5+5= Hypo (5 disques du moment + 5 disques pour toujours)

hypo.jpgHypo, de son vrai nom Anthony Keyeux, s’est fait repérer en 2001 grâce au label Spymania puis, à  la même époque, avec une apparition sur la première et mythique compilation »Gooom Tracks ». Dix ans après, Hypo continue de bricoler ces inclassable electro-pop songs, avec toujours cette science et ce savoir-faire incomparable d’artisan de l’abstraction qu’il est. A l’occasion de la sortie de l’album »Coco Douleur » sur son label Tsunami Addiction, il se prête au jeu du 5+5.

Avril 2010

5 disques du moment :

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1. La Chatte : Bastet (2010, Tsunami-Addiction)
J’ai beau avoir participé au mixage de l’album, je ne m’en lasse pas. La voie qu’ils ouvrent est assez inédite dans la scène indépendante française. C’est une très belle rencontre entre la new wave, la musique électronique, la chanson française et la musique antillaise.

2. The Informations (2010)
Je ne sais pas quand sortira l’album mais ça fait presque un an que j’écoute les quatre titres de leur Myspace en boucle. C’est apparemment un groupe moitié suédois moitié japonais, une sorte de Cure avec la voix des Bee Gees. C’est assez débile et beau à  la fois.

3. Geneva Jacuzzi : Lamaze (2009, autoproduction)
Du pure 80’s lo-fi resucé, mais il faut bien avouer que je suis très client de ce genre de trucs quand c’est bien fait.

4. EDH : Preature (2010, Lentonia)
Ok, le copinage, oui, mais c’est un super disque. EDH sera bientôt une star, j’en suis certain.

5. Autechre : Oversteps (2010, Warp)
Ca n’est pas très original, c’est une valeur sure, mais j’ai envie de saluer leur constance dans le temps et dans la qualité. Du trio Warp de base qu’ils forment avec Squarepusher et Aphex Twin, c’est l’élément qui s’en sort le mieux avec une production et des prises de risques régulières.

5 disques pour toujours :

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1. The Cure : Japanese Whispers (1983, Fiction)
C’est le disque le plus naîf de Cure et ce n’est même pas un véritable album puisque c’est la compilation de 3 singles et de leurs faces B, mais c’est ma période préférée de Cure. Avec l’album qui suit (The Top) et son side project The Glove, c’est vraiment le Robert Smith que j’aime, livré à  lui même, dans sa new wave débile psychédélique post déprime. Smith se retrouve tout seul aux commandes d’un groupe qui n’en n’est plus un et il fait n’importe quoi avec ses synthés. C’est un état de naîveté et d’insouciance que j’aimerais atteindre à  chacun de mes disques, mais je crois que c’est presque impossible d’être dans cet état sur une longue durée.

2. His Name Is Alive : Stars On ESP (1996, 4AD)
C’est leur album le plus réussi à  mes yeux parce qu’il réunit toutes les facettes du groupe. L’expérimentation, la pop, le folk, le dub, la noise, la new wave. Warren Defever reste un maître pour moi et c’est un grand honneur d’avoir travaillé avec lui sur mon nouvel album.

3. Colin Newman : A-Z (1980, Beggars Banquet)
C’est un grand moment de l’histoire du post-punk, aussi important que la Metal Box de P.I.L. On garde l’énergie du punk, mais on ouvre sur des formes beaucoup plus complexes et abstraites. C’est un disque qui mise sur l’urgence. C’est un vrai cri, à  la fois mélodique et informe. Un objet parfait.

4. Pulp : Separations (1992, Fire)
Il faut remettre cet album dans son contexte. Il a en fait été enregistré en 1989 et Fire a, dans un premier temps, refusé de le sortir pour une raison qui m’est inconnue. C’est l’album le plus cheap de Pulp. Clavier pourris de disco italien, guitares qui sonnent comme des synthés, boites à  rythmes à  2 balles et Jarvis qui en fait des tonnes par dessus. Le résultat est tragicomique et c’est parfait. Dommage que Jarvis se soit définitivement perdu après This Is Hardcore, qui reste son dernier bon disque.

5. New Order : Technique (1989, Factory
)
J’aurais pu choisir Movement, mais Technique est un album parfait qui ouvre sur tous les aspects du groupe : new wave, eurodance, techno. Il y a tout ce qui fait New Order dedans.



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