Jonah Hill et Eddy Murphy en tête d’affiche d’une rom com qui joue sur les clichés entre juifs et musulmans. Alléchant sur le papier, mais le film, bien trop consensuel, ne tient malheureusement pas la distance et nous laisse sur notre faim.
Une comédie avec en tête d’affiche Jonah Hill, c’est plutôt alléchant sur le papier, d’autant que le comédien américain qui s’est fait remarquer dans son adolescence avec des rôles assez potaches, notamment quand il était une des figures de cette vague de comédies US politiquement incorrects, comme En cloque, mode d’emploi, Sans Sarah, rien ne va! et surtout SuperGrave paru en 2007. C’est seulement avec Le Stratège de Bennett Miller en 2011 puis avec le loup de Wall Street en 2013 que le petit Jonah change définitivement de statut.
Ici, on le retrouve dans le rôle d’Ezra, un jeune courtier, mais aussi auteur d’un podcast en compagnie de sa meilleure amie afro-américaine dans lesquels ils débattent autour de culture américaine du moment, donnant lieu à des dialogues assez savoureux. Et puis, il va faire par hasard la rencontre d’Amira (Lauren London) à cause d’un malentendu, où il la confond avec le chauffeur Uber qui était sensé venir le chercher à la gare. Une confusion qui va finalement se transformer en une belle histoire d’amour. Mais l’idylle va quelque peu être contrariée par les parents de l’un et de l’autre. En effet, Ezra est un juif blanc et Amira est une musulmane, noire. Des différences qui vont donner lieu à de nombreuses scènes dans lesquelles les parents respectifs des deux amoureux, surtout Akbar, le beau-père, (Eddy Murphy, dans un rôle très sérieux) vont tout faire pour contrecarrer cette charmante union.
Le début du film est plutôt encourageant avec des dialogues enlevés, des références à foison et un humour qui pourra rappeler, par exemple, certaines comédies (plus ou moins romantiques) des frères Farrelly ou encore l’esprit de certaines de rom coms new-yorkaise. Sauf qu’ici, on est à Los Angeles.
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Le scénario, coécrit par Jonah Hill himself, tient ses promesses pendant une bonne heure. L’autodérision va bon train, les blagues sur les communautés juives et noires fusent, mais tout cela reste bon enfant, et du le film ne se jamais montre vraiment mordant, ne basculant à aucun moment dans la satire, préférant rester en surface pour nous donner une production au final très calibrée et assez très.
Pire, dans son dernier tiers, de film devient même carrément très plan-plan, avec un scénario qui bascule franchement du côté de la comédie romantique guimauve et balisée, rappelant Mon beau-père et moi, (avec Ben Stiller et Robert De Niro)… qui était au moins pour le premier volet, beaucoup plus drôle et mordant.
You People finit, on l’aura compris, de manière très consensuelle. Les rancœurs et les préjugés de race ou de religion du début vont s’effacer au non de la tolérance, de l’amour et du vivre ensemble. Bref, on n’aurait pas pu faire pire comme dénouement, tellement banal, mièvre qu’il nous ferait presque oublier la première partie du film.
Benoit RICHARD