Une sélection de polars pour votre été 2025

Comme chaque année, Benzinemag vous propose une sélection de 10 romans noirs, thrillers ou polars parus durant le premier semestre de l’année en cours, dans des genres et des styles très variés.

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La rédaction littéraire de BENZINEMAG a sélection ses « coups de coeur » en matière de polars, thrillers et autres romans noirs… dont quelques-uns seront sans doute dans notre top annuel. Lesquels ? Mystère… En attendant, on vous souhaite un très bel été, plein de bons romans pour frissonner de plaisir !

Taxi de nuit, de Jack Clark

taxi de nuit

Chronique urbaine hyper réaliste : les mémoires d’un vieux chauffeur de taxi de Chicago, où Jack Clark fut longtemps Taxi de nuit. Une prose au ras du bitume, minimaliste, factuelle, qui rappelle celle de Bukowski. À force d’une répétition presque lancinante, l’humanité transpire du récit pour créer une atmosphère unique autour du personnage. L’intrigue policière tient en haleine le lecteur mais n’est ici qu’un prétexte à parcourir le plan quadrillé de Chicago, depuis les quartiers en voie de gentrification jusqu’aux cités à moitié abandonnées. Un roman noir écrit dans les années 90 mais seulement traduit aujourd’hui en français. (Sonatine – 240 pages, 21 €) chronique complète

A retardement, de Franck Thilliez

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A partir du thème des maladies psychiatriques, Franck Thilliez parvient à lui insuffler un regard neuf pour composer une intrigue à la sophistication machiavélique qui tient en haleine jusqu’aux dernières pages. Et il impressionne par sa capacité à travailler ce thème en le creusant à fond, en en tirant tous les fils possibles afin qu’il apparaisse dans toutes ses dimensions, avec à chaque fois une documentation experte qu’il parvient à glisser dans un récit qui conserve sa fluidité. Ainsi, il est question de sciences, d’art, tout en s’emparant avec nuances de débats de société brûlants comme celui de la responsabilité pénale. Un Thilliez grand cru ! (Fleuve noir – 456 pages, 22,90€) – chronique complète

Toutes les nuances de la nuit, de Chris Whitacker

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S’il ne fallait en garder qu’un, tout genre confondu, ce pourrait être celui-ci. Au-delà de ses 800 pages, ce livre est bien plus vaste que ce à quoi on pouvait s’attendre en lisant sa quatrième de couverture. Et c’est tant mieux ! Le lecteur va ainsi plonger dans un roman fou qui s’affranchit de toutes les assignations littéraires, à la fois mélodrame mettant en scène une histoire d’amour et d’amitié épique, saga familiale mais aussi thriller tournant autour de la traque d’un tueur en série enlevant de jeunes filles, le tout sur une large temporalité enjambant les décennies de 1975 à 2001. La fin est superbe, au diapason d’un roman qui imprègne viscéralement le lecteur. (Sonatine – 816 pages, 24,90 €) – chronique complète

La dernière étape, de Guillaume Guéraud

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Très belle surprise ce petit bouquin de Guillaume Guéraud au style singulier. C’est visuel dès les premières pages. On comprend vite que les choses vont tourner autour d’une brasserie un peu paumée au milieu de nulle part, sous une canicule de plomb. Un lieu inconnu entre Nîmes et Marseille. L’écriture à l’os et les détails donnés sur les armes, les trajectoires ou l’atmosphère rendent ce roman remarquable. On devine que Guillaume Guéraud connaît ses gammes. Il rend un très bel hommage au roman noir et notamment celui où l’action est décortiquée dans un réalisme brutal, froid. À découvrir sans hésiter. (La manufacture de livres / coll. La Manuf – 192 pages – 12,90€) – chronique complète

Tous des animaux, de Morgan Greene

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Sans révolutionner le monde du polar, cette enquête – entre passé confus et présent qui ressurgit – est passionnante. On ne s’embarrasse pas du « qui a tué ? » puisque les coupables sont dévoilés dès le début, mais « pourquoi ? »… Morgan Greene nous fait reconstituer un puzzle tordu, entre éléments originels et nouvelles preuves de l’affaire relancée, avec des personnages forts et une habilité d’écriture, fiévreuse et maligne. Tous les ingrédients pour dévorer ce livre cet été, pour qui ne l’aurait pas encore découvert. (Sonatine – 416 pages, 23€) – chronique complète

La Fille aux yeux d’or, de Fabrice Jambois

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Ce thriller au titre emprunté à Balzac est sans nul doute l’un des meilleurs polars de ce premier semestre. Une jeune fille enlevée et séquestrée depuis trois ans par un dangereux psychopathe, un groupe écologiste radical qui s‘apprête à commettre une action spectaculaire, un journaliste qui enquête sur un tueur en série et un père de famille qui voit sa relation avec son fils se détériorer : tels sont les prémices d’un roman difficile à lâcher tant Fabrice Jambois maîtrise l’art du récit. Quelque part entre La Ligne de sang de DOA et Les Racines du mal de Maurice G. Dantec, La Fille aux yeux d’or est une indéniable réussite. (La Manufacture de Livres – 464 pages, 21,90 €) – chronique complète

Loch noir, de Peter May

loch noir

Peter May nous propose un émouvant retour sur Lewis, l’île aux sombres souvenirs. Il reprend la plume pour nous embarquer à nouveau sur les îles Hébrides, une quinzaine d’années après la parution des trois polars qui composaient la jusqu’alors bien nommée Trilogie écossaise. Peter May n’a rien perdu de son talent de conteur pour faire sentir au lecteur les embruns et l’odeur de tourbe de l’île la plus septentrionale de l’Ecosse. Le come back est brillamment réussi. Le lecteur se glisse dans l’intrigue comme il retrouve un vieil ami qu’il n’a pas vu depuis quinze ans tout en ayant l’impression de l’avoir quitté la veille. (Editions du Rouergue / Rouergue noir – 368 pages, 23€) – chronique complète

Bleus, Blancs, Rouges, de Benjamin Dierstein

Bleus Blancs Rouges Benjamin Dierstein

Premier volet d’un trilogie annoncée, Bleus, Blancs, Rouges nous replonge dans la France de 1978, où l’on suit le parcours de deux jeunes flics, fraîchement diplômés de l’école de Police, qui vont rapidement être confrontés aux plus retentissantes affaires criminelles du moment, dont la traque de l’ennemi public numéro un : Jacques Mesrine. C’est un roman foisonnant, et richement documenté que nous propose là Benjamin Dierstein. Un polar politique de 750 pages, haletant, nerveux et sans temps mort, dans lequel on croise des tas de personnages, réels ou fictifs. Un régal ! (Flammarion – 794 pages, 24,90€) – chronique complète

Mourir en juin, d’Alan Parks

Mourir-en-juin

C’est désormais une habitude : chaque année, on se précipite sur le nouveau roman d’Alan Parks et, pour le moment, on n’a jamais été déçu. Mourir en juin, la sixième enquête du taciturne Harry McCoy, est impeccable. Glasgow 1975 : la capitale écossaise est en pleine mutation et un tueur de clochards s’en prend aux sans-abris, parmi lesquels le propre père de McCoy. Au-delà de son intrigue, ce nouveau volume vaut surtout pour le portrait de ce flic complexe et attachant. Et Alan Parks confirme qu’il est bel et bien un futur classique de la littérature policière. (Rivages / Noir – 368 pages, 22 €) – chronique complète

Le Goût du sang, de Gianni Biondillo

Le Goût du sang de Gianni Biondillo

Quand il se débrouille pour sortir de prison bien avant les 30 ans prévus, Salvatore Procopio, dit Sasà, a un plan : récupérer l’or qu’il a mis de côté et emmener sa femme et sa fille (qu’il n’a plus vues depuis cinq ans) vivre ailleurs. Évidemment, rien ne se passe comme prévu. Sa femme ne veut pas le suivre (on la comprend, Sasà n’a jamais été tendre avec quelle), et l’or a disparu. Alors, avant de partir malgré tout, Sasà se venge et tout finit dans un bain de sang, sous le regard las de la police et de l’inspecteur Ferraro. Le goût du sang parle de crime organisé, de drogue, de violence, de Milan, et du contraste entre ces quartiers pauvres (comme Quarto Oggiaro, d’où vient Sasà) et de les immeubles résidentiels luxueux de CityLife. C’est outré, désespérant de noirceur, grotesque — avec quand même quelques lueurs d’espoir.  (Métailié – 360 pages, 22,50€)

 

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