, ça n’arrive pas tous les jours. Entre post-punk et disco-pop, Phospho fait mouche !

On les imaginerait venant de Manchester voire de Brooklyn mais pas de Niort ! Phospho cache bien son jeu. Pourtant la musique balancée dans Time Hits n’est pas à  proprement parlée d’une originalité folle, pas de recherches sonores à  l’horizon, pas d’ultra sensibilité distillée dans une musique à  fleur de peau. Comme les groupes anglo-saxons auxquels il fait penser, Phospho est une vraie machine de guerre. Le disque enregistré par François Vachon (Les Négresses vertes) et masterisé par Allan Douches (!!!, LCD Soundsystem) a la force d’impact nécessaire pour défoncer les portes de la renommée.

Les Niortais (va falloir s’y habituer) enserrent le bien nommé Time Hits entre les deux meilleurs morceaux du disque, Mummery en ouverture et Post-coîtum comme dernière munition d’un album qui envoie du bon son. Qu’est-ce qu’on y trouve justement dans ce disque ? La réponse est à  la fois simple et compliquée : un cocktail détonnant qui évoquera quelques canonniers fameux de la musique anglaise : The Smiths, Wire, Joy Division, Hot Chip…Des groupes issus de la même fibre originelle mais aux divergences certaines que Phospho arrive à  allier dans des moments irrésistibles.

Là  où imaginerait un disque qui proposerait d’un côté des titres au post-punk sec et aiguisé et de l’autre, des titres plus caressants invitant à  une danse presque guillerette, Phospho en bon chimiste arrive à  mêler les deux fluides dans une association irrésistible. A la fois élégant et racé, direct et groovy, le groupe arrive à  adoucir quelques contours aiguisés et coupants pour offrir, si elle n’est pas moins tiède, une musique qui chatouille les sens. Exemple de cette dualité de ton, la voix même du chanteur entre le lyrisme d’un Morrissey et les incantations d’outre-tombe de Ian Curtis. Le groupe aime aussi tenir le fil de sa musique dans une boucle hypnotique (et dansante) pour finalement le relâcher donnant un beau courant d’air à  ce qui aurait pu paraître claustrophobe. Outre les deux titres précités, citons aussi (The sound of the) bus crashing, un bel exemple de morceau évolutif qui alterne passages tendus et mélodies imparables. Et Days qui revient sans cesse à  l’abordage pour notre plus grand plaisir.

Tout n’est pas de ce niveau mais Time Hits brille par sa haute tenue avec un seul faiblard Pop Girl pour confirmer la règle. Messieurs les Anglais, vous savez à  quoi vous en tenir : Phospho se jette dans la bataille et ça va faire mal.

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Denis Zorgniotti

Date de sortie : 15 juin 2011
Label / Distributeur : Crème brûlée / , La Baleine

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