Le duo Puce Moment (Nicolas Devos et Pénélope Michel) reviennent avec Hakken, un album où les machines reprennent du service pour déverser une techno aux effets psychédéliques.
Depuis une dizaine d’années, Nicolas Devos et Pénélope Michel forment le duo Puce Moment, défrichant projet après projet, leurs propres capacités à se remettre en question, franchissant les frontières comme l’on pratiquerait saute-mouton.
Avec Hakken, leurs expérimentations nous entrainent sur un dancefloor aux pulsations arachnides, où la techno se tourne du coté de Factory Floor, faisant sauter les verrous de la raison pour y verser une potion aux puissants effets psychédéliques.
Puce Moment fait tournoyer les tables et vibrer les enceintes, soufflant à coups de kicks chimiques sur des étoffes de soie tachées d’huile de garage.
Peu sont les artistes qui peuvent se targuer de posséder une discographie aussi disparate, suivant une ligne en pointillés où la surprise sert de moteur intellectuel et de catalyseur d’émotions.
Si sur leur précédent opus, les orgues limonaires servaient de matière première, sur Hakken les machines reprennent du service, lacérant l’espace pour vrombir sur un goudron coulant de toute sa noirceur sur un voile maculé de souvenirs effacés.
Puce Moment fait appel aux contraires, élargit sa palette, s’invite dans l’Enfer de Dante pour exposer sa vision du futur. Les quatre titres forment un polyptyque à la gloire du mouvement, corps trouvant l’extase à travers la danse du corps et de l’esprit. Hakken bouge à travers ses couches, trouvant la paix sur les courants liquides de Vanish, point de rupture et d’ouverture sur des lendemains infinis. Vital.
Roland Torres