Farewell Poetry – Hoping for the Invisible to Ignite

A la croisée de la poésie et, du cinéma, ce projet de Farewell Poetry est surtout un p…. de grand album de post-rock. Et de musique tout court.

On avait été déçu d’apprendre la fin de 21 Love Hotel, duo parisien, arrivant à  créer, un mystère, cinématographique sur un rock écarlate et envoûtant. Finalement de cette triste, séparation, l’auditeur se retrouve doublement gagnant, Cleo T et Frederic D.Oberland continuant chacun de leur côté dans des projets excitants. Dans le cas de ce dernier, le nouveau groupe s’appelle Farewell Poetry et il est extrêmement ambitieux. Il faut dire qu’entre temps, le Français a rencontré une nouvelle compagne de création en la personne de Jayne Amara Ross. La jeune Franco-Australienne est poétesse et cinéaste et Farewell Poetry épouse tous ses arts dans une oeuvre cohérente où chaque discipline peut être appréhendée séparément mais qui prend tout son sens regroupé, , images, texte et musique.

Evoquons rapidement le texte de Ross. La jeune femme prend dans la mythologie les racines de ses mots dans un texte qu’elle dit en récitante charismatique et habitée. Sur As true as Troilus,, elle s’intéresse notamment à  Troilus, prince troyen qui avait précédemment inspiré Shakespeare et qui est un des personnages de La Guerre de Troie n’aura pas lieu de Jean Giraudoux. A partir d’une histoire classique, Farewell Poetry fait une oeuvre contemporaine et moderne. Le film en noir et blanc, réalisé par la jeune femme touche à  l’art expérimental et renvoie au, David Lynch, d’Eraserhead, ou à  l’univers hors normes de, Guy Maddin.

La musique n’est pas en reste et prend un malin plaisir à  transporter en elle sa part d’expérimentation., Pour son enregistrement, le groupe a repris le principe du Wall of Sound de Phil Spector. Première prise dans une église du Nord de l’Angleterre puis diffusion de chaque piste et nouvelle captation, la réverbération en plus, à  Paris. Ce procédé permet de donner d’ampleur , à  une instrumentation en partie acoustique (autoharp, pin piano, saxophone, violoncelle…). Que les amateurs de rock se rassurent dans l’univers de Farewell Poetry, il y a aussi des guitares et une basse 6 cordes très prisées de Cure en son temps (et tenue par Stéphane Pigneul d’Object et d’Ulan Bator).

A l’instar de Godspeed You Black Emperor, Farewell Poetry renvoie à  la musique contemporaine et même à  la musique classique avec notamment le début de All In The Full, Indomitable Light Of Hope , qui évoque la musique de chambre…avant que les guitares n’entrent dans la danse. La musique renvoie aussi au Gothic anglais un peu à  cause la diction précieuse de Jayne Amara Ross, un peu par l’instrumentation du disque et surtout par son esprit général, très sombre voire ténébreux.

Dans leur lente progression, les 3 morceaux qui composent cet album renvoie directement à  son titre : partir d’une musique indicible et de quelques sons flottants pour finalement aboutir à  une tension qui embrase l’espace et les émotions. Comme une image qui apparaît peu à  peu par taches de couleurs et par formes floues qui ue fois le point totalement fait deviendrait , forte et éclatante. A ce moment dès lors, on oublie tout l’aspect intellectuel, la recherche artistique et sonore pour juste se prendre une claque dans la figure. La fin totalement free et débridée de As True as Troilus a de quoi vous emporter dans une tourmente sans fin. La puissance évocatrice de la musique, magnifiée par les images. A moins que ce ne soit le contraire.

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Denis Zorgniotti
Tracklisting
01. As True As Troilus (19:48)
02. All In The Full, Indomitable Light Of Hope – Part 1 (06:16)
03.All In The Full, Indomitable Light Of Hope – Part 2 (10:46)
04. In Dreams Airlifted Out (03:31)

 

Date de sortie : 26 Septembre 2011
Label / Distributeur : Gizeh Records/Module

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En concert le 5 décembre au Café de la Danse à  Paris
Site
Extrait du film As True As Troilus