[Interview] Los Fanfarons : « Le rose fait partie de nos 3 couleurs préférées »  

Los Fanfarons, c’est le duo composé de Cléa Vincent et Romain Sanderre. A l’occasion de la sortie de leur premier album – le très coloré, métissé et joyeux Ventilo –, on est allés leur poser quelques questions…

Los Fanfarons
@Pauline Bravi

 Los fanfarons, un groupe qui fait ce qu’il a envie de faire, en couleurs pastels et c’est franchement réussi. Leur premier album compte une dizaine de titres pops, groovy, électro et hautement addictifs ! Les intros sont chiadées, les mélodies sont chouettes, les rythmes sont chaloupés, et très cool. À leur image. Une petite demi-heure, guère plus de 2 minutes par morceau – dommage on aimerait bien en avoir plus. Mais une belle demi-heure. Rencontre avec le duo pour faire plus ample connaissance

Benzine : Bonjour, pour commencer, la question traditionnelle: pouvez-vous vous présenter, nous parler de votre rencontre, depuis quand jouez-vous ensemble ?

Los Fanfarons : On est Cléa Vincent et Romain Sanderre et on compose le duo Los Fanfarons. On se connaît, après une enquête qu’on vient de mener, depuis environ 2010, c’est-à-dire depuis 15 ans. On partageait souvent la scène avec nos projets respectifs, et plus tard, à partir de 2019/2020, on a commencé à pas mal jouer ensemble au sein de Les Clopes – et on joue encore dedans ! C’est en composant des morceaux pour Les Clopes qu’on a commencé à écrire ensemble, puis à faire des DJ sets, et à produire naturellement d’autres morceaux.

Benzine : Comment avez-vous choisi votre nom ? Un mélange entre deux langues, comme votre musique une sorte de métissage ?

Los Fanfarons : Tout à fait, on aimait bien fanfaronner sur des montants d’enveloppe pour des DJ sets qu’on nous proposait de faire. Mais dès qu’on fanfaronnait trop, le plan s’annulait. Pour conjurer le sort et chopper les meilleurs plans DJ, on a choisi ce nom. Et le « Los », c’est pour le côté fiesta.

Benzine : Justement, votre musique… on peut parler sans trop d’hésitation de métissage pour la décrire. Un mélange de styles (électro, pop, house), de langues, d’origines culturelles ? D’où est-ce que cela vous vient ? C’est un choix (conscient), une évidence (qui s’est imposée à vous) ?

Los Fanfarons : On ne s’est pas trop mis de limites et on n’a pas trop réfléchi à ça. Le seul guide, c’est le kiff. Par exemple, le fait de chanter dans différentes langues, ce n’est pas intellectualisé, ça s’est fait au fil de l’eau, en rencontrant des gens, en voyageant, et en fanfaronnant.

Benzine : À quoi ressemble une session de composition chez Los Fanfarons ? Comment travaillez-vous ? Tous les deux ensemble ? Indépendamment ? La musique d’abord ou les textes ?

Los Fanfarons : Lors d’une session fanfaronne, on fait tout en même temps : paroles, prod, arrangements… Le texte inspire la musique, et vice-versa. On charbonne dans notre studio à Belleville, à Paris, en présentiel (pas de télétravail), et régulièrement. Pour le mix, on confie tout à Matías Enaut, un super ami avec qui on partage les mêmes locaux musicaux.

Benzine : Sur l’EP, il y a un morceau chanté par Roberto Cicogna, Luna di miele (en italien) et un autre par Kim Giani, Azul Fellawen (en kabyle) et un troisième avec Le Grand Mal (Hikikomori) ; pouvez-vous nous parler de ces collaborations ? Comment sont-elles nées ? Comment est-ce que cela s’est passé ?

Los Fanfarons : Pour KIM, il nous a envoyé un vocal en Kabyle, parce qu’il est en train d’apprendre cette langue. On a fait des arrangements autour, et terminado. Pour Le Grand Mal, on a rencontré Julia à Ventabren, près de Marseille, dans un festival où on jouait. On lui a ensuite envoyé le morceau, et elle a ajouté sa partie à distance. Quant à Roberto, il vit à Paris depuis une dizaine d’années, et fait partie de notre écosystème musical. Pour Luna di Miele, il a posé sa voix sur une instru qu’on avait faite quelque temps avant. On travaille d’ailleurs, en ce moment, avec lui, sur ses nouveaux morceaux.

Benzine : La scène est importante pour vous ; pouvez-vous nous dire ce que cela représente pour vous ? Le contact avec le public, par rapport à « l’isolement » du studio ?

Los Fanfarons : On fait les deux depuis un moment, et l’alternance des deux crée un bon équilibre psychique et physique. On aime beaucoup le live, notamment la direction « club » d’une partie de nos morceaux, mais on aime aussi énormément le studio, l’isolement, l’écriture de chansons. On fait, d’ailleurs, de plus en plus de réal/production pour d’autres artistes.

Benzine : Parmi tous les styles que vous utilisez, y en a-t-il un que vous préférez ? Quelles sont vos sources d’inspirations ?

Los Fanfarons : On n’a pas de style préféré. Comme on le disait plus haut, on varie les plaisirs. Il y a des jours où on a envie de faire de l’électro qui tabasse, et le lendemain une balade romantchique, ou un reggaeton maladroit. Et franchement, on n’a pas envie de faire autrement.

Benzine : Marseille ou Paris (ou les deux) ? Oui, vous avez tourné un clip à Malmousque (Piano Piano), un endroit assez magique de Marseille… c’est un hasard ? Une coïncidence ? Pour un groupe qui chante I love Paris

Los Fanfarons : Oui, on a tourné à Malmousque avec une artiste marseillaise, Sasha Vaughan ! On adore Marseille. Cléa y a de la famille, et dès qu’on a l’occasion d’y jouer, on y va direct !

Benzine : Quel est votre rapport au « rose » ?

Los Fanfarons : Il fait partie du top 3 de nos couleurs préfs : lavande, vert d’eau et rose pastel. Et, le classement n’est pas dans l’ordre bien sûr. Pour les DJ sets, on ne se dit rien en avance et on arrive à chaque fois avec un bon mélange de ces 3 couleurs.

Benzine : L’album fait 10 morceaux, pour moins de 30 minutes, vous êtes plutôt pressés ? Vous vous ennuyez facilement ? C’est un hasard ? Ou un format que vous aimez particulièrement ?

Los Fanfarons : On est biberonnés au format pop depuis qu’on est petits, et je crois qu’on aime vraiment bien cette forme, même si en live on aime aussi faire durer les morceaux.

Benzine : La plupart des morceaux sont très groovy, avec une basse bien marquée, mais quasiment tous sont très mid-tempo, très cool ; vous êtes vous-mêmes cool et mid-tempo ?

Los Fanfarons : Hahahaha ! C’est vrai qu’on est plutôt relax. En tout cas, on essaie.

Benzine : Le 3ème morceau de l’album s’appelle Taboularaza, vous pouvez nous expliquer le jeu de mot ?

Los Fanfarons : Alors ce n’est pas un jeu de mot ! Ça vient du latin « tabula rasa », qui se prononce et s’écrit souvent « taboularaza ». Ça signifie faire table rase, pour repartir à zéro. Et ici, ça parle d’une histoire d’amour.

Benzine : Un album qui vous passionne aujourd’hui, et un album intemporel que vous aimerez tout le temps (ou plusieurs, d’ailleurs) ?

Los Fanfarons : Un album qui nous passionne aujourd’hui : Love 679 de Dov’è Liana, qu’on adore. Un album intemporel : Baltimore de Nina Simone, qui prend pas une ride.

Benzine : Quelle est votre forme d’art préféré (à part la musique, évidemment) ?

Los Fanfarons : Trop dur d’en choisir qu’une, donc on a décidé d’en choisir plein : le ciné, la littérature, la cuisine, la photo, la peinture, la sculpture, l’architecture, et d’autres trucs en -ure.

Benzine : Partagez ce que vous écoutez ?

Romain : Rattlesnake de King Gizzard & The Lizard Wizard
Cléa : Dois Momentos de Tom Zé

Benzine : Avez-vous prévu quelque chose de particulier pour faire la promotion de cet album ?

Los Fanfarons : On a l’idée révolutionnaire de se filmer en train de jouer les morceaux de l’album, sous forme de petites sessions, où on chante, fait des solos, ou du dub. On les diffusera poco a poco.

Benzine : Et maintenant, la suite ? Un autre album en préparation ? D’autres concerts et d’autres festivals en vue ?

Los Fanfarons : On a un deuxième album presque terminé. Mais avant ça, on compte bien ratisser les clubs et les festivals à la rentrée 2025 et en 2026 avec ce premier album.

 

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