[Cannes 2024] Jour 8 : Marcello Mio, Parthenope, Grand Tour, Le Roman de Jim

Grosse journée pour la Compétition, avec trois films au programme pour ce mercredi 22 mai : Marcello Mio de Christophe Honoré, Parthenope de Paolo Sorrentino et Grand Tour de Miguel Gomez.

Marcello Mio, de Christophe Honoré

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Alors qu’on a tendance à étriller la façade assez fragile de la « grande famille du cinéma français », le nouveau film de Christophe Honoré pourrait se voir comme une forme de réponse. De famille, il y sera question dans le groupe de tous ces comédiens jouant leur propre rôle et les coulisses qu’on nous propose d’investir, évoquant les castings, la complicité, les querelles ou la gloire parfois lourde à porter pour les monstres sacrés. Mais il s’agira tout autant d’investir la cellule familiale, et la manière dont l’héritage pèse comme un fardeau pour la pauvre Chiara, à qui on demande de jouer « plus Marcello que Catherine », elle qui ne voulait que proposer sa propre incarnation…  (En compétition pour la Palme d’or)

Parthenope, de Paolo Sorrentino

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Après une petite parenthèse autobiographique sur Netflix (La main de dieu) Paolo Sorrentino revient dans les salles et à ses thématiques de prédilection. Le portrait féminin proposé ici est en quelque sorte une relecture de celui du protagoniste de La grande belleza, toujours en prise avec cette obsession pour la beauté à l’épreuve du réel, des autres et du passage du temps. Comme il fallait s’y attendre, le film est pompier et Sorrentino en fait souvent des tonnes (ralentis, lents travellings pour magnifier les palais napolitains comme le font les publicités de haute couture), et le récit s’embourbe par instants dans des délires felliniens assez ineptes. Il n’en demeure pas moins qu’une certaine mélancolie parvient à sourdre dans cette ballade qui ne cesse d’accumuler les occasions manquées, et finit par charrier quelques véritables émotions.  (En compétition pour la Palme d’or)

Grand Tour, de Miguel Gomez

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Miguel Gomez, s’est fait remarquer en 2012 pour son film Tabou  avant de s’essayer à une trilogie atypique sur les Mille et une nuits. Mauvaise idée de Thierry Frémeaux que de présenter ce morceau aussi tard : le film commence comme un véritable Everest pour les festivaliers à bout de force, tout en ruptures, confusions, passages documentaires sur une ethnologie hallucinée de l’Asie, sans qu’on comprenne exactement ce qui se met en place et dans quelle époque on se trouve. Puis les nuages s’écartent, et se dessine un voyage picaresque, qui mêle des portraits bouffons de colons en début de siècle, une quête amoureuse acharnée et des fulgurances poétiques en constante gradation. Et le Grand Théâtre Lumière de léviter. Un Grand Tour de force.  (En compétition pour la Palme d’or)

Le Roman de Jim, de Jean-Marie et Arnaud Larrieu 

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les frères Larrieu, qui y avaient déjà présenté le fantasque Tralala en 2021. Le Roman de Jim étonnera les fidèles du tandem, tant il dénote avec l’audace et les pas de côté auxquels ils ont pu nous habituer : c’est un mélo sur la paternité et l’adoption d’une grande simplicité, mais d’une grande justesse. Certains prétendent qu’on m’aurait vu discrètement sécher mes yeux en cours de projection, mais vous n’avez pas de preuve. (Cannes Première) – Sortie le 14 août 2024

Plus de détails sur le Journal du festivalier du Sergent Pepper

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