5+5 = les disques préférés d’Eric Deleporte / Perio

Nous l’avions déjà invité à nous livrer dix albums de référence en 2018, mais quand on aime… Voici donc, à l’occasion de la sortie de The Sharp Bones of My Sleep, le nouvel album de Perio, cinq autres albums de chevet d’Eric Deleporte, et cinq albums du moment, dont certains franchement électro-pop, et donc inattendus : tant mieux !

Perio Photo Mathieu Zazzo
Photo : Mathieu Zazzo
Rare fierté rock française, Perio vient de publier The Sharp Bones of My Sleep, un très beau cinquième album, qui, à travers dix chansons bien senties, foule les territoires du groupe, americana enjouée, folk vaporeux, et pop indie parfois plus éclopée ou dissonante.
Le single Graffiti Palace, peut-être une des chansons de l’année, avec ses cuivres rutilants est une magnifique fausse piste d’un album à l’équilibre délicat, franchement intense dans la seconde partie : cette nouvelle réussite rend ce groupe encore plus attachant. Ils semblent à la fois lointains et proches, les débuts chez Lithium, en 1994, avec Icy Morning in Paris.
Cette fois-ci, Eric Deleporte, seul maître à bord permanent de Perio, s’est entouré d’Etienne Gaillochet (de We insist!) et de Tom Rocton (de The Married Monk, qui l’accompagnait récemment sur la scène du Bataclan dans une belle première partie d’un de ses héros Matt Johnson / The The).

5 disques du moment :

King Krule – Space Heavy

Son album le plus réussi. Cette réflexion sur la notion de « space between », voilà ce qui me parle. Avec sa voix grave de crooner punk, son accent anglais, son aisance et sa grâce à jouer ses chansons, Archy Marshall déploie un univers très personnel, atypique, unique. (Titre > Tortoise Of Independency)

Nilüfer Yanya – My Method Actor

À l’instar de King Krule, Nilüfer Yanya fait partie de cette nouvelle génération Gen Z qui n’hésite pas à mélanger Indie-rock, RnB, New Wave et Electro. Je suis tombé par hasard sur Keep On Dancing et la structure harmonique m’a complètement déstabilisé. La séquence qui suit — Like I Say (I Runaway), Method Actor, Binding (ma préférée), Mutations — est un sans-faute.

Edith Frost – In Space

En février dernier, Edith Frost a sorti son dernier album en date après 20 ans de silence. Je l’attendais avec impatience. Sur In Space (le titre de l’album), elle me surprend avec ses jeux de voix. Elle me rappelle Patsy Cline dans l’approche vocale. Something About The War et Time To Bloom sont sublimes.

Rosalía – Los ángeles

On parle beaucoup d’elle depuis un moment et on va encore en entendre parler. Mais ce disque, son premier avec Raül Refree, est magnifique. Guitare, voix… Et sa reprise de I See a Darkness (Bonnie ‘Prince’ Billy) est tellement touchante qu’elle aurait même dû en faire une version espagnole.

Stephane Milochevitch – La bonne aventure

J’ai tous ses disques, y compris ceux sous le pseudo Thousand. Je fais même des voix sur Giant Rainbows, titre phare de son premier album solo (très honoré). Le tunnel végétal marque un tournant dans son travail : il chante en français et ça m’a agréablement surpris. La bonne aventure, sous son propre nom, est son plus bel album selon moi. Je décortique tous ses textes, ses musiques, les arrangements. Stéphane est un génie, le poète du XXIᵉ siècle.

 

5 disques pour toujours :

Nick Drake – Pink Moon

Ce disque est d’une beauté fracassante. Une guitare, une voix, parfois quelques notes de piano : c’est là que s’arrête la production. Nick Drake s’accroche à chaque note. La guitare frotte parfois, l’open-tuning est à la limite du faux, et cette voix si douce, si vulnérable. Je ne m’en lasse pas.

Felt – The Final Resting Of The Ark

Fan inconditionnel de Felt, découvert sur une compilation du label Cherry Red à l’adolescence. C’est surtout la période avec le guitariste Maurice Deebank qui me touche. J’ai perdu ce maxi 45 tours (ou bien on me l’a volé), je ne sais plus. Felt dévoile une pop étrange, inclassable, gracieuse, soutenue par la voix « off » de Lawrence. Le titre The Final Resting Of The Ark atteint son apogée avec le saxophone soprano de Richard Thomas en guest sur la fin. Un pur chef-d’œuvre.

Alice Coltrane (feat. Pharoah Sanders) – Journey In Satchidananda

C’est une amie new-yorkaise qui travaillait pour le label Impulse! qui m’a fait découvrir Alice Coltrane lors d’une soirée à Brooklyn. Je me souviens de cet instant précis où la basse de Cecil McBee entame le groove sur Shiva-Loka. J’étais en transe. Ce disque ne me quitte plus, comme un mantra avant-garde jazz, modal et spirituel, nécessaire pour commencer la journée.

Jackson C. Frank – s/t

Un unique album. Un chef-d’œuvre absolu. J’ai repris récemment The Blues Run the Game lors de mes concerts en solo cet été.

Adam & The Ants – Kings of the Wild Frontier

J’avais 13 ans quand j’ai découvert ce disque. La pochette me faisait peur. Le graphisme est incroyable. Quelle est cette musique ? J’ai tout de suite été happé par les chansons, comme des hymnes de corsaires, de cowboys et d’indiens. Le choix des deux batteries, l’aspect tribal, et surtout les guitares de Marco Pirroni.

 

les premières dates de la tournée 2025-2026 de Perio :
2025
Ven 21 novembre – Le Mans (72) Le Barouf – 20h
Sam 22 novembre – Paris (75) Showcase – Gibert Joseph – 18h
Dim 23 novembre – Châtillon (92) La Chapelle – 15h
2026
Ven 3 avril – Lecelles (59) La Grange – 20h
Sam 4 avril – Lesquin (59) Centre Culturel – 11h
Mer 15 avril – La Rochelle (17) Raisin & Bulles – 20h
Ven 17 avril – Paimbœuf (44) Café de la Loire – 20h

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