Le dimanche 8 septembre dernier, les fans montpelliérains ont eu l’occasion de découvrir sur scène la nouvelle formation d’Altin Gün, désormais privée de leur chanteuse historique.
Le Rockstore était plein à craquer dimanche soir, ce qui n’est pas un exploit, mais traduit une ouverture de saison musicale prometteuse. Mission accomplie pour Rock It To The Moon avec le retour tant attendu de Altin Gün. Si au demeurant, la première partie, avec Alex Buttshaki, Dj set, laissait le temps au public de s’agglutiner devant la scène, il était surprenant de voir un parterre de fans impatients de se trémousser sur la musique du quintet turco-néerlandais.
Après le départ en avril de l’emblématique chanteuse Merve Daşdemir, et deux titres sur lesquels elle a posé sa voix sur le dernier album, on aurait pu croire que l’impact de ce départ sur le groupe aurait été fatal. Dès l’entame de leur set qui aura duré 1 heure 30 minutes, Erdinç Ecevit Yıldız s’empare de son saz pour revisiter Șeker Oğlan, titre originel de Arif Sag daté de 1971. Thijs Elzinga, à la guitare, donne la réplique aux parties de moog sur Vay Dunya, un morceau inédit sorti en single en 2018. Une véritable fièvre s’est emparée de la foule, un mouvement ondulatoire que Canim Oy, extrait du dernier album, Aşk, intensifie avec la basse ronronnante de Jasper Verhulst.
Le set de Altin Gün est d’une qualité irréprochable, mais on entend avec étonnement dans le public des voix réclamer Merve Daşdemir ! La magie scénique ne fera pas pour autant revenir la chanteuse, il semble que seuls les fans soient informés de la nouvelle structure de Altin Gün. Certes, il manque un brin de communication avec le public, le groupe enchaîne sans temps mort avec le fameux Çiçekler Ekiliyor, tiré du premier album, ON, repris en chœur par un public
survolté. Voyage dans le temps ? Retour à l’âge d’or du rock Anatolien de Erkin Koray, de Cem Karaca, de Baris Manco ou de Selda ?
Ce qui est certain, c’est que toute une génération de musiciens, de chanteuses, portent le flambeau de leurs ainés, à savoir, les revendications d’une jeunesse militante qui n’a pas renoncé à défendre les droits des femmes, l’émancipation d’une musique qui se libère des carcans traditionnels.
Texte : Franck irle
Photos : Laurent Vilarem