The Magnetic Fields – Realism

The_Magnetic_Fields___Realism.jpgC.’est à  se demander si Stephin Merritt n’a pas piqué les clés de la Delorean à  Marty McFly pour aller faire un tour dans le passé, le temps de quelques albums. Car après avoir rendu un vibrant hommage aux années 80 – et Jesus and Mary Chain en particulier – sur †˜Distortion’ (un des plus beaux de 2008), The Magnetic Fields remontent encore plus loin dans le passé et arrivent à  la fin des années 60 et au début des années 70, à  l’époque où la perfide Albion lançait ses flèches musicales dans le coeur de tous les amoureux de folk orchestré et bien arrangé.

Bien que liés à  †˜i.’ (dont je n’ai toujours pas écouté la moindre note, honte à  moi), premier opus d’une « no-synth trilogy » voulu par le leader des Magnetic Fields, ces deux albums semblent avoir une vraie histoire commune : Stephin Merritt souhaitait créer un diptyque aux parties totalement différentes, représentants deux sentiments opposés. Une sorte de Yin et Yang, avec †˜Distortion’ dans le rôle du Yin (la noirceur, la froideur) et †˜Realism’ dans celui du Yang (la chaleur, l’optimisme).

Un lien que l’on retrouve dans les deux artworks et une opposition qui se situe au niveau de l’enregistrement de l’album, †˜Realism’ ayant été conçu sans une touche d’électricité et même sans batterie. Un album folk donc. Mais pour tous les anti « guitare de bois, quatre accords et chanteur qui couine », n’ayez crainte, Stephin Merritt à  la même vision que vous : il ne supporte pas le folk nu, qui n’a pas de beaux atours à  proposer.

†˜Realism’ est donc plutôt un album de british folk, avec production soignée, cuivres, cordes (dont une harpe), clavecin et mélodies délicieuses. Une nouveauté pour The Magnetic Fields, qui n’avaient qu’à  peine touché du doigt ce genre là  (quelques souvenirs de compositions du style, notamment sur †˜The Wayward Bus’, et encore). Et un changement de cap réussi, tant tout s’écoute légèrement et simplement.

Rien de révolutionnaire ici – mais les Magnetic Fields n’avaient pas non plus cette ambition sur †˜Distortion’ – mais un †˜Realism’ beau, chiadé, mélodiquement inattaquable, avec quelques grandes compositions au format pop (seules trois sur treize dépassent les trois minutes!) et qui est un joli point final à  cette aventure musicale.

Le prochain album sera en tout cas tout autre, le chef spirituel des Magnetic Fields l’a déjà  annoncé chez Drowned In Sound (longue interview très intéressante à  lire ici) : « the next record will almost exclusively feature synthesizers! ». Back to basics en quelques sortes.

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Olivier Combes

Sortie: 25 janvier 2010
Label: Nonesuch

Tracklisting:
01. You Must Be Out of Your Mind
02. Interlude
03. We Are Having a Hootenanny
04. I Don’t Know What to Say
05. The Dolls’ Tea Party
06. Everything Is One Big Christmas Tree
07. Walk a Lonely Road
08. Always Already Gone
09. Seduced and Abandoned
10. Better Things
11. Painted Flower
12. The Dada Polka
13. From a Sinking Boat

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