5+5 = Pointe du Lac

On s’arrête quelques minutes à la station de métro Pointe du Lac pour découvrir les albums fétiches d’un musicien qui dessine des paysages sonores magnifiques à l’aide de vieux synthés.

pointe du lac

Pointe du Lac doit son nom à une station de métro. II est français et compose des musiques électroniques aux tonalités vintage. Repéré dans les sorties du label Gonzaï, Pointe du Lac distille une musique que l’on pourrait qualifier de « krautrock léger » avec des morceaux aux ambiances nostalgiques, baignés d’une douce lumière, dans lesquels on trouve des modulations, des motifs qui se répètent et d’où se dégage une forme de poésie.

mai 2016

5 disques du moment :

Sviatoslav Richter – Schubert: Sonate B-dur op.posth.
J’adore la musique de Schubert et particulièrement sa musique pour piano (je dois avoir par exemple, au moins une douzaine d’interprétations des impromptus) et cette dernière sonate, sous les doigts du génial Richter (dont on réédite beaucoup d’enregistrements en ce moment), est vraiment sublime. Les variations de couleur sont très subtiles, les nuances sont délicates et on a l’impression que tous les sentiments du monde nous traversent quand on écoute cette musique.

Philippe Laurent – Cassettes
Cela fait déjà plus d’un an que cette réédition de morceaux de Philippe Laurent est parue mais elle n’a pas quitté la proximité de ma platine depuis. J’ai découvert Philippe Laurent avec la réédition de Hot Bip chez Minimal Wave en 2011 et ce fut un bouleversement. Sa musique synthétique du début des années 1980 est d’une grande poésie. J’aime beaucoup son minimalisme, la chaleur des synthétiseurs et le contraste entre la mélancolie cachée de certaines mélodies et les rythmiques droites et dansantes des boîtes à rythme. Puis, la période est bien choisie pour écouter République.

Brian Eno / Jon Hassell – Fourth World, vol. 1: Possible Musics
J’ai ressorti ce classique de mes étagères il y a peu et je crois que c’est mon préféré de la série des ambient de Eno, même si finalement, c’est peut-être davantage un disque de Jon Hassell. Les rythmes de hand drum africains, les soli de trompette noyés d’effets très vocaux de Hassell se mêlent parfaitement aux ambiances fantomatiques de Eno. Je pourrais écouter ça tout le temps.

Christian Fennesz – Endless Summer
Endless Summer est l’album qui a battu le record de longévité de mon ipod. Ça doit faire plus de dix ans qu’il en est dans la playlist et qu’il n’en bouge pas, c’est vraiment un de mes disques préférés. Aussi, j’aurais pu le classer dans l’autre catégorie mais c’est toujours un disque du moment. Ça me rassure de l’avoir avec moi et quand je l’écoute, j’ai l’impression qu’il me nettoie les oreilles. Je trouve cette musique d’une beauté infinie.

Stereolab – Not Music
Je suis giga fan de Stereolab, je possède les 12 albums studio et même plus mais, et j’ignore encore pourquoi, j’étais complètement passé à côté du Not Music de 2010. Je viens de le découvrir récemment et c’est super cool parce que c’est du super Stereolab (comme tous les autres disques de Stereolab d’ailleurs) avec ce savant mélange d’influences krautrock et pop. Du coup, à Tim Gane égal, je l’alterne sur ma platine avec le triple LP de Cavern of Anti-Matter.

5 Disques pour toujours :

White Noise – An Electric Storm
L’entente parfaite entre pop psychédélique anglaise et musique électronique expérimentale (les contributions de Delia Derbyshire, Brian Hodgson…) Et puis, ce que je trouve génial dans ce disque, c’est qu’on peut faire la meilleure musique du monde tout en ayant de l’humour (les samples foufous de Here Comes the Fleas, l’orgie d’orgasmes de My Game of Loving, etc.)

Robert Wyatt – Rock Bottom
J’entendais ce disque quand j’étais enfant, puis je l’ai écouté beaucoup et outre le fait que Robert Wyatt est né le même jour que mon père, je me sens très proche de sa musique, la plus belle du monde.

Kraftwerk – Computer World
Le disque de musique électronique parfait. Rien ne sonne aussi bien que ce disque et, quand on écoute It’s more fun to compute, on a l’impression que ce titre a ouvert la voie à tout un pan de la musique techno et électro. Et puis, j’adore cette idée d’offrir des versions différentes selon les pays d’édition (Mini Calculateur remplace Pocket Calculator sur mon pressage…)

Pauline Oliveros – The Roots of the Moment
S’il est souvent classé en musique expérimentale, ce disque est mon album d’ambient préféré. Il n’y a qu’un court extrait de disponible sur youtube mais l’album mérite vraiment d’être écouté en entier. C’est une longue plage d’accordéon travaillé avec des bandes magnétiques. Je n’ai jamais aimé cet instrument sauf sous les doigts de Pauline Oliveros. Sur certains passages, le temps s’étale puis se suspend dans de magnifiques atmosphères contemplatives.

John Coltrane – A Love Supreme, live at Antibes Juan-les-Pins 1965
Coltrane, dans son œuvre la plus spirituelle, tente d’approcher Dieu par une transe habitée, qui résonne plus comme une quête mystique désespérée dans ce concert de Juan-les-Pins qu’en studio. Ce disque est fou.

Pointe du Lac – Pointe du Lac LP
Gonzaï records – 2016

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