5 + 5 = les disques préférés de Athanase Granson

Si vous aimez les musiques de Ricky Hollywood, Orwell, Dorian Pimpernel, ou encore Fugu, nul doute que vous adopterez les chansons d’Athanase Granson, un compositeur et arrangeur français dont le nouvel album est une vraie réussite.

Athanase-Granson

Très belle (re)découverte avec le nouvel album du français Athanase Granson. Un garçon qui chante aussi bien en français qu’en anglais, repéré en 2013 avec un premier album The Shaking Aspect Of Summer, ‎puis une Mixtape en 2017 sur WeWant2Wecord. Depuis plus rien jusqu’à ce qui arrive à nos oreilles L’opium. La confirmation que Denis Averlant possède un pur talent de compositeur et d’arrangeur pop classique dont les inspirations sont sans doute à aller chercher du côté de chez Brian Wilson… entre autres.
On lui a demandé ce qu’il écoutait comme musique…

5 disques du moment :‌

Althea et Donna – Uptown Top Ranking

Connu pour leur hit « Uptown Top Ranking », ce duo de chanteuses a enregistré dans la foulée un album du même nom (pour capitaliser sur le succès du titre) et c’est pour moi un « instant classic ». Tantôt a l’unisson tantôt en harmonie leur deux timbres suaves au phrasé sinueux et planant se combinent à la perfection avec les rythmiques addictives du duo batterie /basse légendaire Sly Dunbar et Robbie Shakespeare (dont je suis un fan inconditionnel) à la batterie et la basse.
Mes préférées : « Jah Rastafari », « If you don’t love Jah »

Donovan – Wear Your love like Heaven

Un sommet de folk pop psychédélique de la grande époque. Tout est là pour me ravir. Les mélodies sont très accrocheuses. Les progressions harmoniques sont inventives et très musicales. Les arrangements lorgnent vers la pop baroque avec clavecin, vents et flutes et la pop jazzy psyché avec ballets et orgue. Les morceaux vont à l’essentiel et tout est dit en 2 minutes en moyenne sur des textes gentiment surréalistes. Pour couronner le tout il n’y a pratiquement pas de déchet sur les 10 morceaux de ce disque. Que demander de plus ?

Tchic tchic French Bossa Nova 1963 – 1974

Cette compilation confectionnée par Born Bad parait indispensable pour qui aime la période et le genre ! Elle illustre aussi cette étonnante connexion naturelle qui semble avoir toujours existé entre les musiques françaises et brésiliennes. Comme beaucoup j’ai un tropisme pour le répertoire brésilien, à travers notamment Chico Buarque et Edu Lobo. Mention spéciale pour « Un enfant Café Au Lait » et « Lemenja ».

Wilton Felder – Inherit the Wind

C’est un obscur disque de Jazz Funk d’un saxophoniste américain. Si je le cite c’est surtout pour le mémorable « Insight », groove funk définitif et imparable ! Impossible de rester immobile à son écoute: « If you’re feelin’ in the mood, then party down in our groove »

Mozart – Quartet en Mi bémol (Quatuor Mosaïques)

C’est le troisième du cycle des 6 quatuors dédiés à Haydn. Mozart, partant des accomplissements pourtant déjà considérables de Haydn fait parcourir au genre du quatuor à cordes des pas de géant, le faisant entrer dans la modernité et préfigurant Beethoven.
Une œuvre de génie pur de la première à la dernière mesure.

5 disques pour toujours :

Elliott Smith – Either/Or 

Qui ne connait pas ce classique ? A ce niveau stratosphérique de songwriting, c’est au delà de la musique ! Par exemple un morceau comme Alameda est proprement hanté, par sa grille et sa mélodie obsédante, ses chœurs possédés il procure un sentiment presque malsain et suffocant.. C’est le dernier album d’Elliott Smith avant des albums plus arrangés, le dernier dans sa première manière, c’est-à-dire acoustique. Guitares, batteries et claviers, il joue de tout dessus et signe l’une des plus belles collections de chansons jamais enregistrées.

Jamiroquai – The Return Of The Space Cowboy

La quadrature du cercle : une musique immédiatement accrocheuse tout en étant savante et sophistiquée harmoniquement. Sophistication dûe en grande partie au génial claviériste Toby Smith, tristement disparu en 2017. Je suis aussi un fan absolu du bassiste Stuart Zender. C’est étonnant aujourd’hui de se dire qu’un tel groupe pratiquant un acid jazz pointu et aussi référencé a pu avoir un succès aussi large.

Pink Floyd – Atom Heart Mother

Un grand classique, dont je retire toutefois « Fat Old Sun ». Ce disque contient ma chanson préférée (potentiellement de tous les temps) : Summer 68, composée et chantée par Richard Wright. Je suis un grand fan de Pink Floyd jusqu’à « Obscured by Clouds ». PS : le saviez vous ? Richard Wright a sorti un superbe album solo en 78, intitulé « Wet dreams ».

Jefferson Airplane – After Bathing at Baxter’s

Cet album incarne pour moi la quintessence de la musique Hippie. C’est de loin le meilleur album du groupe, sur lequel Paul Kantner s’affirme comme la principale force créatrice. Grace Slick signe dessus un vrai chef d’œuvre avec le morceau à tiroir « Rejoyce » basé sur le roman « Ulysse » de James Joyce. Citons aussi cette improvisation instrumentale en trio basse batterie et la guitare fuzz de Jorma Kaukonen, exemple assez typique et réussi du genre d’audaces et expérimentations que cette époque a vu éclore. Tout le disque est traversé d’un souffle solaire et exalté : c’est le son de l’éternelle jeunesse.

Josh Wink – Left Above The Cloud

J’avais envie de citer un disque de musique électronique, car ce genre a grandement influencé ma façon de produire des chansons.
C’est un album d’un musicien américain qui s’est fait connaître du grand public dans les 90’s pour ses hits rave d’Acid Techno « Don’t Laugh » et « Higher State of Consciousness ». Mais c’est un disque aux sons assez atmosphériques et planants qui s’écoute parfaitement chez soi de bout en bout et est conçu comme tel : un fourmillement de petits interludes relient tous les morceaux du disque. J’ai repris ce système sur mon premier album.

Athanase Granson – L’Opium (Album CD / digital)
Sortie digitale le 14 février, sortie en CD le 14 mars sur WeWant2Wecord