10 albums en plus, sortis au cours du mois de mai 2024

Voici 10 albums supplémentaires, sortis en mai et qui ont retenu notre attention. Il sont signés Shabason, Krgovich, Sage, Arooj Aftab, Jessica Pratt, La Luz, King Hannah, Rapsody, Hana Vu, Jordan Rakei, Vince Staples et Sango.

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Shabason, Krgovich, Sage – Shabason, Krgovich, Sage

Si vous avez déjà croisé la musique de Joseph Shabason et Nicholas Krgovich, ensemble ou séparément, vous savez déjà un peu à quoi vous attendre avec ce nouvel album en compagnie d’un 3e larron nommé M. Sage. A savoir une musique très intimiste, le genre qui vient se caler délicatement dans le creux de votre oreille pour ne plus en bouger. Un disque très doux, que l’on qualifiera de pop ambient, avec des touches jazz, et aussi pas mal de field recordings. Les fans de Mark Hollis ou de David Sylvian devraient y trouver leur compte. (Idée Fixe records)

Arooj Aftab – Night Reign

Jusqu’à présent, c’est un sans faute pour la musicienne et chanteuse pakistanaise, née en Arabie Saoudite et installée à New York, Arooj Aftab. Après Vulture Prince (2021) – salué dans ces pages – et  Love exile (2023), l’artiste revient avec 9 nouveaux titres, dont une partie est chantée dans une langue issue de l’ourdou (Pakistan). Ce nouvel album, qui navigue entre jazz, musique pakistanaise et folk, avec ses tonalités nocturnes, et porté par la voix toujours aussi majestueuse de Arooj Aftab, devrait mettre, encore une fois, tout le monde d’accord. (Verve)

Jessica Pratt – Here in the Pitch

Empli de douceur, le nouvel album de Jessica Pratt est une ode à la rêverie. Dans une veine folk-psyché teintée de bossa nova, Here in the Pitch s’inscrit dans ce que l’on nomme le mouvement « hypnagogic pop », ce genre à la construction lo-fi et aux effets sonores hallucinatoires, que l’on retrouve également ici dans la voix fragile et délicate de son autrice. Toujours beau et fin, l’album a la bonne idée de ne pas s’étirer pour que le plaisir ne finisse pas par s’évaporer vers la somnolence. Un solide compagnon pour le spleen. (City Slang)


La Luz – News of the Universe

C’est l’album de tous les chambardements pour La Luz. D’abord humainement, pour Shana Cleveland, lead du band, confrontée à la maladie. Dans la composition du groupe ensuite, puisque Audrey Johnson rejoint la troupe en qualité de batteuse quand Lena Simon et Alice Sandahl apparaissent ici pour la dernière fois. Une (r)évolution menée chez Sub Pop, une première, mais où l’ADN musical, dans une veine indie-rock teintée de western music et de psyché, fait toujours son effet et son charme tout du long de ces douze nouveaux morceaux. (Sub Pop)

King Hannah – Big Swimmer

On peut donc venir d’une ville au patrimoine musical universellement reconnu – ici Liverpool – et ne pas du tout s’en inspirer. C’est toute l’audace du duo King Hannah, bien plus attirée par l’autre côté de l’Atlantique et par l’indie-rock des longues routes américaines. Big Swimmer renferme un son à la fois doux et intense, folk-country et rempli de basses rondes. Envoûtant du début à la fin. (City Slang)

Rapsody – Please Don’t Cry

En terme de mceeing pur, peu sont ceux qui peuvent se targuer de tenir la dragée haute à Rapsody. Plus de dix ans que la rappeuse de Caroline du Nord égrène ses talents de kickeuse hors-pair, doublée d’une bonne plume.
Please Don’t Cry, son premier album en cinq ans, ne viendra évidemment pas ternir sa réputation même si on peut de nouveau regretter une durée un poil longuette qui tourne à une démonstration de force pas spécialement nécessaire. Bon point par contre d’avoir opter pour les productions smooth de BLK ODYSSY, venu confirmer ses prédispositions d’orfèvre. (Jamla/Roc Nation)

Hana Vu – Romanticism

On reconnaît chez Hana Vu des tics de langage musical d’artistes alternatifs en vogue, Mitski en tête. Ce même sens mélodique indie-rock, le même spectre vocal également. Difficile donc de ne pas accrocher à ce Romanticism fait de ce bois-là, où l’on note que son autrice muscle son jeu et s’améliore de sortie en sortie. Tout est en place pour devenir l’une des figures de proue du mouvement. (Ghostly International)

Jordan Rakei – The Loop

Alors que le bagage soul/R&B de Jordan Rakei n’est plus à présenter, son appétit pour la pop n’a de cesse de croître et prendre une place prépondérante dans sa musique. Avec ici une orchestration très symphonique, le chanteur australo-néo zélandais vogue ne cache plus ses velléités à toucher un public plus large. Pas putassier pour autant, à quelques mièvreries près, The Loop est un exercice réussi. (Decca Records/Universal Music)

Vince Staples – Dark Times

Si Vince Staples s’est toujours montré d’une rigoureuse régularité sur la qualité de ses sorties, les dernières en date manquaient peut-être du sel supplémentaire pour les mettre au même niveau qu’un Summertime ’06, toujours mètre étalon de sa discographie. Ce Dark Times vient remettre les choses en ordre, porté par des productions à l’instrumentation impeccable. Moins aventureux qu’à ses débuts, le rappeur californien joue la carte de la sécurité mais trouve, avec cette ambiance vernie d’une couche de soulful, un terrain de jeu parfait pour son flow posé et son écriture si précise. Les quelques sursauts plus ardents (Etouffée, Radio, Freeman) viennent donner un peu de feu et de sursaut nécessaire pour ne jamais laisser l’album s’endormir et dont le format d’une demie-heure reste parfait. (Blacksmith Recordings/Def Jam)

Sango – North vol.2

Jonglant entre mixtapes, EP et albums depuis une quinzaine d’années, le productif producteur Sango invite du beau monde pour son second volet des North. Une pléiade d’artistes issus de la scène R&B (de Bryson Tiller à Masego en passant par Ojerime et Channel Tres) viennent poser sur des compos sucrés et downtempo qui permettent au projet de garder une ligne directrice, ce qui est toujours délicat sur ce style de compilations. (Sango Recordings)