5+5 = Les disques préférés de Kaz Hawkins

Les amateurs de grandes voix se doivent de connaitre la chanteuse Irlandaise Kaz Hawkins, immense fan d’Etta James et interprète à la sensibilité exacerbée. A l’occasion de la sortie d’une compilation célébrant sa courte mais néanmoins copieuse carrière de chanteuse professionnelle, nous l’avons questionné sur ses influences d’hier et d’aujourd’hui. Sans surprise il y a du jazz mais pas que.

Kaz-Hawkins
credit : Philip Ducap

Kaz Hawkins, un nom qui ne parle peut-être pas au plus grand nombre, mais une voix qui va droit au cœur. Découverte sur le tard après 20 ans à reprendre les chansons des autres, elle sort en moins de 10 ans plusieurs album studios ou live qui lui font accéder rapidement à un statut d’auteur / compositeur / interprète respecté. Sa musique influencée par l’Amérique du jazz, du blues, de la soul ou encore du folk raconte des histoires émouvantes à travers des textes sincères et surtout des interprétations poignantes. C’est donc avec la compilation My Life and I fraichement sortie chez Dixiefrog / Pias (le 8 avril) qu’on va pouvoir découvrir cette charismatique chanteuse et ainsi continuer à faire parler d’elle.

5 disques du moment :

The Dead South – Good company 

Mon mari a découvert The Dead South et m’a un jour envoyé la vidéo In hell I’ll be in good company dont je suis tombée amoureuse. J’aime pouvoir entendre tous les types de racines qu’il y a dedans, mais la vidéo est également fantastique et montre à quel point le visuel ajoute à l’audio.

Lizz Wright – Grace

Je suis tombée amoureuse de Lizz Wright lorsque le premier confinement a commencé. Sa voix est comme du chocolat et était si apaisante alors que le monde s’arrêtait et que nous entrions dans une solitude que nous n’avions jamais connue auparavant. J’ai dû jouer son album Grace au moins 5 fois par jour à un moment donné. Sa voix était comme une étreinte chaleureuse dans un moment difficile. Je ne peux pas choisir un favori de tout l’album.

Melody Gardot – Live in Europe

J’adore Melody Gardot, une merveilleuse artiste qui se fie à son cœur et j’admire cela. Je sais par expérience que d’un traumatisme et d’une douleur terrible naît parfois une beauté absolue et je m’identifie à tout artiste qui révèle son âme à travers la musique. J’aime aussi qu’elle collabore avec de nombreux autres artistes différents car cela montre à quel point elle est vraiment polyvalente.

Procol Harum – In concert with the Danish National Concert and Choir

Mon mari et moi avons joué A Whiter Shade of Pale lors de nombreuses soirées en confinement autour de verres de vin et je pense que je devais le partager car Gary Brooker, le chanteur principal, est décédé en février de cette année. Mon groupe et moi étions censés ouvrir pour eux en Norvège lorsque le Covid a frappé et cela aurait été un rêve de les voir jouer. Malheureusement, cela n’a pas pu se faire. Cette chanson faisait partie de la bande originale de mon enfance je suis donc contente de l’avoir redécouverte avant sa mort.

John Paul White – Once and future Queen

J’ai adoré John Paul White dans le groupe The Civil Wars et il est sur ma liste de souhaits pour un duo. Il a une voix déchirante et sa chanson Once A Future Queen peut tourner en boucle dans ma tête

5 disques pour toujours :

Etta James – Live at Montreux Jazz Festival 1975 :

Etta James en concert avec notamment la prestation de I’d Rather Go Blind, dont j’ai les notes tatouées sur mon bras. Elle a été ma muse toute ma vie et je n’ai jamais pu la voir jouer alors je vis sa vie sur des vidéos comme celle-ci. Je suis tellement touché par sa présentation, sa prestation et sa passion. Elle est juste ETTA et personne ne l’arrêtera jamais. Cette performance date de 1975 à Montreux et elle me fait encore pleurer. Je ne peux même pas chanter cette chanson sans sortir des larmes tant je me sens liée à elle. Je ne voulais pas en arriver là, mais seulement garder son héritage vivant. Il n’y a tout simplement personne qui puisse répéter l’essence d’Etta à mes yeux.

The Eagles – Greatest Hits 

J’ai appris les harmonies vocales grâce aux Eagles quand j’étais enfant. J’étais fascinée par eux en tant que groupe. Je me souviens que la chanson Hotel California était partout. Depuis que j’ai utilisé la musique pour échapper à la guerre en Irlande du Nord, cette chanson m’accompagne.

Dorothy Moore – Misty Blue

Dorothy Moore avec sa chanson Misty Blue était ma préférée quand j’avais 20/30 ans, elle a servi de toile de fond à de nombreuses relations amoureuses. Je voudrais tellement enregistrer ma propre version un jour. on ne sait jamais ce sera peut-être sur le prochain album

Gary Moore – Live in Hamburg

Gary Moore et moi avons grandi à Belfast et je ne l’ai jamais rencontré, mais j’en ai fait ma passion pour m’assurer que le monde perpétue sa mémoire. J’ai fait la promesse de boire du Beaujolais sur les Champs Elysées quand j’ai déménagé en France et je l’ai fait pour lui rendre hommage. Sa chanson Still Got The Blues est mêlée de douleur, de frustration et de gloire. D’une manière ou d’une autre, je disparais dans son monde lorsque je mets mes écouteurs. Tous ceux que je connais jouent de « l’air guitar » quand ils atteignent ce point de non-retour sur ses morceaux. C’est glorieux !

John Lennon – Imagine :

John Lennon a dit qu’il est assez simple et facile pour tout le monde d’imaginer un monde sans guerre. J’ai l’impression que nous ne pouvons jamais oublier, même sur une île déserte, à quel point la vie est précieuse. Cette chanson est aussi un rappel d’être un rêveur. Je suis une rêveuse et fière de l’être.

Kaz Hawkins – My Life and I 
Dixiefrog – 8 avril 2022