Troy Von Balthazar – Knights of Something

Troy Von Balthazar a ressorti son huit-pistes et ses vieux micros pour un quatrième album solo lo-fi et mélancolique à souhait.

Troy Von Balthazar - photo -Flavie Durou

Derrière ce patronyme à consonance théâtrale tout droit sorti d’un film de Terry Gilliam et un scandaleux déficit de notoriété se cache un artiste brillant et multitâche qui œuvre pour le bien de tous et de l’Indie-Rock depuis vingt ans. Cet homme est un gourou bienveillant de la basse-fidélité.

Troy Von Balthazar - Knights of Something cover albumFrontman à la gestuelle étrange et dégingandée chez les bruyants, mélancoliques, dissonants mais magnifiques Chokebore, il navigue en solitaire depuis quelques années sur des eaux plus calmes dans une petite barque, branlante, trouée et rafistolée de partout (délicieux Troy Von Balthazar – 2005, How To Live On Nothing – 2010, …Is With The Demon –, 2013). À la dérive… façon Ulysse sur son radeau rentrant de chez Calypso. Lentement, au gré des vents et courants, mais sûrement.

Le principe est simple : T.V.B. se débrouille tout seul comme un grand avec ses guitares et leurs nombreux effets, sa voix fragile, terriblement touchante, un vieil enregistreur huit-pistes, un set de micros old-school et un ordinateur. Chez lui à Berlin ou en vadrouille. C’est tout camarade ! Preuve est faite, une fois de plus à l’aise, que la débauche de production et de pognon est un miroir aux alouettes. Troy Von Balthazar a un talent dingue et une empreinte unique immédiatement identifiable, ça lui suffit.

Knights Of Something s’inscrit dans la lignée de ses prédécesseurs. Peut-être moins tordu (quoique…), plus homogène et mélodique, mieux enregistré. Les crachouillis-bricolos sont toujours là, les chansons sont toujours aussi belles. Pas facile de tout faire seul, sans regard extérieur ni recul et pourtant… la magie opère. Quelques similitudes avec du très bon Grandaddy, des chœurs bien pop et Beatles sur Curses !, à y regarder de tout près on pourrait trouver plein de micro-influences très discrètes mais elles sont tant assimilées et utilisées à bon escient que l’unique bilan à tirer c’est que tu as affaire au grand Troy Von Balthazar. Gloire à lui !
File direct te procurer ce petit bijou introspectif qu’est Knight Of Somethings !

Stéphane Monnot

Troy Von Balthazar – Knights of Something
Label : Vicious Circle
Sortie : 1er avril 2016