[Live Report] The Stranglers à l’Olympia (Paris) : tradition impeccablement respectée !

Si le décès de Dave Greenfield avait pu laisser planer un doute sur la poursuite des activités des excellents Stranglers, leur récent passage à Paris a rassuré les fans : le groupe reste impeccable, sans parler de l’humour provocateur de Burnel et des occasionnelles bagarres dans la salle…

The Stranglers à l'Olympia (Paris) - Photo : Robert Gil
The Stranglers à l’Olympia (Paris) – Photo : Robert Gil

Un concert des Stranglers est toujours synonyme d’un vrai plaisir. Un plaisir pas si nostalgique que ça tant ils ont su rester un des meilleurs groupes de scène depuis sa création.

Une fois de plus, le 11 mars dernier, tous les ingrédients étaient là. Le panneau « Complet » affiché au fronton de L’Olympia, les anglais arpentant le boulevard des Capucines, bière à la main et bien sûr, le dress code arboré par une majorité du public : le tee-shirt noir au nom du groupe.

J’avoue ne pas avoir trop fait attention à la première partie, Brother Junior et c’est bien tassé dans les premiers rangs que vers 21h, nous avons vu débouler l’équipe actuelle des Stranglers. Actuelle car aujourd’hui il ne reste plus que Jean-Jacques Burnel de la formation d’origine, Dave Greenfield étant décédé du COVID en 2020. Et OUI, en 45 ans d’existence il est normal qu’il y ait eu des changements, et NON, je n’allais pas bouder mon plaisir pour autant.

The Stranglers à l'Olympia (Paris) - Photo : Robert GilFormidable démarrage avec Waltzinblack, suivi d’un puissant Toiler in the sea dont la date de sortie remonte à…  1978. Et comme les 4 premiers morceaux dataient tous d’avant 1981, Burnel, légèrement ironique, s’est permis de nous demander s’il y avait des retraités dans la salle. Il est vrai que la moyenne d’âge du public de l’Olympia était loin de l’adolescence  ! Il a fallu attendre Relentless pour entendre un morceau des années 2000…

Les quatre musiciens jouent bien et on sent qu’ils aiment ça. Burnel exécute régulièrement son fameux pas de danse et Baz Warne, avec son look à la Jean Genet, scrute le public l’air concentré. Septième morceau, l’incontournable tube du dernier album, This song. Le public semble ravi et applaudit largement mais pas au point de faire un « Mosh Pit » comme Burnel nous le fera remarquer. Ils enchaînent avec Always the Sun. Je chante avec eux comme mes voisins… et comme l’Olympia tout entier… Et ça continue, avec des tubes intemporels Walk on By (pensées pour Burt Bacharach !), Golden Brown, Hanging around, Peaches, pour une seconde partie de concert où le public s’amuse, bouge, gueule…  La folie permet au  groupe de respirer un peu, et le set s’achève sur Tank, autre très vieux morceau du groupe.

The Stranglers à l'Olympia (Paris) - Photo : Robert GilLe premier rappel a été particulièrement touchant avec Burnel à la guitare acoustique et Baz à la guitare électrique. Burnel rend hommage « à son ami, son copain », Dave Greenfield. Nous étions tous très émus et c’est dans un silence presque total qu’ils ont joué The lines et And if you should see Dave.

Après une très courte pause, début du second rappel sur un tempo totalement différent avec Go Buddy Go, qui nous a permis de nous remettre à bouger et à chanter (sic). Le concert s’achève sur l’indémodable No more Heroes.

L’Olympia se rallume, nous sommes heureux, j’en vois beaucoup, avec leur tee-shirts noirs, qui continuent à chanter « Go Buddy go, Buddy go go go » en regagnant la sortie.

Un mot pour définir ce concert ? Impeccable.

NB : Une femme du public plutôt énervée a jeté son verre de bière au visage de ma voisine et un début de bagarre s’est engagé entre deux Anglais plutôt costauds : la tradition a été respectée.

Texte : Francis Lennert
Photos : Robert Gil

The Stranglers – Dark Matters : un superbe adieu à l’ami Dave Greenfield