Chroniques express 57

denims.jpgSei A, David Carretta, Mediavolo, Coldplay, Lily Frost, Second sex, Hugh Coltman, Absentee, Ezekiel Honig, High places

 

 

 

 

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Coldplay : Prospekt’s March
Après avoir raflé la mise (notamment aux états unis) avec le récent album »Viva La Vida Or Death And All His Friends » les Coldplay remettent le couvert avec un mini album 8 titres confirmant bien l’inspiration, le sens de la mélodie et des arrangements du groupe de Chris Martin. Si la musique de ne s’est jamais fait remarquer pour son coté dépouillé, on remarquera que le groupe ne tombe plus dans le lyrisme facile comme c’était trop souvent le cas avant, privilégiant désormais et comme ici une certaine rondeur et beaucoup de subtilité derrière le maquillage. Si ce Ep n’apporte pas grand chose de neuf par rapport à  l’album, on appréciera tout de même les très beaux hymnes pop que constituent »Life In Technicolor2″ et »Glass Of Water ». Un EP qui confirme si besoin était que Coldplay est bel et bien le U2 des années 2000. (3.5) Benoît Richard + titres en écoute ici
EMI – nov. 2008

 

David_Carretta_Rodeo_disco.jpgDavid Carretta – Rodeo disco
Le roi de la boule à  facettes, le marseillais, David Carretta est de retour sur les platines et sur le dance-floor avec son 3ème album »Rodeo Disco » publié sur son propre label Space Factory. Après »Kill Your Radio » sorti en novembre 2004 chez Gigolo Records alors en pleine vague Electro clash. Sorte de Giorgio Moroder à  la française, David Carretta fête ses 20 ans de carrière avec ce nouvel album. Une manière de se souvenir que Carretta est un activiste techno de la première heure dont l’influence n’a cessé de grandir au cours des dernières années et notamment depuis sa signature en 1995 sur le label de DJ Hell (Gigolo Records) et la parution de maxis ravageurs. Un peu à  la manière la manière d’un Arnaud Rebotini sur son récent »Music Components » David Carretta s’affranchit des laptops et autre logiciels de compositions pour se concentrer sur les machines et les synthétiseurs analogiques pour un album electro/italo-disco aux sonorités forcément vintage. Un album à  la fois sensuel et froid, qui privilégie autant les ambiances que l’efficacité et qui s’adresse aux clubbbers mais également aux passionnés du son techno. (3.5) Benoît Richard
Space Factory/Modulor – nov. 2008 + titres en écoute ici

 

seia.jpgSei A – Editing shadows
On le sait, il est de plus en plus difficile de renouveler les genres, et en matière de musique électronique à  danser, on n’a pas vu ni entendu grand chose de neuf depuis un bon bout de temps. Hormis la petit vague nustep-dub-house et le petit buzz en 2007 autour de Burial et de son album »Untrue » on ne peut pas dire, pour le reste, qu’on ai eu de quoi trouver matière à  se réjouir sur le renouvellement de la scène house. Malgré tout, certains tentent d’échapper à  la routine et de mettre un peu de sang neuf dans la House Music. C.’est le cas de l’écossais Andy Graham qui se fait connaître depuis quelques temps sous les pseudos de Sei A et Droîdo. Avec son premier album, »Editing Shadows » il propose une musique hydrique, entre house éthérée, nu soul, groove et un tas de petites choses à  caractère presque expérimental qui donnent à  sa musique une vraie personnalité. Une façon de faire qui rappelle aussi un peu celle de Isolée ou Losoul il y quelques années qui chacun à  leur manière avaient marqué les esprits et avaient quelque peu bousculé les convictions en matière de House Music. On espère qu’il en sera tout autant avec le premier album de Sei A. (4.0) Benoît Richard
Missive/modulor – 17 nov. 2008 + titres en écoute ici

 

petitemort.jpgSecond Sex – Petite mort
Cette »Petit mort » nous ramènerait presque au début des années 80 à  cette époque où le punk français s’affichait en perfecto rouge et lunettes noirs et ne passait jamais à  la télé. Histoires de cul et de gonzesses, de soirées, de délires post-ados, textes un brin provo, riffs de guitares ultra efficaces, chansons en anglais avec un bon accent français »bref, tout comme dans le bon vieux temps où le rock français ne s’exportait pas encore. Sauf que là  on est en 2008, qu’il s’agit d’une production Universal et que c’est produit par un cador : Pelle Gunnerfeldt remarqué notamment du son des Hives. On ne sait pas jusqu’où iront ces Second Sex, mais quoi qu’il en soit, cet album a le mérite de remettre certaines choses à  plat et de se souvenir que le rock primal de 1979 ou d’avant ça dépote pas mal et que finalement c’est plutôt bien sympa que des gamins d’aujourd’hui lui rende un tel hommage à  travers cet album. (3.5) Benoît Richard
Because Music – sortie : 3 novembre 2008 + titres en écoute ici

 

lily_frost.jpgLily Frost – Ciné-Magique
Déjà  le huitième album de la canadienne Lily Frost et on a rien vu venir. Et pourtant »la demoiselle a tout pour plaire : une voix assurée et enjôleuse, des mélodies aussi évidentes que 2 et 2 font 4, des arrangements toujours juste avec à  chaque morceau, une inspiration nouvelle, une ambiance particulière »de quoi largement aiguiser notre curiosité et notre envie après l’écoute de ce »Cine-Magique ». Autant Cat Power que Alela Diane, autant Hope Sandoval que Dusty Springfield ou même Maria McKee, Lily Frost impressionne par son assurance et sa classe avec des chansons que l’on imaginerait sans problème être chantées a cappella tant tout semble ici s’articuler autour de la voix de la canadienne. Jazz, country, folk »l’album se révèle convaincant du début à  la fin et réserve de nombres surprises notamment dan les des arrangements parfois surprenants et audacieux à  l’image par exemple du titre Pacha Mama. Bref, Si Lily Frost n’est pas forcément une découverte pour tout le monde, »Cine-Magique » devrait permettre à  cette demoiselle de se faire connaître un peu plus de ce côté ci de l’Atlantique. Ce qui est évidemment une bonne chose. (4.0) Benoît Richard
Boxson/Anticraft – novembre 2008 + titres en écoute ici

 

mediavolo.jpgMediavolo – Unaltered empire
Pas étonnant finalement de retrouver un groupe pop tel que Mediavolo sur le label nantais Prikosnovénie qui se réclame de l’influence de label tels que 4AD, tant la musique de ce duo renvoie elle aussi aux années 90, à  une formation comme Cocteau Twins dont on entend bien ici les résonances (chant proche de celui de Liz Fraser, Guitare reverb, etc..). Mais au-delà  de cette comparaison facile mais évidente, le groupe propose heureusement plus qu’une simple copie »made in France » du groupe phare du label 4AD avec notamment des chansons pop éthérées et subtilement arrangées qui évoqueront malheureusement aussi Mike Oldfield, influence revendiquées de Jac, guitariste du groupe. Mais globalement, l’album se tient et, même si certains titres ont tendance à  verser un peu dans une certaine forme d’angélisme et de lyrisme agaçant, on appréciera, en contre-partie, le Mediavolo plus pop/rock qui domine sur la plupart des titres. En conclusion, Mediavolo est un petit groupe plein de qualités et qui mérite qu’on s’y intéresse. (3.5) Benoît Richard
Prikosnovénie – nov. 2008 + titres en écoute ici

 

hugh_coltman.jpgHugh Coltman : Stories from the Safe House
Il s’appelle Hugh Coltman, il est anglais, et vient de sortir un premier album bien sympa, aux accents new-yorkais, dans lequel on découvre 12 chansons contrastées, entre joie et mélancolie, entre rock, folk, soul, blues et jazz »Bref un album où »y.’en a pour tout le monde ! » : autant pour les fans de Jeff Buckley que pour ceux de Stevie Wonder ».c’est dire. D.’ailleurs c’est ce qui déconcerte et agace un peu à  l’écoute de »Stories from the safe house » : son côté touche à  tout, son côté propre sur lui, fait pour plaire à  tout le monde. Bref, voilà  un disque sympa, le cadeau (télérama) idéal que vous pourrez offrir aussi bien à  votre belle-mère qu’à  votre copine et que vous pourrez même écouter en leur compagnie ! Que du bonheur. (2.5) Benoît Richard
ULM/universal – octobre 2008 + titres en écoute ici

 

Absentee.jpgAbsentee – Victory Shorts
Si Absentee est de nationalité anglaise, leur musique lorgne plutôt vers des sonorités propres au grand pays qui est de l’autre côté de l’atlantique. Entre country, folk et pop, Victory Shorts respire l’americana à  plein nez. Avec une voix caverneuse proche de Bill Callahan (Smog), un lyrisme emprunté à  la fameuse bande de Nashville : Lambchop, et un esprit floral que ne renierait pas The High Llamas, les Absentee font couler leurs attachantes harmonies avec nonchalance. l’album balance souvent entre ambiances bien proprettes et rock de saloon. Ils savent en effet aussi bien développer des ritournelles séduisantes que faire dissoner leurs guitares. Les cuivres, les coeurs et les cordes font vibrer avec légèreté leurs cotés fantaisistes, mais le chant rauque, les pédales d’effets et les atmosphères de fin de soirée nous font humer des effluves de scotch bien tassé. Ce mélange de saveurs donne un album un peu décalé et enivrant, à  écouter un verre à  la main (on the rock bien sur) après avoir garer son cheval. (4.0) Briec Jequel
Memphis Industries/Coop – le site de Absentee Myspace

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Ezekiel Honig – Surfaces of a Broken Marching Band
Le new-yorkais d’origine Ezekiel Honig fait paraitre son nouvel album sur son label Anticipate, un album dans lequel ce passionnés du son enregistre les bruits de la vie, du quotidien pour ensuite les retravailler au laptop et leur donner un nouveau relief à  travers des morceaux aux formes abstraites. Évidemment ambient comme la plupart des musique de Ezekiel Honig, l’album présente 10 titres assez monolithiques, quelque peu uniformes dans l’ensemble, laissant apparaître des ambiances urbaines, des climats froids, nocturnes, des motifs parfois à  peine perceptibles. Et si »Surfaces Of A Broken Marching Band » ne s’impose pas dès la première écoute, en revanche sur la longueur, il dévoile quelques pistes plutôt intéressantes. (3.0) Benoît Richard
Anticipate – Novembre 2008 www.ezekielhonig.com

 

highplaces.jpgHigh places – s/t
Ce qui charme chez le duo High places, c’est avant tout cette vague sensation d’inédit mêlée de faux dillettantisme. Imaginez un instant les Os Mutantes collaborant avec un Gang Gang Dance sous sédatif, ou encore la voix flageollante et les ambiances chimériques d’Avia Gardner parachutées dans les campements d’Animal Collective, ces zouaves manipulateurs de boucles psychédéliques. Le tout auréolé d’un vague parfum de tropicalisme dansant et chancelant. Autrement dit, High places est un patronyme non usurpé, et Thrill Jockey ne s’y est pas trompé. (4.5) Sébastien Radiguet
Thrill jockey – septembre 2008 www.myspace.com/hellohighplaces