Dans ce livre truffé d’anecdotes et de bourdes mémorables, Thomas VDB confirme son talent d’humoriste autant que d’auteur. Entre modestie et autodérision, il signe un récit tendre et hilarant.
Si vous aimez l’univers de Thomas VDB, son sens du décalage et ses anecdotes absurdes racontées avec un naturel désarmant, Fiascorama a tout pour vous plaire. Après Comedian Rhapsodie, il confirme qu’il n’est pas seulement un homme de scène et de radio. Sur papier et en version long format, il parvient à garder ce ton et ce style singuliers qui font sa marque de fabrique.
Fiascorama, c’est du brut, du 100 % vécu, ça ne cherche pas à enjoliver ou à romancer. Pour composer ce récit, Thomas VDB a pioché directement dans sa vie, riche en gaffes, bides, mésaventures et bourdes de toutes sortes, des petites comme des grosses. Il y raconte ses débuts, ses années de galère, ses premiers pas sur scène avec son premier spectacle, Freddy Coudboul, en duo avec son pote Rodolphe, avant de se lancer en solo avec le seul en scène Presque célèbre, laissant de côté son job de critique musical à Rock Sound. Par la suite, la radio, la télévision et le cinéma viendront logiquement à lui, avec des réussites mais aussi des ratages, qu’il évoque dans le livre, à travers de nombreuses anecdotes plus folles les unes que les autres.
Mais ce qui se dessine aussi, au fil des pages, c’est la sincérité, la modestie et la gentillesse d’un garçon qui semble ne jamais se prendre vraiment au sérieux. Thomas VDB ne se cache pas : il avoue ses failles, ses maladresses, son TDAH qui lui vaut d’être assez désorganisé, et distrait pour un oui pour un. Le natif de Eu, en Baie de Somme, se peint tel qu’il est : un type , parfois un peu largué, un peu speed, mais toujours habité par une drôlerie et un détachement naturel. Le genre de type, capable de trébucher sur le seul caillou qui se trouve au milieu du désert, faisant de ses ratés une matière comique inépuisable.
Fiascorama se lit comme on écouterait un spectacle de l’humoriste : le rythme, la musicalité, le style, les apartés absurdes et les enchaînements improbables nous ramènent directement à ses spectacles. En 260 pages, ce fils de Pierre Richard et de Gaston Lagaffe réussit à transposer dans le livre son énergie scénique avec une efficacité et un bonheur communicatif, entre tendresse et autodérision.
On referme le bouquin presque à regret, frustré de ne pas avoir encore quelques pages à savourer, aussi croustillantes et poilantes que celles qu’on vient de lire. Et des souvenirs liés à la carrière de Thomas VDB, il y en a à la pelle, de toutes sortes, dans Fiascorama. Et comme on disait après Comedian Rhapsodie : « Vivement la suite ! »
Benoit RICHARD