[Monnot-mania] Owls – Two

owlsD’emblée, j’ai envie de dire… Owls hulule, décrit des cercles concentriques au-dessus de ta tête de petit mulot et BING… jaillit, t.’agrippe toutes serres dehors. Owls c’est chouette !

Et ça tombe bien parce que, au rythme d’un opus par décennie (« Two » le bien nommé, est le deuxième), les bonshommes n’ont pas intérêt à  se louper. Ils sont les Terrence Malick du rock indé !

Pour le clin d’oeil à  Stufjan Steven, je dirais que c’est de l’illinoise… de la musique du Midwest. Tu vois le coucher de soleil californien, apaisant et tiédasse, le bruit des vagues et tout… tu oublies ! Le seul clapotis audible ici est celui glacial des grands lacs. Tu respires la plaine immense, la beauté et les vents fous et tu as cette sensation d’étouffer, d’être paradoxalement enfermé parce que tu n’as aucune idée de la direction à  suivre. Alors OK, les Owls sont de Chicago Mégalopolis, mais les étendues désertiques sont toutes proches, ils les connaissent et tu vas pas chipoter.

« Two » n’est pas confortable mais il est drôlement distingué. Sonic Youth en moins New-Yorkais, Blond Red Head en mieux coiffé. Les voix sont blanches, linéaires, axiales, la batterie, shelleysienne, autant pour Mary, Percy Bysshe que Steve, est fournie, ombrageuse, omniprésente, en ligne droite aussi, calée sur le chant et légèrement sous-mixée pour laisser la place aux très très habités, habiles et jolis arpèges distordus des guitares… peu de gros sons, beaucoup de finesse. C’est la nuit, l’orage gronde, les feuilles bruissent et la chouette (owl en anglais donc) plane et te guette de ses grands yeux nyctalopes !

Forcément »Two » ne finira pas en tête des ventes (quoique… on a le droit de rêver d’un monde meilleur hein!) mais il pourrait bien être le vecteur de l’accession au statut de groupe référence, culte ou semi-culte des brillants Owls. C’est un album original sans être expérimental, technique sans être virtuose ou assommant… mélodiquement dissonant ou dissoniquement mélodique « rare.

Je m’emballe, j’en fais des caisses, j’adore !

Stéphane Monnot

Owl – Two
Polyvinyl Records/La Baleine
Sortie : 18 mars 2014