[Live Review] Johnny Marr à l’Elysée Montmartre (Paris) : lumière sur Pigalle.

Avec son excellent concert à l’Elysée Montmartre, Johnny Marr a rappelé que l’expression Guitar Hero n’était pas forcément synonyme de simple démonstration de virtuosité. Un set aussi court que fourni.

Johnny Marr EM Francis L
Johnny Marr à l’Elysée Montmartre

Johnny Marr auteur/compositeur/interprète, c’est finalement très peu sur près de 40 ans de carrière post-Smiths. Une première tentative avec les Healers dans les années 2000, rappelant que n’est pas Oasis et/ou les Stone Roses qui veut, même avec un CV en or. Et puis le vrai lancement, avec 4 albums studios depuis 2013.

Le reste du temps, il fut ponctuellement compositeur en association avec d’autres (Electronic, Modest Mouse…). Et surtout guest star de luxe amenant sa légendaire signature de guitariste en tant (entre autres) que membre de The The, musicien sur une BO d’Hans Zimmer (Inception) et un morceau de Billie Eilish pour Bond (No time to die) ou invité surprise sur des reprises live des Smiths.

Si les classiques smithiens pesaient bien sûr de tout leur poids, se rendre dans un Elysée Montmartre à guichets fermés signifiait donc aller voir un guitariste ayant récemment quitté le poste de Numéro 2 dans lequel il excellait. Arrivé seulement pour les deux derniers titres de The Clockworks, on n’est bien sûr pas en mesure d’évaluer leur prestation. Juste de mentionner l’impression d’une musique écoutable mais un peu déjà entendue et de musiciens occupant la scène un peu mieux qu’un frontman cherchant en vain à avoir une « attitude ».

Johnny Marr EM Hrv BoucheLe set de Marr débute par le poussif Generate! Generate!. Un morceau rappelant le peu d’intérêt de la majorité des albums solo de Marr, à l’exception d’un Call the Comet évoquant un peu les Smiths (Hi hello, joué ce soir) et beaucoup U2 avant que Bono ne se prenne pour le Messie (le reste). Un album hélas présent ce soir au travers de seulement deux morceaux.

Panic arrive en deuxième pour faire réellement débuter le concert, quand bien même, comme sur tous les classiques smithiens – un tiers du set – la voix ne fait pas oublier qui vous savez. Mais le talent de guitariste compense. Comme sur le réarrangement acoustique de Please, Please, Please Let Me Get What I Want, les variations par rapport aux parties instrumentales de How Soon is Now ?, les arpèges déjà entendus dans les versions live 1986 du There is a Light that Never Goes Out conclusif.

Il y a aussi l’attitude de Marr, cool sans jamais bomber le torse, qui fait dire qu’il n’a pas été le Keith Richards du rock anglais des années 80 seulement pour ses riffs. C’est ce charisme qui permet de supporter les mauvais titres solo en attendant mieux. Comme ce Spirit Power and Soul « New Order du pauvre » par exemple.

En revanche, Easy Money, seul titre marquant de Playland, et le Getting Away With It d’Electronic, introduit comme une  « Manchester Disco song », sont des grands moments du concert. Les inédits font quant à eux rêver d’un prochain album solo réussi qui effacerait l’interminable Fever Dreams Pts. 1-4. Les arpèges Some girls are bigger than others de It’s time, la partie de guitare funky d’un Ophelia joué en rappel. Ce dernier morceau fut introduit de façon un peu facile par un « This is not a Taylor Swift song, this is a Johnny Marr song« . Marr reprit aussi The Passenger lors du rappel. Contrairement à celle de I Feel You à Saint-Cloud, elle ne faisait pas trop regretter son interprète d’origine, et Marr y rajoute un solo de guitare basé sur le La la la la la la la la.

Un set d’une durée Série B… mais avec 19 titres quand même. Et il était plaisant de voir Marr applaudi dans une salle de concert parisienne mythique, plutôt que sur la petite scène où Rock en Seine l’avait un peu honteusement relégué.

Johnny Marr :

Ordell Robbie
Photos : HrV Bouche (photo verticale), Francis Lennert (en-tête de l’article). Merci à eux !

Johnny Marr à l’Elysée Montmartre
Production : Radical
Date : le mercredi 22 octobre 2025

1 thoughts on “[Live Review] Johnny Marr à l’Elysée Montmartre (Paris) : lumière sur Pigalle.

  1. Merci pour cette revue fidèle et bien sentie.
    On peut juste ajouter que le son était vraiment superbe (merci l’ingé son) et le groupe d’une efficacité redoutable.
    Johnny fuckin’ Marr please please please make Morrissey great again !!

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