Trop jeune pour mourir : Karen Carpenter, sur Arte

Arte propose dans le cadre de la série « Trop jeune pour mourir » un documentaire san surprise qui revient sur la carrière des Carpenters qui prit fin en 1983 avec la mort prépaturée de la chanteuse Karen Carpenter.

En  2017 le journaliste Clovis Goux  faisait paraitre La disparition de Karen Carpenter, un court et passionnant récit évoquant la fulgurante carrière de Richard et Karen Carpenter dans l’Amérique puritaine des années 70, avec la fin tragique que l’on connait pour la plus belle voix de la Pop Music.
Dans le même registre, Arte propose un 52 minutes qui revient sur la success story des Carpenters. Comme dans le livre, le documentaire allemand de Jobst Knigge évoque les différentes étapes qui ont marqué la carrière du duo, de la révélation du talent de cette géniale batteuse / chanteuse lors un concours pour des groupes étudiants jusqu’à la fin tragique de Karen qui décédera chez ses parents d’une crise cardiaque après des années de lutte contre l’anorexie. Entre ces deux moments, le groupe vivra 13 ans dans la lumière, à égrener les salles de concert d’une Amérique conservatrice, tombée sous le charme par ce gentil duo dont Nixon avait dit qu’ils symbolisaient la jeunesse américaine. Un trop lourd fardeau pour Karen qui, loin des plateaux de télé, s’enfonçait dans la dépression, consommant des quantités de médicaments pour… « garder la ligne ».

Quant à l’Amérique progressiste, elle, n’épargnait pas les Carpenters, préférant railler leurs tenues, leurs textes trop mièvres et l’aspect physique de Karen plutôt que d’apprécier leur pop orchestrale shamallow sans doute trop sophistiquée pour le public de l’époque. Des critiques dont souffrira le duo dont la musique restera incomprise et dénigrée jusqu’au années 90 quand arrivera le revival Eeasy Listening et que des groupes Rock Indé comme Sonic Youth redonneront aux chansons des Carpenters la place qu’elles auraient toujours dû avoir.

Emaillé de nombreux témoignages dont ceux du biographe Randy Schmidt et de Patula Clark, grande amie de Karen, le documentaire n’apporte rien de bien passsiionnant dans la forme, appuyant souvent sur l’aspect tragique plutôt qu’artistique du groupe, avec son générique façon Faites entrer l’accusé. Mais comme souvent dans ce genre de produit bien formaté, il reste les images d’archives bouleversantes dont on se régalera pour apprécier une fois de plus toute la douceur et la finesse de cette artiste touchée par la grâce et pour toujours au panthéon des plus grandes stars de pop du XXe siècle.

Sonic Youth – Tunic (Song For Karen)