5+5 = Michel Cloup

Après la sortie son album Ici et là-bas, Michel Cloup vient nous parler de ses découvertes musicales et des disques qui comptent depuis longtemps pour lui.

Michel Cloup - photo Manuel Rufié
photo © Manuel Rufié

Chanteur guitariste au sein de Diabologum puis ensuite avec Expérience, Michel Cloup poursuit aujourd’hui sa carrière en solo ou en duo et vient de sortir chez Ici d’ailleurs un dernier album intitulé Ici et là-bas. On a profité de cette sortie pour le faire parler un peu à propos de ses goûts musicaux.
Revue musicale toute personnelle dans un 5+5 qui lorgne du côté de l’Afrique.

juin 2016

5 disques du moment :

Mdou Moctar : Afelan

Mdou Moctar : Afelan
J’ai découvert ce gars à travers une vidéo youtube filmée à l’arrache au Niger où il joue pour un mariage. J’ai récupéré ses albums sortis chez Sahelsounds et je n’écoute que ça en ce moment, en boucle. C’est souvent sauvage et hypnotique, parfois plus mélodique et/ou acoustique. Quand vous m’avez contacté pour cette rubrique, j’ai répondu que 5 disques du moment, c’est à dire plus ou moins actuels, ça faisait bien deux ans que ça ne m’était pas arrivé. La musique anglo-saxonne est très ennuyeuse, je ne suis que rarement bouleversé ces dernières années. C’était avant de découvrir Mdou Moctar (et quelques autres).

Neil Michael Hagerty & The Howling Hex : Denver
Je suis grand fan du bonhomme, depuis Pussy Galore, en passant par Royal Trux, jusqu’à ses albums solo et avec The Howling Hex. Il y a bien sûr certains disques plus inspirés que d’autres mais dans l’ensemble j’admire totalement son parcours d’outsider. Ah et c’est aussi un de mes guitaristes favoris. Depuis quelques récents albums, il s’amuse avec la musique Tex-mex d’aujourd’hui, qu’il malaxe et restructure à sa sauce.

Mdou Moctar : Tahoultine
C’est mon 45t du moment, une version « électronique » avec de l’autotune de son titre Tahoultine, extrait de l’album sur le même mode (« Anar »). Quand j’ai entendu ce titre pour la première fois, je n’y croyais pas tellement je n’avais jamais rien entendu de tel. C’est depuis devenu une drogue dure.

Group Inerane : Guitars From Agadez
Encore le Niger, une autre approche que Mdou Moctar, peut-être plus traditionnelle. Cet album tourne aussi en boucle.

Azna de l’Ader : Zabaya
« Archival recordings from Niger’s seminal pscyh-rock outfit, Azna de L’Ader. Intense shrieking solos, fuzzed out guitar, and hypnotic crashing drums, Azna de L’Ader was not only the first rock band in Niger but possibly the most psychedelic. »
Tout est dit, je crois, ce sont de vieux enregistrements, et comme pour les autres disques précédemment cités, il vaut mieux aimer la guitare.

5 disques pour toujours :

Ed Askew Imperfiction

Ed Askew : Imperfiction
Ed Askew est surtout connu pour son excellent album Ask the unicorn sorti chez ESP en 1968. Je l’ai découvert grâce à la réédition de cet album chez Drag City, originellement sorti en cassette en 1984. C’est brut, simple, ça crachote comme du blues, juste des chansons magnifiques. Je suis devenu ami Facebook avec lui et j’ai beaucoup aimé ses peintures dont certaines se sont retrouvés en pochettes de mes derniers disques en duo.

Royal Trux : Dogs of love EP
C’est un EP 4 titres sorti sur Domino en Europe regroupant deux 45T sortis chez Drag City. Royal Trux a son sommet : Imaginez les Stones, Led Zep et Beefheart défoncés qui jamment avec des musiciens de free jazz et Kramer aux manettes. Il y a sur ce disque une sorte de magie plus ou moins accidentelle absolument magique. Ils sont rarement cités mais Royal Trux a influencé une tonne de groupes, de manière plus ou moins heureuse (cf. The Kills, pour le moins).

Albert Ayler : Nuits de la Fondation Maeght Volume 1 & 2
C’est un de mes jazzmen favori. Ces deux albums sont tout simplement incroyables, ses albums sont tous excellents, mais ces deux là en particulier, pour moi. Il y a toutes les émotions que j’aimerai un jour pouvoir être capable de transmettre et d’enregistrer, sur le même disque.

Smog : A river ain’t too much to love
La légende veut que Callahan souhaitait débuter sa carrière solo avec cet album et que son label l’en a dissuadé. Pourtant ça paraît logique avec le recul, le petit Bill est devenu un homme avec cet album. Je le trouve presque parfait, tant dans l’écriture que dans l’instrumentation. Heureusement qu’il en a aligné d’autres derrière tout aussi excellents que celui-ci. Un album a emmener sur une île déserte.

Kool Keith : Matthew
Je suis fan de Kool Keith depuis Dr Octagon. J’adore le personnage loufoque et outsider. J’adore beaucoup de ses albums ou projets (« Sex Style » « Black Elvis » etc.), même si certains sont assez cheap et/ou partiellement ratés. Cet album est mon favori, un grand disque de hip hop à placer dans le haut du panier de ce genre. Attention il ne contient que des tubes énormes (dans un univers parallèle).