[Monnot-mania] My Little Cheap Dictaphone – The Smoke Behind the Sound

mlcdAttention My Little Cheap Dictaphone sort du buisson »(La politique est une grande farce. Humour quand tu nous tiens ! )

Mais revenons aux choses sérieuses et parlons musique. My Little Cheap Dictaphone (Mon petit dictaphone bon marché donc), revient avec un nouvel album, The Smoke Behind The Sound »La Fumée Derrière Le Son »interprète comme tu veux ce titre et tires-en des conclusions hâtives quant à  la manière de composer de ces cinq belges, pour ma part, je te dis juste que j’ai pris un grand plaisir à  les découvrir. Oui, les découvrir, j’assume mes lacunes, d’autant plus que ces garçons ont raflé pas mal d’honneurs avec leur précédent opus, The Tragic Tale Of A Genius. Je ne suis pas parfait.

Normalement, en bon français, tu attaques un papier sur un groupe d’Outre Quiévrain par un cliché gras et alcoolisé. Prends pour exemple l’article de la Charente-Libre du 17 mars 2014, c’est-à -dire hier au moment où j’écris, qui commence ainsi :  » Les »Girls in Hawaii » sont plus portés sur les frites et la bière que sur les ananas et les noix de coco.  » Wouarf »ça c’est la classe !

Oui les M.L.C.D. sont belges »et alors »moi aussi, un tout petit peu, par je ne sais plus lequel de mes bisaîeuls ! Et ce n’est pas pour ça que j’aime ce disque. Je l’aime parce qu’il est fichtrement musical et bien ficelé, parce qu’il distille une pop envolée et variée et que pas un des morceaux n’est en dessous des autres.

Pour un type comme moi M.L.C.D. est un vrai casse-tête. Partout je retrouve des sonorités, des arrangements, des enchaînements d’accords qui me parlent, qui me font penser à  d’autres artistes »des bons »direct je m’dis :  » hum »c’est bien ça !  » Tu pourrais percevoir cette remarque comme un petit plantage de couteau vicieux dans les côtes de ma part, mais non, c’est juste un constat. Ces gars-là  s’inscrivent dans une lignée pop-rock éthérée dont, pour peu que tu sois initié, tu connais les ficelles. Alors oui, My Little Cheap Dictaphone ne va pas révolutionner, ni même bousculer quoi que ce soit dans le sens où ce ne sont pas des précurseurs mais ils ont su se créer un véritable A.D.N. sonore. Ce n’est pas parce que tu n’es pas un pionnier que tu es à  coup sûr un suiveur. Ils ne pompent rien, ne détournent rien, ils évoluent dans un genre dont, à  tort ou à  raison, ils respectent les règles. Alors forcément, au détour d’une note, tu vas croiser Interpol, Grandaddy, Midlake ou des choses moins connues comme Elefant « Et bien sûr les compatriotes, Venus (un peu), Girls in Hawaii, Deus et Ghinzu (beaucoup).

Parce que sans tomber dans les stéréotypes simplets, limites insultants et nationaux, s’il y a un truc, en plus de la bière, des moules, des frites et puis du vin de Moselle, que les belges maîtrisent »c’est bien le ROCK ! Va savoir si c’est la Mer Du Nord, une histoire compliquée, une identité partagée et tiraillée ou le fait de se trouver à  la croisée de pas mal de chemins, ou encore de tout ça à  la fois, mais il y a un Son belge, toujours élégant et raffiné. Il y a aussi cette façon un peu traînante de faire sonner l’anglais »j’adore !

Là  où le quintet se démarque, c’est par un très bon duo basse-batterie. Normalement dans un groupe de rock, le bassiste est le copain, de préférence dealer et chômeur, qui, sans en avoir jamais tâté, se fait prêter un instrument par un autre pote, qui lui a enfin trouvé du boulot et donc tout arrêté. La place est vacante et hop »c’est comme ça qu’on devient bassiste de rock ! Position peu enviable et assez ingrate rapport aux chanteurs et guitaristes qui attrapent toutes les groupies. (Pour ne pas heurter les sensibilités moyenâgeuses qui se seraient égarées et retrouvées, au hasard d’un ou deux liens, à  lire cette chronique, je me place dans une logique hétéro et un peu macho – groupie fille – musicien garçon – mais dans la réalité, le chanteur ultra émotif et égotiste est souvent bi voire complètement homo, le guitariste toxico et le batteur alcoolo »ce qui fait qu’au final, le bassiste, même belge-bières-frites, a des chances de choper des meufs ! T.’as vu ça comment je stéréotype ! Je suis fin prêt à  intégrer un grand quotidien régional ou la rédac de Jean-Pierre Pernaut« l’appel est lancé.) Voilà « et pour en finir avec les idées préconçues, souvent le bassiste est assez mauvais. D.’ailleurs, c’est pas lui qui joue en studio.

Pour tordre le cou à  tout ça, M.L.C.D. peut se targuer d’avoir en son sein un ingénieux bassiste (Xavier Guinotte), très bon mélodiste, qui sans étalage, effet de style et autres virtuosité malvenue, donne une très belle couleur, toute en rondeur, aux compositions qui, pour la plupart, grâce à  cette excellente assise rythmique, laissent aux guitares et aux claviers énormément de champ libre. Tu te retrouves à  flirter avec des ambiances aux airs de musiques de film assez planantes et drôlement bien menées. Atmosphérique.  » The Smoke Behind The Sound  » !

Je ne peux enfin m’empêcher de mentionner ce tube eighties complètement imparable, sautillant et estival, tout en choeurs pop à  tomber par terre, paradoxalement intitulé :  » The Bitter Taste Of Life  » le goût amer de la vie. Si tu vivais dans un monde normal, le carton de l’été, ce serait ça ! Retiens ces quelques mots, qui sont peut-être aussi un clin d’oeil à  l’extraordinaire Taste For Bitters (splendeur de 1996 dont je te parlerai un jour) de ces dieux hawaiiens, méconnus mais indispensables, que sont Chokebore et qui eux pour le coup sont bel et bien  » ananas et noix de coco  » !

P.S. : AHHHHH »je viens de mettre en lien » » ananas et noix de coco – Chaud Cacao – Annie Cordy »éminente artiste belge tout comme « Girls in Hawaii, Venus, Deus, Ghinzu, M.L.C.D., Arno et allons-y Jacques Brel« Annie Cordy putain ! Vache de comparaison »

 » Si tu me donnes tes noix de coco
Moi je te donne mes ananas
Chaud cacao, chochochochocolat « 

Merci la Charente-Libre »Je suis armé pour la grande renommée !

Stéphane Monnot

http://mylittlecheap.net