Moi René Tardi Prisonnier de guerre Au Stalag IIB – 3. Après la guerre

Tardi clôture sa trilogie sur la vie de son père soldat prisonnier de guerre au Stalag IIB avec un 3e tome où il évoque la France dans l’après-guerre et ses années d’enfance entre l’Allemagne et la France.

Moi René Tardi Prisonnier de guerre Au Stalag IIB – 3. Après la guerre

Il est temps pour Tardi de mettre un point final à ce beau et long récit qu’est Moi René Tardi, prisonnier de guerre au Stalag IIB. Le temps de trois gros volumes, Jacques  Tardi nous a raconté la vie de son père René, quand celui-ci était enfermé au stalag IIB en Allemagne après avoir été capturé par l’armée allemande en mai 40 dans le département de la Somme. Il y est resté enfermé quatre ans et huit mois, vivant un véritable enfer au quotidien, tenaillé sans cesse par la faim et luttant pour sa survie dans des conditions inhumaines.

Moi René Tardi Prisonnier de guerre Au Stalag IIB – 3. Après la guerreCe 3ème tome démarre juste après la guerre. Démobilisé, le soldat Tardi décide très vite de reprendre du service dans l’armée et se retrouve en poste au sein de troupes d’occupation françaises en l’Allemagne. Et voilà la famille Tardi qui  s’installe en Allemagne avant de revenir en France du côté de Valence où le jeune Jacques vivra quelques temps chez sa grand-mère.

Comme dans les deux précédents volumes, le livre démarre par un rappel historique avec un dialogue permanent entre le fils et son père avec toujours un esprit critique très aiguisé sur la situation de l’époque, beaucoup moins rose que prévu.

Règlements de compte, massacres, traumatismes divers, l’immédiate après-guerre n’est pas cette période d’insouciance et de renouveau espérée. Les familles paient le contrecoup et peinent à trouver leur équilibre dans cette France dévastée.

Dans la seconde partie du livre, c’est un regard à hauteur d’enfant que nous propose Tardi. Celui de ce gamin qu’il a été dans les années 50, trimballé ici et là, et chez qui l’on voit naître très vite l’amour du dessin et de la bande dessinée avec la découverte des illustrés mais aussi du cinéma. Il évoque magnifiquement cette  jeunesse à travers des souvenirs encore vivaces et touchants, notamment quand il vivait chez sa grand-mère, avec des anecdotes qui évoqueront sans doute pas mal de choses chez les baby boomers lecteurs et bédéphiles.

Un troisième tome qui vient clôturer en beauté, si l’on peut dire ainsi, cet ambitieux travail de mémoire réalisé par Tardi depuis 2012 pour un auteur plus que jamais majeur dans le monde de la bande dessinée !

Benoit RICHARD

Moi René Tardi, prisonnier de guerre au Stalag IIB
Tome 3 – Après la guerre
Scénario et Dessin : Tardi
Dessin : Tardi
Mise en couleur : Jean-Luc Ruault
162 pages – 25,00 €
Date de parution : 28 novemrbe 2018