Moonjellies – Inner anger, Feather

Un nouveau groupe pour une pop à  l’ancienne, Moonjellies cultive le charme tranquille d’une musique surannée. Inégal mais porteur , de , grands moments.

 

 

Originellement autoproduit, Inner Anger, Feather bénéficie des faveurs d’une distribution un peu plus conséquente. Tours, ville d’origine de Moonjellies, est le berceau de la langue française. Serait-elle aussi désormais celui de la pop anglaise ? , Serait-elle aussi celui de la folk américaine ? Doublement oui. Reniant ses racines françaises et francophones,, le quatuor Tourangeau , se révèle plus , royaliste, que le Britannique, plus surfeur que le Californien. Chant en anglais obligatoire et des mélodies qui évoqueraient dans un grand geste de fan des années 60,70 :, Beatles,, Zombies, Beach Boys, Love, Kinks, etc etc...Moonjellies a souvent le défaut de ses qualités, celui de jeunes gens humbles et appliqués qui n’ont pas la prétention de révolutionner la musique ni même d’en faire quelque chose de personnelle mais qui reprennent non sans un certain talent tous les motifs , pop-folk old school comme on la pratiquait il y a 40 ans. Avec Moonjellies, tout a déjà  été entendu et entendu mille fois (Dix mille ?) et même si parfois, on s’ennuie un peu comme dans un disque d’, Oasis (Come accross your shade), on reconnaît toujours une grande maîtrise dans l’exercice., Il faut dire que nos Tourangeaux y vont , à  fond dans les arrangements »à  l’ancienne » que ce soit au niveau , des harmonies vocales (Meeting Place), d’un quatuor à  cordes ou d’un cor sorti d’un autre âge. L’album est garanti sans clavier si ce n’est un piano et un orgue règlementaire. Même le son de la batterie semble d’époque.

Alors, Inner anger, Feather, ne serait-il qu’un album de plus dans la longue histoire de la pop ? Quelques titres prouvent le contraire et montrent que Moonjellies a le potentiel de dépasser sa trop grande déférence aux monstres sacrés qui les ont précédés. , Par sa perfection d’arrangement, subtil échange entre différents strates musicaux (cordes, cor, basse ronde, mandoline), Whispering Stone, , et Stars above you atteignent un niveau qui dépasse largement la simple copie. On prend son pied tout simplement dans des moments à  l’ampleur mélancolique insoupçonnée. Grands moments. Dans le genre (entre Animals, Supergrass et Ride), Man in the Crowd, titre à  la fois enlevé et sensible, est pas mal non plus.

Et puis, il y a No better side of the road, peut-être le meilleur morceau du disque, qui lui fait le choix d’une économie toute relative de moyens. Pour la peine, il n’y a pas de cordes, de piano ou de cor mais avec quelques ingrédients parfaitement choisis (un gimmick de guitare, juste parfait ; une ligne de basse qui pourrait s’écouter toute seule) ou dosés (les choeurs qui parsèment le morceau, une rythmique conquérante mais pas tout le temps), Moonjellies tient là  un morceau évident et génial. Allez , les gars vous m’en faîtes huit autres comme ces quatre-là  et je vous adopte à  vie !

3_5.gif

Denis Zorgniotti

Date de sortie : 10 octobre 2011
Label / Distributeurs : Sophiane / MVS Distribution / Idol / CD1D

Plus+
MySpace
Video de Meeting Places