Les bonnes intentions : une gentille satire sociale

Comédie sans surprise mais plutot sympathique, Les bonnes intentions fera à coup sûr un bon petit film du dimanche soir.

Les bonnes intentions photo
Copyright Pascal Chantier / Epithète Films / Twentieth Century Fox France

Agnès Jaoui est une excellente actrice, c’est un fait. On la retrouve ici néanmoins une nouvelle fois dans le même genre de rôle que ceux dans lesquels on a l’habitude de la voir (on l’a déjà vue cette année dans un rôle semblable dans son propre film Place publique. Des rôles qui ressemblent à ses convictions dans la vie, c’est-à-dire ceux d’une bourgeoise de gauche très versée dans le social. Et ici, dans Les bonnes intentions, le personnage qu’elle interprète est poussé à son paroxysme dans cette direction. A tel point que cela en devient énervant, poussif, l’actrice devenant presque une caricature d’elle-même alors qu’elle joue pourtant juste… Et qu’elle devrait certainement tenter de choisir des rôles moins attendus au risque de voir sa carrière s’étioler. Ceci posé et bien que la comédienne soit forcément plus que crédible dans son interprétation, qu’en est-il du film ?

Les bonnes intentions afficheLe sujet est plutôt intéressant. On dissèque ici le paradoxe entre les bonnes intentions que l’on peut avoir et les contradictions inhérentes à leur exécution. Sur le ton de la comédie, Gilles Legrand parle de ce sujet avec bonhomie et légèreté sans oublier d’être socialement crédible. Cependant, si l’on rit pas mal grâce à d’excellentes répliques débitées entre Agnès Jaoui et les gens qu’elle aide, le tout verse parfois dans la caricature et dans les stéréotypes, notamment dans les personnages incarnés par ses élèves. Et la dernière partie, tout de même bien sympathique, apparaît excessive, outrée et improbable.

Les bonnes intentions fait passer un bon moment, on ne s’ennuie pas, mais tout cela relève davantage d’un bon petit prime-time télévisuel que d’un film de cinéma, la faute à une réalisation quelconque et un sujet traité peut-être trop en surface. Malgré tout, du dîner de Noël en famille aux scènes de cours de français prodigués par le personnage d’Agnès Jaoui, restent des moments croquignolets et vraiment drôles.

Alors si le long-métrage est loin d’être une réussite sur le fond comme sur la forme et qu’il n’est pas inoubliable, il a assez de coffre et de caractère pour être sympathique. Mais pas assez pour aller au-delà des bonnes intentions de son titre.

Rémy Fiers

Les bonnes intentions
Film Français de illes Legrand
Genre Comédie dramatique
Avec Agnès Jaoui, Alban Ivanov, Tim Seyfi…
Durée : 1h 43min
Date de sortie 21 novembre 2018