On the Ice

Un film noir au pays du grand blanc, slogan idéal pour promouvoir la première oeuvre d’Andrew Okpeaha MacLean, né et élevé en Alaska, âgé de 36 ans et issu de la communauté iñupiaq qui vit au nord du cercle arctique, essentiellement dans la ville de Barrow, de la chasse aux phoques et aux morses. Après des études à  Seattle puis à  New York, il réalise un documentaire sur l’artisanat alaskien avant de s’attaquer à  un long-métrage de fiction, qui emprunte à  la fois au thriller et au portrait d’un groupe d’individus.

D.’ailleurs les minutes inaugurales de On The Ice laissent entrevoir une démarche ethnologique, consistant à  montrer le quotidien d’une bande d’adolescents dont on est étonnés, malgré leur isolement, l’existence rude et la rareté des opportunités qui leur sont offertes, qu’ils soient animés des mêmes préoccupations – fêtes, filles, alcool, shit et hiphop – que leurs homologues à  travers le monde. Phénomène nouveau, que n’a pas connu le cinéaste lui-même, mais qui s’explique par l’essor d’internet.

à‚ l’issue d’une altercation violente entre trois amis, qui dérive en meurtre accidentel, lors d’une partie de chasse, le film se mue en thriller traversé par les thèmes de la culpabilité et de la rédemption. l’intrigue n’a rien de très novateur, même si elle se déploie sur plusieurs plans qui lient les protagonistes et impactent leur existence. C.’est plutôt le caractère dual de On the Ice qui en fait son originalité et, du coup, son intérêt. Le réalisateur oppose ainsi les grands espaces blancs et glacés, filmés à  la manière d’un western en plans larges, et le périmètre restreint de Barrow en plans serrés, restituant l’atmosphère pesante et claustrophobe d’une communauté au sein de laquelle il est impossible d’être indépendant, encore moins anonyme. Andrew Okpeaha MacLean dresse un tableau juste de la collectivité iñupiaq, sans omettre les aspects plus obscurs (drogue et alcool), mais en mettant aussi en avant les valeurs de solidarité et d’entraide qui régissent le village.

Interprété par des habitants de Barrow, donc des comédiens non professionnels, le film n’en est que plus empreint de réalisme et d’authenticité, rendant dès lors plus acceptables les faiblesses d’un scénario à  la subtilité parfois défaillante. On ne boudera néanmoins pas son plaisir car le voyage en Alaska est carrément dépaysant.

Patrick Braganti

On the Ice
Thriller américain de Andrew Okpeaha MacLean
Sortie : 14 décembre 2011
Durée : 01h36
Avec Josiah Patkotak, Frank Qutuq Irelan, Teddy Kyle Smith,…

1 thoughts on “On the Ice

  1. Ca donne envie.

    J’espère pouvoir aller le voir bientôt.

    Merci pour vos critiques.

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