Chroniques Express 52

denims.jpgAudrey, Atmosphere, aquilone, The Futureheads, September Malevolence, Our Sleepless Forest, Vetiver, v/a ed rec. vol.3, The Raveonettes, The Willowz, Chris Garneau, Les fragments de la nuit, Senor Coconut, Numero#

audrey_thefierceandthelonging.jpgAudrey – The Fierce And The Longing
Quatuor féminin Suédois (tout pour plaire !), Audrey revient après un premier essai en 2006″Visibles Forms » et un peu passé inaperçu… l’occasion donc de (re)découvrir ce groupe avec »The Fierce And The Longing » un album marqué par une certaine simplicité mais qui finit par toucher notamment grâce à  des arrangement audacieux (piano, cordes ») et une mélancolie contagieuse comme sur le très réussi »Bleak ».
Et si l’ensemble a un peu de mal à  convaincre au début, au fil des titres le groupe marque sa personnalité et nous persuade finalement du bien fondé de cet album qui mélange habilement post-rock et slowcore, le temps de 11 morceaux qui ne demandent qu’à  bien vieillir, tranquillement, loin des charts et des playlits. (3.5) Benoît Richard
A TenderVision Recording/la baleine – mai 2008 www.myspace.com/audreyswe

 

atmosphere.jpgAtmosphere – When Life Gives You Lemons
Depuis le temps que l’on suit le duo Atmosphere, difficile de relever une faiblesse dans leur discographie et ce n’est pas le récent »Strictly Leakage » sorti fin 2007 et offert en téléchargement libre qui va démentir cette idée tant les deux gars de Minéapolis (le rappeur Slug et le producteur/ DJ Ant) ont toujours sur trouver dans leurs nouvelles productions les arguments pour convaincre toujours et encore. Sur ce 6ème album, »When Life Gives You Lemons » Slug et Ant mettent la pédale douce par rapport au précédent LP, plus festif et qui lorgnait carrément sur le hip hop old school (big beat et samples jazzy à  profusion). Là  ils présentent un hip hop éminemment plus actuel, plus pop, (guitare, piano, sonorités électroniques ») peut-être plus facile, mais en tout cas se révèle toujours aussi addictif. Avec ses refrains imparables, ses arrangements cuivrés, »When Life Gives You Lemons » a tout du disque que l’on mettra dans la poche à  CDs histoire de rendre la route des vacances plus agréable. (4.0) Benoît Richard
Rhymesayers/Pias – juin 2008 www.myspace.com/atmosphere

 

muerte012.jpgaquilone – aeleria
Nouveau projet de Cyril Guillory, ancien membre du collectif monogram (Auteur d’un superbe album éponyme sur feu le label Peter i.’m flying en 2002) aquilone propose sur le netlabel italien muertepop un premier album »aeleria » sur lequel ce rennais distile une poptronica éthérée et harmonieuse qui nous ramène du côté des productions morr music du début 2000 et notamment celles des allemands de Lali puna. Avec ses neuf titres contrastés, faits d’accidents, de sonorités glitch, de nappes, de beats tantôt mid-tempo tantôt dance-floor, aquilone dévoile une palette sonore des plus variée et montre un savoir-faire et une habileté remarquable dans la manière d’arranger les sons et de créer des ambiances. Pas étonnant alors d’apprendre qu’aquilone réalise également des ciné-concerts. L’abum est en téléchargement libre depuis le site du netlabel muertepop. (4.0) Benoît Richard
muertepop – mai 2008 www.myspace.com/aquilone

 

futureheads.jpgThe Futureheads – This Is Not The World
Déçus par l’insuccès de leur second album, The Futureheads revient en force avec »This Is Not The World » un brûlot punk-rock avec lequel le groupe est bien décidé à  mettre tout le monde d’accord et surtout avec lequel les anglais veulent prendre une revanche.
Débordant d’énergie, portant grosses guitares, batterie et refrains comme étendard, l’album annonce clairement la couleur avec quelques singles power pop qui s’enchaînent à  la vitesse de l’éclair, laissant peu de répit à  l’auditeur qui n’en demandait pas tant.
Sur les traces de Nada Surf (gros son, refrains faciles »), le quatuor semble mettre toute la bonne volonté du monde à  nous convaincre de la puissance de sa musique mais ne parvient pas totalement à  convaincre, sans doute par le côté un peu trop répétitif de ses chansons et un manque de variations, de respirations qui aurait pu apporter un peu de souplesse à  l’ensemble. Dommage. (2.5) Benoît Richard
Nul Records/Pias – mai 2008 www.myspace.com/thefutureheads

 

september_malevolence_200.jpgSeptember Malevolence – After This Darkness, There.’s A Next
Quoi de neuf du côté de la Suède ? Pas grand chose, en tout cas avec September Malevolence, une formation qui propose un second album (après l’instrumental »Tomorrow we’ll wonder where this generation gets its priorities from » en 2005) sur lequel le groupe ajoute du chant et donne un aspect plus pop, si l’on peut dire, à  l’ensemble. Néanmoins dans la structure globale, on reste du coté du post-rock tendance canadienne ou Mogwai, avec un soupçon de Pinback en sus. Même si les 10 titres montrent des musiciens appliqués, ayant parfaitement assimilé la manière de faire de leurs illustres prédécesseurs, on ne pourra que constater la relative banalité de l’ensemble qui fait de cet album une exercice de style sympa mais qui n’apporte pas grand chose de neuf par rapport à  tout ce qu’on a pu entendre dans ce domine depuis une dizaine d’années. (3.0) Benoît Richard
A TenderVision Recordings/la baleine – mai 2008 www.myspace.com/septembermalevolence

 

OurSleeples.jpgOur Sleepless Forest – Our Sleepless Forest
En provenance d’Angleterre, le trio Our Sleepless Forest, la nouvelle signature du label Resonant (Port-Royal, Library tapes, Olvis ») s’inscrit parfaitement dans la continuité des groupes et des albums déjà  sortis par le label, soit un mélange équilibré entre ambient, space-rock post-rock et electronica. Sensés sans doute exprimer la luxuriance des forêts, Sam Purcell, Josh Rothberger et Karl Jawara mettent tout en oeuvre pour évoquer la verdure intemporelle des sous-bois à  coups de fields recordings, (vent, oiseaux, et bruissements divers) qui se combinent plus ou moins harmonieusement avec le son des nappes de guitares ou de synthés, des violons lancinants, tout ça dans un conglomérat sonore dont on a parfois du mal à  bien distinguer les choses. Pas forcément passionnant de bout en bout, et finalement assez monotone, l’album joue avant tout et surtout sur les ambiances, sur le côté languissant, enivrant voire étourdissant de leur musique ; une musique qui devrait satisfaire avant tout les amateurs de Mogwai ou Stafraenn Hakon. (2.0) Benoît Richard
Resonant – mai 2008 www.myspace.com/oursleeplessforest

 

edbanger3.jpgCompilation Ed Rec vol.3
Le plus hype des labels »electro » français sort le volume trois de ses fameuses compilations »Ed Rec » celles qui, par le passé, on notamment révélé le duo Justice. Avec un featuring qui ressemble grosso modo à  ce que l’on pouvait découvrir sur le vol.2, »Ed Rec vol.3″ n’apporte pas vraiment de grosse surprise. On appréciera tout de même le hip hop electroide de Busy P. & Murs, le trash/death ravageur samplé par Sebastian, à  vous faire pousser les crins jusqu’aux genoux, le titre très classe très B.O.de film signé Dj Medhi, ou encore le hip hop electro cool de DSL. Mais le plus drôle et le plus décalé reste l’intro de cette compilation signée Mr Oizo, où l’on peut entendre le père du »flat beat » imitant à  la perfection Yves Mourousi, présenter les musiciens, sur fond de générique du journal de 13h version 1978 remixé. (3.5) Benoît Richard
Ed Banger Records – juin 2008

 

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Vetiver – Things of the past
Formation sympa mais dont les albums n’ont jamais révélé autant d’intensité ni de beauté que ceux du copain Devendra Banhart, Vetiver, (la bande d’Andy Cabic) joue un folk plus conventionnel, qui se rapproche plus de Neil Young que des excentricités du barbu aux pieds nus. Avec ce troisième album, le groupe renforce un peu plus le côté traditionnel de sa musique, en optant pour des reprises de vieux titres composés à  l’origine entre les années cinquante et soixante-dix. l’occasion de découvrir tout le charme la richesse d’un répertoire peu connu et mis parfaitement en valeur ici par Vetiver. Arrangements sobres, guitares slide chatoyantes, poussées d’harmonica et voix légères sont au programme d’un album, tout sauf solennel, sur lequel on peut même entendre la voix toujours précieuse de Vashti Bunyan. Sans faire une fois encore dans l’originalité, et pour cause, Vetiver réussit malgré tout un album festif et chaleureux qui mérite largement plus que la simple étiquette »d’album de reprises ». (3.5) Benoît Richard
Fatcat/Pias – mai 2008 www.myspace.com/vetiverse

 

chatauqua.jpgWillowz – Chautauqua
Les willowz débutent leur album en tendant un cable de Led Zeppelin à  Primal scream époque bruitiste. Il s’appliquent ensuite à  y évoluer en équilibre, d’une voix haut perchée, qui manque parfois de se vautrer entre Guns and Roses et RRriot grrls. Le numéro n’est pas exempt de longueurs à  côte de jolies réussites, même quand ils distillent un peu de folk et de country pour relancer l’attention. Le résultat comble pourtant notre besoin saisonniers en gros riffs électrisés et en rage qu’on croirait juvénile. A suivre. (3.0) Denis Verloes

Dim Mak / Differ-ant – Le site officiel – L’espace Myspace

 

Lust_lust_lust.jpgThe Raveonettes – Lust lust lust
Les exilés danois de la grosse pomme et de la cité des anges, remettent le couvert. Toujours sur un axe dark au son distordu et plein de feedback, ils envoient leur troisième opus orbiter quelque part autour de la planète Jesus and Mary Chain. Libéré de leurs obligations pour Sony, leurs chansons sont des hymnes au sexe, à  la drogue et au rock and roll. Youpi-é. Le problème c’est qu’une fois passée la surprise du mur du son et de la formule bruitiste, l’album allunit de fort pataude façon sur ses rétrofusées au combustible mélange de redondance et de faiblesse mélodique. Dommage, parce que servie par une autre réalisation, la méthode Raveonettes eût envoyé son disque volant sonder les profondeurs de la nuit galactique. (2.0) Denis Verloes

Fierce panda / Nocturne – sortie le 12 novembre 2007 – l’espace Myspace – le site officiel

 

chris_garneau.jpgChris Garneau – Music for tourists
Le songwriter natif du New Jersey exploite son penchant pour une pop folk laineuse et feutrée. Réduit à  une formule minimale l’album est emmené par un piano que le bonhomme pratique depuis la prime enfance. L’homme voue une admirztion sans limite à  Tom Waits, Chan Marshall, Nina Simone et bien sûr à  Elliott Smith, repris sur cet album mais dont le fantôme est plus que convoqué ici. Manque de chance à  force d’une pléthore d’artistes folk et d’écorchés vifs, pourtant à  fleur de peau, sur à  peu près tous les labels, l’auditeur est lassé par avance devant une tâche d’audition imposant la mélancolie, le raffinement, la concentration sur le quatuor Piano-harmonium-voix-cordes. Une lassitude que music for tourists caresse dans le sens du poil, sans vraiment la contredire, album qui ne fournit pas de mélodie un ton au-dessus des autres. Il se pose à  peine en album acceptable, pourtant sincère, et on en sort avec une furieuse envie d’aller réécouter le premier LP d’Elliot Smith. Remarquez : ca aurait pu être pire. (2.5) Denis Verloes
Fargo / Naîve – sortie le 26 février 2008 – Le site officiell’espace Myspace

 

fruitkey.jpgFruitkey – Chevaline
Deux anciens des Hurleurs et un ancien de Sloy, et le bassiste américain de Clem Snide, Jason Glasser, se lancent dans un album à  la croisée des chemins entre la folk, la country, la pop et le rock. Sans entrer réellement dans aucun des genres abordés, c’est-à -dire sans nous en servir aucun des poncifs (mettons la steel guitar sur la country par exemple) ils fournissent un album qui à  force de n’avoir aucune prétention finit par atteindre celle de nous divertir efficacement. Et finalement c’est la pochette qui donne la meilleur indication sur l’album. Fruitkey c’est de la musique de cow boy tombé de cheval, et prostré sur le dos ;-) (3.0) Denis Verloes
T-Rec – Sortie le 27 avril 2007 – Le site officiel – L’espace Myspace

 

Around_The_World.jpgSeñor Coconut – Around The World
Comme chaque année ou presque, Uve Schmidt alias Señor Coconut revient avec une série de standards de la pop d’hier ou d’aujourd’hui arrangés à  la sauce mambo cha-cha rumba, etc »Après s’être attaqué avec talent au répertoire de Kraftwerk, cet allemand exilé au Chili s’en prend cette fois à  quelques titres electro 80 de ces trente dernières années pour les faire sonner à  sa sauce. Et une fois de plus ça fonctionne ! Que ce soit le »Sweet dreams »de Eurythmics, le fameux »Da da da » allemand des années 80, ou le »Kiss » de Prince, rien en resiste aux arrangements exotica du Señor Coconut… même pas le fameux »Around the World » des Daft Punk présentés ici dans trois versions différentes. Si vous ne saviez pas quoi passer comme musique d’ambiance samedi soir pour le traditionnel barbecue de fin d’année, ce »Around the world » fera parfaitement l’affaire et amusera beaucoup vos convives, soyez-en sûr ! (4.0) Benoît Richard
Essay Recordings/PIAS – juin 2008 www.myspace.com/senorcoconutuk

 

fragments.jpgLes fragments de la nuit – Musique du crépuscule
Formé en quintet (trois violoncelles, un violon et un piano) Les fragments de la nuit propose des créations avant tout destinées à  l’image, au cinéma, mais qui ont pour vocation à  être jouées également sur scène. l’album Musique du crépuscule est présenté par le groupe comme une vision fantastique de la nuit, mais plus globalement, on pourra y entendre une musique néo-classique très agréable, à  mi-chemin entre les premiers Yann Tiersen et des compositeurs comme Philipp Glass ou Arvo Pärt. l’album comprend 16 titres très beaux, très évocateurs, aux reliefs changeants, aux tonalités contrastées qui, chacun à  leur manière, peuvent évoquer un moment de la nuit ou simplement une représentation de ce que peut être nuit »qu’elle soit calme, agitée, tendue, romantique ou tragique. Bref, un disque pour rêver, pour laisser aller son imaginaire. (4.0) Benoît Richard
equilibrium Music – juin 2008 www.myspace.com/lesfragmentsdelanuit

 

numero.gifNumero# – L’Idéologie Des Stars
Faire de la musique aujourd’hui c’est facile : un bon logiciel de M.A.O (musique assistée par ordinateur) type Fruity loops, Reason, une jolie voix passe-partout, des textes un peu décalés, un brin cyniques, provocateurs et le tour est joué »C.’est en tout cas celui que nous propose le duo Numero# avec son electro-pop lascive, efficace et facile à  écouter mais qui joue un peu trop avec les clichés 80’s pour finalement ressembler plus au groupe Début de soirée (« nuit de folie »la la la » ») qu’à  Miss Kittin & The Hacker. Sur fond de pop sucrée, Jerome Rocipon et Pierre Crube nous racontent le parcours d’un artiste éphémère (une »Star model ») qui après la gloire va retrouver l’anonymat… le genre de destin comme il en pleuvait des tonnes dans les années 80… et aujourd’hui encore sans doute. >(2.5) Benoît Richard
Saboteur/anticraft – juin 2008 www.myspace.com/jaimenumero

 

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