Poney express – Daisy street

poneyexpress_1.jpgPoney Express, ou la rencontre musicale entre Anna (ex-Têtard) et Robin Feix, bassiste de Louise Attaque. Tout est dit, même la messe?

En fait non. Malgré la voix d’Anna au timbre métronomique et un brin maniéré (sixties, surtout faire sixties…) sur chaque titre, Poney Express oppose une écriture variété, mais pas variète, du genre de ce qu’elle aurait pu être si la traditionnelle bande des Enfoirés ne l’avaient pervertie, et si Christophe M et Dominique A n’avaient décidé de poser de nouvelles méthodes de calcul. On parle d’amour, à  l’ancienne, comme un Jérôme Attal ou My concubine aiment à  le faire, mais aussi des super modèles, de Saint Malo et de ressenti. Sans jamais sonner creux ou éculer les poncifs du vocabulaire. On convoque tout à  la fois simplicité ronronnante et mystique gainsbourgienne des années soixante. Et ça finit par marcher. L’écriture retient l’attention à  défaut de percuter complètement.

La musique, mélange autoproclamé de Nico, de far west et de Belle and Sebastian, fait la part belle à  la guitare. Une guitare pop, qui ne néglige pas d’aller s’acoquiner à  la batterie pour quelques escapades toute Calexico-isante, avec un roulé rapide sur guitare avenante. Pour enrichir la donne musicale, Poney express soigne les arrangements : piano, violons, cuivre, viennent supporter les mélodies d’obédience pop. Bon, le chroniqueur se demande parfois s’il s’agit des vrais instruments en question, ou de quelque petit cousin électronique ; la faute à  trop de perfection dans la production qui gomme toute erreur, toute excès d’humanité. Un bémol dans la méthode qui est accentué par le chant régulier de Anna et dans certaines similitudes mélodiques à  l’intérieur de l’album qui, du coup, n’est pas exempt de longueur ou de redondances malgré un format plutôt court.

Malgré toutes ces petites imperfections perceptibles, malgré la voix et la forme d’une ligne de chant empruntant régulièrement les mêmes sentiers ; on est enclin à  penser que, suivant une veine qui donne lieu à  l’efficace poupée ou à  l’imparable les femmes de Milwaukee« C.’est en continuant à  élargir les possibilités de chant, en se démarquant de la frigorifique voix de Nico, en jouant sur la vitalité de la forme et la chaleur humaine des instruments d’appui, que Poney express réussira, plus tard, à  remporter une mise qu’on est pas loin de lui accorder, sans y trouver pourtant totalement notre compte.

Denis Verloes

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Tracklist
01. Paris De Loin
02. Les Petits Matins
03. Poupée
04. Les Nerfs A Vif
05. Des Kilomètres Au Fusain
06. Les Femmes De Milwaukee
07. Les Avalanches
08. Nobody
09. La Loire
10. Le Complexe Du Papillon
11. Le Bruit Du Dehors
12. La Fugue
13. Une Actrice
14. Les Pourquoi
15. St Malo

Date de sortie: 31 mars 2008
Labels : Atmospheriques / Universal

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