Avec La Dernière étape, Guillaume Guéraud rend un bien bel hommage aux polars où ça canarde, avec un règlement de compte vu par différents personnages.
Pfiou, la claque. Je découvre Guillaume Guéraud avec ce petit bouquin au style singulier. C’est visuel dès les premières pages. On comprend vite que les choses vont tourner autour d’une brasserie un peu paumée au milieu de nulle part, sous une canicule de plomb. Un lieu inconnu entre Nîmes et Marseille. Un flic surveille la brasserie depuis sa voiture et s’emmerde ferme. Son lieutenant beaucoup plus nerveux surveille aussi le coin, un peu en retrait. On sent bien qu’il va se passer quelque chose et lorsque deux hommes déboulent sur la terrasse et que l’un d’entre eux sort un canon scié plus de doute possible, on se dirige vers un règlement de comptes.
L’auteur retranscrit les scènes d’action à venir puis revient sur ses personnages pour comprendre les raisons de tout ce merdier. L’écriture à l’os et les détails donnés sur les armes, les trajectoires ou l’atmosphère rendent ce roman remarquable. On devine que Guillaume Guéraud connaît ses gammes (on pense à Manchette sur certains passages).
Il rend un très bel hommage au roman noir et notamment celui où l’action est décortiquée dans un réalisme brutal, froid. On passe d’un point de vue à l’autre sans vraiment reprendre son souffle dans La Dernière étape. À découvrir sans hésiter.
Extrait : « Les mauvais endroits et les mauvais moments, personne ne peut y échapper. Pas besoin de les chercher, ni même de les attendre, ils sont toujours là. Sous le vernis craquelé de nos espoirs et sous le baume mensonger de nos victoires. »
Sébastien Paley