[Interview] Erin Moran (A Girl Called Eddy)

On pensait Erin Moran aka A Girl Called Eddy aux abonnés absents définitifs jusqu’à son retour en 2018  avec Medhi Zannad (Fugu) sous l’alias de The Last Detail. Depuis, on s’était mis à espérer une renaissance de l’américaine. Been Around, son disque sorti en janvier dernier est bien plus qu’une renaissance, c’est une retrouvaille avec une vieille amie un peu perdue de vue. C’est aussi un des immenses albums de 2020, quoi de mieux que l’intéressée pour nous expliquer les raisons de son absence mais aussi et surtout de sa résurrection.

Crédit Photo : Julian Simmons

Benzine :  « Girl, where you been? ». C’est par cette question que s’ouvre votre second album, Been Around, Erin Moran sous votre nom de scène A Girl Called Eddy 16 ans après un album remarqué et remarquable en 2004. Cette question semble inévitabl, pourquoi une si longue absence ?

Erin Moran (A Girl Called Eddy) : Pour faire simple et pour être honnête avec vous, la vie n’a pas été tendre avec moi ces dernières années comme pour nombre de personnes. J’ai vécu la mort de proches, un divorce, une maladie et quelques problèmes avec l’alcool aussi. La vie s’est rappelée à moi alors que je ne rêvais que d’une seule chose, composer et encore composer de nouvelles chansons. Après le temps file sans que l’on se rende compte de quoique ce soit.

Benzine :  Vous avez cette formule pour distinguer votre premier album de 2004 de Been Around :

 

 « different in that if album one was The Seventh Seal, this is more Annie Hall »

Le premier disque ce serait le Septième sceau alors que le second serait plus du registre d’Annie Hall

       Vous pouvez nous expliquer ?

Erin Moran (A Girl Called Eddy) : Cette formule me convient bien pour pleins de raisons. Tout d’abord Le Septième sceau est âpre, enclin à l’obscurité, une raison face à la mort, un éloge de la lenteur alors qu’Annie Hall est plus une célébration de la vie. C’est aussi une célébration de la ville de New York. Mon premier disque était plus sombre, plus triste et celui-ci est plus chaud, un peu plus 70’s. Il est plus directement humain, kodachrome quand le premier était monochrome. En plus je fais référence à  Annie Hall dans Not That Sentimental donc quelque part la boucle est bouclée. (Rires)

Benzine :  Les références citées quand on évoque votre musique, c’est Burt Bacharach, Karen Carpenter, Carole King ou encore Laura Nyro, une Pop provenant plutôt d’Amérique. Pourtant en réécoutant votre premier album , j’y trouvais des ambiances plus anglaises alors que Been Around sonne plus américain. On a déjà quelques indices avec le choix des personnes qui vous accompagnent sur ce projet. Je pense à Daniel Tashian, aux Watson Twins ou encore Paul Williams. En quoi l’Angleterre a-t-elle influencé la musique de l’américaine Erin Moran et pourquoi l’Amérique revient-elle dans votre musique aujourd’hui?

Erin Moran (A Girl Called Eddy) : Quand j’ai écrit le premier album qui m’a demandé un travail gigantesque, j’ai passé de nombreuses années à le composer, j’étais à ce moment-là de ma vie au plus fort de mon obsession pour cette passion de tout ce qui provenait d’Angleterre. La musique bien sûr, la mode, le cinéma. Le cinéma de Ken Loach me passionnait. Quand j’ai commencé à écrire ces premières chansons, j’avais dans ma tête cette dimension visuelle et cinématographique que je percevais dans les premières démos. Je voulais sonner un peu comme Scott Walker qui, lui aussi, américain tout comme moi a toujours fantasmé l’Angleterre et en fait un pays recrée. Quand je me suis associé à Richard Hawley et ses musiciens sur ce disque, j’ai eu l’impression de reproduire cette forme de recréation d’un monde cher à Scott Walker. Quand j’ai commencé à travailler sur Been Around, j’ai eu comme un déclic, je suis parti du postulat que je voulais prendre un axe absolument différent, je dirai même l’exact contraire. Je voulais que cela sonne comme du Todd Rundgren de 1977 avec un son ouvertement seventies

Benzine :  Vous avez grandi dans la petite ville américaine de Neptune sur la côte du New Jersey. Quelle enfance avez-vous eu ?

Erin Moran (A Girl Called Eddy) : Une enfance tranquille au début, les pieds nus et la radio qui diffusait les tubes en été, les promenades en traîneau en hiver. Et puis, il y a eu cette grande rupture dans mon univers familial quand mon père est tombé dans l’alcool, cela a absolument détruit ma famille. Avant cela, mon père était quelqu’un de magique !

Benzine :  Votre père et votre mère étaient tous les deux musiciens. Votre père trompettiste, votre mère chantait et avait même été sollicitée par Tommy Dorsey pour intégrer son orchestre. Dans quelle ambiance musicale viviez-vous ?

Erin Moran (A Girl Called Eddy) : Mon père était effectivement un trompettiste de grand talent, il ne cessait de répéter dans notre petite maison. La maison résonnait en permanence du son de la trompette de mon père qui ne cessait de faire ses gammes, je crois que j’ai conservé de lui cette passion pour l’exactitude du son.

Ma mère, quant à elle, avait une voix proche de celle de Julie London et la beauté d’Elizabeth Taylor. A eux-deux, le mélange qu’ils formaient a constitué une éducation finalement assez équilibrée, ils m’ont fait découvrir toutes les bonnes choses, les normes et les valeurs mais aussi Burt Bacharach ou encore Frank Sinatra. Mon frère aîné ne jurait que par le Yacht Rock et des groupes comme Buffalo Springfield, Toto ou Christopher Cross. De tout ce qu’il écoutait, j’ai retenu pour la suite la qualité du travail sur la ligne mélodique de Chicago, d’America, de Kenny Rankin ou encore de Boz Scaggs que j’écoute encore aujourd’hui.

Benzine :  Vous avez découvert très tôt les disques de Burt Bacharach et de ses interprètes féminines en particulier qui ont marqué durablement votre propre travail. Qu’y a-t-il dans cette musique et peut-être dans cette manière de chanter que vous ne trouviez pas  chez les autres ?

Erin Moran (A Girl Called Eddy) : Très tôt, j’ai plus été attirée par l’idée de composer et de structurer une chanson finalement plus que de la chanter. Chanter n’est pas ce qui m’intéresse le plus dans mon processus de création. Par contre, je suis passionnée par la structure mélodique, la création des ponts et des chœurs, le savant équilibre nécessaire pour les arrangements, les ruptures nécessaires dans une chanson qui construisent une narration et une forme de dramaturgie. Tout cela, je l’ai appris d’artistes comme Burt  Bacharach, Jimmy Webb ou les Beatles. J’ai fait mes classes et mon éducation dans l’écoute de leurs disques. J’ai tout appris d’eux.

Benzine :  Quand on évoque votre univers musical, on emploie souvent le terme de rétro. Pourtant, je crois que vous refusez le terme et je vous comprends car votre musique n’a rien de « vintage ». D’ailleurs Mehdi Zannad de Fugu avec qui vous avez collaboré sur The Last Detail analyse son propre parcours (qui m’évoque le vôtre) ainsi :

 «J’ai découvert les Beatles quand tout le monde écoutait The Cure. Pour moi, il y avait un écho à Bach et au baroque avec lequel j’avais grandi. C’est pour cette raison que j’ai préféré ouvrir la boîte de Pandore des sixties que de m’intéresser à la musique de mon époque. A travers les Beatles, qui s’inspiraient de musiques très anciennes, j’ai compris qu’on pouvait revisiter le passé, non comme une chose obsolète mais au contraire pour nourrir la création au présent avec, en mémoire, ce qui a été produit avant. Ce n’est pas du conservatisme, plus de l’historicisme, avec cette précaution de respecter ce qui nous a précédés. »

 Vous retrouvez-vous dans ces propos ?

Erin Moran (A Girl Called Eddy) : Je me reconnais totalement dans ce que Mehdi dit. Je n’ai jamais perçu la musique que je conçois comme un son vintage, je déteste d’ailleurs ce terme, je n’ai jamais eu l’intention de sonner retro que ce soit sur le premier disque que sur Been Around. Je voulais juste écrire des chansons inoubliables (Rires) et si cela impliquait que je sois obligée de jouer de la flute de pan ou du Ukulélé, eh ben je l’aurai fait. Bon je n’ai pas dû aller jusque-là mais que nous réserve l’avenir ? (Rires)

Benzine :  Quel est le facteur déclencheur des débuts de A Girl Called Eddy ? Une chanson ? Un événement familial ?

Erin Moran (A Girl Called Eddy) :  J’ai travaillé toute ma vie durant pour arriver au résultat de ce premier disque dont je suis encore très fière aujourd’hui. Ma mère est décédée en 1996 et sa disparition m’a menée au bord du gouffre. Je n’avais plus que deux choix, soit je sombrais inexorablement, soit j’avançais et j’osais présenter ma musique au monde. C’était maintenant ou jamais. En même temps, après avoir pris cette décision, il m’a fallu encore huit longues années pour finir mon travail sur mon premier album. On peut dire que c’est un disque qui s’est construit sur la longueur et un peu dans la douleur.

 

Benzine :  En 2001, vous sortez votre premier Ep, Tears All Over Town sur le label indépendant américain Le Grand Magistery. Comment s’est faite cette rencontre ?

Erin Moran (A Girl Called Eddy) : J’ai reçu un jour un courrier dans ma boite aux lettres du type qui dirigeait ce label. Cela peut paraître presque surréaliste aujourd’hui où tout se fait par la voie numérique. Le mec avait découvert ma musique un peu par hasard, une démo pas encore vraiment aboutie et il a voulu me signer de suite.

Benzine :  Si je vous dis Hem ?

Erin Moran (A Girl Called Eddy) : C’est les premières personnes avec qui j’ai commencé à travailler sur mes premières compositions, des gens charmants. On a entamé le travail ensemble sur ces titres qui formeraient ensuite le premier album mais il y avait quelque chose qui ne fonctionnait pas, une alchimie qui ne prenait pas. Cette combinaison entre eux et moi ne rendait pas justice à mes chansons. On a vite décidé de jeter l’éponge. Je suis restée en contact avec eux depuis. Peut-être que dans l’avenir nous retravaillerons ensemble, je ne sais pas.

Benzine :  Une carrière est faite de rencontres. En 2003, vous êtes contacté par un artiste anglais encore totalement inconnu à l’époque, un certain Richard Hawley.

Erin Moran (A Girl Called Eddy) : Pour Pour être précis, c’est son label, Setanta qui nous a mis en contact.

Benzine :  Qu’a apporté Richard Hawley à ce disque ?

Erin Moran (A Girl Called Eddy) : Richard Hawley a été finalement assez peu présent durant les sessions d’enregistrement du disque. C’est Colin Elliott, son collaborateur le plus fidèle qui a été ingénieur du son et coproducteur du disque et moi qui étions la plupart du temps seuls. Le groupe venait ensuite en studio et enregistrait les bases. Tous les jours Richard arrivait vers 13h, je me rappelle qu’il faisait les mots croisés du Guardian en fumant clope sur clope en donnant l’impression de ne pas être vraiment là. Et puis arrivait l’heure de la pause bière en général entre 16h et 17h00 et la journée était finie ! (Rires).

Honnêtement, au début son dilettantisme m’a un peu inquiété. Bien sur son jeu de guitare magnifique crée son propre vocabulaire, des images splendides qui magnifient mes chansons. Mais j’ai compris que mes chansons et moi-même étions entre de bonnes mains quand il m’a pris à part le premier jour et qu’il m’a murmuré entre deux cigarettes et des mots croisés. « Je comprends maintenant, tout ce que tu veux c’est juste faire de la belle musique ». Cela peut sembler évident comme cela une phrase comme ça mais quand tu es cernée par le doute lors de sessions d’enregistrement de ton tout premier disque, cela te ragaillardit. Je me rappelle lui avoir répondu que c’était effectivement ma seule motivation. Il m’a répondu «  Alors faisons de la belle musique » et je crois modestement que c’est ce que nous avons fait ensemble.

Benzine :  Pensez-vous collaborer à nouveau un jour avec Richard Hawley qui pour beaucoup est le pendant masculin à votre univers ?

Erin Moran (A Girl Called Eddy) : Bien sûr ce serait un plaisir immense de retrouver Richard Hawley, j’ai continué à suivre son évolution de carrière avec une grande attention.

Benzine :  Je ne sais pas si vous le savez mais un romancier français a intégré votre premier disque dans un de ses récits.

 « La chanteuse ne s’appelait pas Eddy mais Erin Moran. Sa voix vous pénétrait dans le coeur et vous le froissait de l’intérieur. Une splendeur triste.

Tristes étaient les autres morceaux qui semblaient à de rares exceptions près, traduire le désespoir de celui qui les avait choisis et presque composer un SOS poignant. Somebody hurts you… Empty…All good thins come to an end.

J’avais moi aussi, pour d’autres douleurs, chevauché certaines de ces paroles et j’y avais trouvé le réconfort curieux qu’offre en pareil cas une telle caisse de résonance.

 

L’amour frappe toujours deux fois

Stéphane Daniel

Il se dégage une tristesse infinie de votre premier disque, fallait-il y voir effectivement une forme de SOS ?

Erin Moran (A Girl Called Eddy) : Ah non je n’en avais pas la moindre idée. Comme c’est drôle. Très cool, je vais devoir le lire . Entre ça et une mention dans le livre Naked At The Albert Hall (2015), le livre de Tracey Thorn d’Everything But The Girl, je me sens tout à coup très littéraire. La vie est étrange, elle réserve bien des surprises. Est-ce que mon premier album est une forme de S.O.S ? Je crois qu’à moi seul, que ma vie est une forme de S.O.S.

Benzine :  Vous avez peu défendu ce disque sur scène à l’époque. C’est Richard Hawley qui, à l’issue des sessions d’enregistrement a fait un constat très lucide sur ce disque et la possibilité de le présenter ainsi sur scène.  Comment se sent-on quand on sait que l’on a un disque sublime dans les mains mais qu’il sera difficile à présenter ainsi sur scène ?

Erin Moran (A Girl Called Eddy) : Ça craint pour dire les choses simplement. (Rires) J’ai exactement le même problème avec Been Around. Mon label ne peut pas se permettre de payer pour des concerts qui impliquent la présence d’un groupe de douze musiciens.  C’est le moment où j’envoie un S.O.S puisque nous en parlions, il y a un instant. Vous les programmateurs de salle, les tourneurs. J’ai ouvert pour Rufus Wainwright au Café de la danse à Paris, j’aimerai tellement y revenir avec un vrai groupe cette fois-ci pour pouvoir défendre mes chansons comme elles le méritent.

Benzine :  Cette expérience-là a-t-elle guidé vos choix de production pour Been Around ?

Erin Moran (A Girl Called Eddy) : Absolument pas, j’ai suivi ma passion bien plus que la raison qui est souvent mauvaise conseillère quand il s’agit de création. J’ai laissé de côté le bon sens et les contraintes budgétaires pour poursuivre la vision que je me faisais du disque.

Benzine :  Durant toutes ces années d’absence, vous n’avez jamais cessé de travailler dans le milieu de la musique, comme réceptionniste dans un studio d’enregistrement, il me semble. Vous n’avez jamais cessé d’écrire de nouvelles chansons. Très franchement avant que vous ne soyez abordé par Meddhi Zannad pour The Last Detail, pensiez-vous que  votre carrière de musicienne était terminée ?

Erin Moran (A Girl Called Eddy) : Bien sûr, il y a eu des jours sombres, des instants où j’ai craint de ne jamais pouvoir revenir, des grands moments de doutes mais au fond de moi je savais, j’en étais convaincu que je referai un second disque.

Benzine :  Hormis une collaboration ponctuelle avec Philippe Katerine et une cover des Beatles pour le magazine Mojo, vous ne sortez aucun nouveau titre. Pourtant, vous commencez dès 2007 à travailler avec Meddhi Zannad sur The Last Detail sorti l’année dernière sur le label espagnol Elefant Records. Vous avez composé le disque entre Nancy, Londres et Paris. Quels souvenirs conservez-vous de cette collaboration ?

Erin Moran (A Girl Called Eddy) : C’était très stimulant et très amusant, cela m’a donné envie également de me remettre à la composition. On a beaucoup travaillé ensemble, parfois à distance, parfois ensemble. Mais le résultat final a dépassé mes espérances. Medhi est un homme charmant et un musicien génial.

Benzine :  Cette collaboration a-t-elle influencé votre manière de composer et donc de travailler sur Been Around ?

Erin Moran (A Girl Called Eddy) : Pas vraiment car j’occupais des rôles très différents au sein de The Last Detail qui m’amenaient à me positionner différemment de la Erin Moran qui compose sous le nom de A Girl Called Eddy. Cela n’a donc pas vraiment nourri ma manière de composer.

Benzine :  Vous dites qu’à la base de Been Around, il y a entre autres l’écoute de High Society (2009) des Silver Seas. Sur ce disque, vous collaborez avec Daniel Taschian, leader du groupe.

Erin Moran (A Girl Called Eddy) : Daniel est un auteur à part entière avec une écriture toute singulière qui ne ressemble qu’à lui. Il est également producteur. Dans son approche de la création d’une chanson, il ressemble beaucoup à Medhi. Comme lui, il est multi-instrumentiste, ce qui lui apporte une vision globale de l’ensemble, ce qui lui permet de trouver le meilleur agencement pour amener la mélodie d’un point A à un point B.

En plus, ce qui est étonnant chez Daniel, c’est cette connaissance large du répertoire de la chanson américaine sous toutes ses formes et ses genres. On a énormément discuté durant la phase d’enregistrement du disque, il a su me guider et m’aider à élaguer, à enlever le superflu, à voir où je voulais mener ces chansons.

Benzine :  Quel regard portez-vous sur le travail de Weyes Blood qui se réclame des mêmes influences que vous ? En effet, votre premier album sorti en 2004 a touché tous ceux qui l’ont écouté mais n’a pas rencontré un grand succès commercial. Pensez-vous que ce premier disque était peut-être un peu en avance sur son temps et que désormais le public est prêt pour ces ambiances-là ?

Erin Moran (A Girl Called Eddy) : Jusqu’à la semaine dernière, je ne savais rien de Weyes Blood. Je crois que le public répond toujours présent quand les compositions tiennent la route, je crois qu’il n’y pas de question de timing. Certains disques passent inaperçues car ils n’avaient peut-être pas lieu d’être découverts. Le manque de succès de mon premier disque est, je crois, lié au fait que mon label de l’époque n’a pas osé investir dans la promo autour de mon disque. Rappelez-vous que c’était un temps avant les réseaux sociaux, il fallait dépenser de l’argent pour gagner de l’argent et mon label a été frileux sur ce coup-là. Si vous ne le faisiez pas, vous vous perdiez dans la mêlée et malheureusement, malgré quelques critiques élogieuses, c’est ce qui m’est arrivée. Je n’ai aucun regret ni aucune amertume car je reste fière d’avoir sortie ce disque.

Benzine :  Comment s’est passé votre collaboration avec Paul Williams ?

Erin Moran (A Girl Called Eddy) : Brève  mais intense ! Nous avons travaillé ensemble pendant environ une heure à mon appartement mais c’était un rêve devenu réalité

Benzine :  Comme je le disais plus haut, l’Amérique me semble plus présente dans Been Around que sur le premier disque. Pouvez-vous nous parler de Come To The Palisades ?

Erin Moran (A Girl Called Eddy) : C’est une chanson sur l’amour naissant, les premiers sentiments fébriles que l’on ressent quand on est tout jeune encore dans l’adolescence, les souvenirs, les regrets.

Benzine :  Si je vous dis qu’il se dégage de Been Around une même mélancolie que sur le disque de 2004 mais sous un angle nouveau, quelque chose de plus apaisé peut-être. Etes-vous d’accord ?

Erin Moran (A Girl Called Eddy) : Je suis d’accord ! Mais « apaisant » ? Non. C’est bien plus méchant que ça.

Benzine :  Quels sont selon vous les grands points de divergence entre A  girl called eddy er Been Around ?

Erin Moran (A Girl Called Eddy) : l’un est vieux, l’autre est nouveau

Benzine :  Faudra-t-il attendre 15 ans pour la sortie du troisième disque de A Girl Called Eddy ?

Erin Moran (A Girl Called Eddy) : NON ! Je travaille déjà sur les chansons du prochain disque.

Been Around est sorti le 17 janvier 2020 chez Elefant Records / Differ-Ant

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