Chroniques express 61

denims.jpgChat / Maison Neuve / Bat For Lashes/ The Elderberries / Mop Mop / Christian Naujoks / Too Soft / zero degré / The Bird and the Bee / Who Made Who / Doctor Flake / The Wedding Soundtrack / Krazy Baldhead / The Von Bondies / P.O.S. / Jeniferever /

chat.jpgChat – Folie Douce
Vous avez sans doute déjà  entendu le titre Alice, un titre où les notes de piano font la course avec les paroles de Chat, une Jeune pianiste classique et chanteuse dont le premier album étonne par l’impression de maîtrise et de légèreté qui en ressort tout de suite. Mélangeant pop, chanson française, Chat, à  l’instar d’une Emily Loizeau, réussit très vite créer un univers, un son tout de suite identifiable avec 13 chansons dans lesquelles humour, romance et mélancolie se retrouvent sur des mélodies légères et autour d’arrangements soignés et variés. Côté participation on notera la présence de gens comme Albin de La Simone, Joseph Chedid, Henry Blanc-Francard, Pierre Cohen pour un album bien sympa qui devrait sans doute plaire plus aux filles qu’aux garçons. (3.0) Benoît Richard
EMI – 16 février 2009

victor01.jpgMaison Neuve – Victor, Victor
A la manière d’un François Virot (une des belles surprises de l’année 2008), les français de Maison Neuve, marchent sur les traces des groupes pop/folk américains en vogue ces dernières années (Arcade Fire, Clap Your Hands Say Yeah, et cette année The Dodos), avec une musique lo-fi et directe (orgue vintage, guitares crasseuses,…) dans laquelle le groupe distille des chansons entraînantes pleines d’humour. Un groupe dont, il va sans dire, que l’on attend l’album avec une certaine impatience. (4.0) Benoît Richard
Sauvage Records – sept. 2008

bat_for_lashes_two_suns.jpgBat For Lashes – Two suns
Trois ans après le succès de »Fur and Gold » l’anglo-pakistanaise Natasha Khan / Bat For Lashes revient avec »Two Suns » un second album dans lequel elle imprime un peu plus sa personnalité sur une musique à  la fois envoûtante et maniérée qui, a la manière d’une Bjork ou d’une Kate Bush, réussit à  créer un univers très personnel où les atmosphères, l’ambiance, à  la fois mystique et éthérée occupent une grande place. Si l’effet de surprise ne marche pas autant que sur le précédent Lp, on retrouve pourtant bien tout ce qui fait le charme de la demoiselle. Malgré tout il semble manquer quelque chose à  tout ça pour nous convaincre et nous laisser emporter totalement par ces chansons… N.’est pas Cocorosie qui veut. (3.0) Benoît Richard
Parlophone/EMI – avril 2009

The_Elderberries.jpg The Elderberries – Ignorance & Bliss
Si le précédent album des Elderberries n’était pas arrivé jusqu’à  moi, en tout cas ce second opus de la formation Clermontoise n’aura pas manqué d’attirer mon attention dans un style heavy-rock (Queens Of The Stone Age, The Killers ») gentiment putassier mais en fi de compte pas dégueulasse qui se laisse écouter sans difficulté et qui a coup sur devrait connaître une jolie carrière au vu des singles FM potentiels que contient ce »Ignorance & Bliss ». Chansons couillues et carrées, couplet refrains, gros riffs de guitares, rythmes endiablées, ambiances glam juste ce qu’il faut… on a envie de dire qu’il ne manque rien ou presque aux Elderberries pour rafler la mise en 2009 avec ce second album à  peine racoleur. Alors évidemment il ne faut surtout pas rechercher l’originalité chez ces garçons en cuir mais avant tout l’efficacité car le rock en moule-burnes des Elderberries semble être véritablement plus taillé pour les stades que pour les caveaux et s’avèrera avant tout être une machine à  tubes Rock FM puissante et inarrêtable que pas mal de monde devrait suivre dans sa chevauchée. (3.0) Benoît Richard
Discograph – 16 mars 2009

Kiss_Of_Kali_Mop_Mop.jpgMop Mop – Kiss Of Kali
S.’il est des disques qui sont synonymes de soleil, de farniente et de coolitude, ce second album de Mop Mop (« Kiss Of Kali ») en fait largement partie. Derrière le projet Mop Mop se cache l’italien Andreas Benini, un musicien producteur attaché autant au courant jazz qu’à  la musique club et qui a connu un certain succès auprès des deejays et notamment de l’incontournable Gilles Peterson, avec son premier LP et le single »Perfect Day ». Hommage à  la bossa, au jazz à  l’exotica de Martin Denny, »Kiss Of Kali » rappelle par certains aspects le côté à  la fois rétro et décalé que l’on retrouve dans le projet Senor Coconut avec des titres à  la fois légers, dansants et sensuels… Bref un album qui annonce l’été avec conviction. (3.0) Benoît Richard
infracom/Module – mars 2009

333.jpgChristian Naujoks – Christian Naujoks
La surprise du mois est signé Christian Naujoks, un composteur de musique contemporaine qui n †˜hésite pas par ailleurs à  tâter de la pop ou de la musique électronique. Résultat, il sort un premier album au confluent des genres, ni vraiment expérimental, ni vraiment pop, qui séduit dès la première écoute avec des morceaux simples et complexes à  la fois. En fait, tout le talent de Christian Naujoks est d’avoir su trouver l’équilibre parfait entre compositions avant-gardistes (façon Steve Reich ou Terry Riley) et chansons pop dépouillées, voire minimalistes dans un ensemble pourtant très cohérent et très limpide. Si vous aimez entre surpris entre deux grosses productions par quelque chose qui sort de l’ordinaire, sûr que ce court album signé de l’allemand Christian Naujoks fera parfaitement l’affaire. (4.0) Benoît Richard
Dial/module – avril 2009

toosoft.jpgToo Soft – Breakfast Songs
Les chansons du petit déjeuner concoctées par Too Soft (le duo Pol et Virginie) sont légères et s’écoutent sans faim. Dans un genre pop à  la française qui va de Tahiti Boy (ça tombe bien il est à  la production) en passant par Cocoon, on découvre un mini album 7 titres, charmant comme tout qui, certes ne va pas révolutionner le genre pop/folk mais qui apportera généreusement son lot de bonne humeur et de gaieté dans une matinée qui commence avec du pain grillé et de la confiture. (3.5) Benoît Richard
Reset/EMI – avril 2009

zerodegre_desetoilespleinlesyeux2.jpgzero degré – des étoiles plein les yeux
Des nouvelles du petit mais au combien estimable label We Are Unique Records avec zéro degré, un projet mené par Nicolas Tochet (bassiste de Melatonine) autour duquel viennent se blottir des gens comme Angil, Chapelier Fou ou Cascadeur pour assurer les voix et le reste. Avec ce premier album zéro degré nous plonge dans un genre musical familier, entre machines et instruments traditionnels, qui rappelle autant Hood et Arab Strap que, du côté de chez nous, des gens comme Encre, Jérôme Minière, Immune, le Dominique A des débuts ou encore Diabologum et ses diverses déclinaisons (Programme, etc..). Construit à  partir de boîtes à  rythmes, de boucles entêtantes, de bribes de voix timides, de fields recordings, de sonorités cheap de synthés mais aussi de guitares, de basses, de violons et violoncelles, les morceaux se révèlent vite familiers et entêtants pour notre plus grand plaisir. Et peu importe si cet album laisse une impression de déjà  vu car il a le charme des choses bricolées, faites à  la maison… Un album à  la fois réussi et plein de petits défauts mais qu’on n’ échangera pas contre un baril de Franz Ferdinand. (4.0) Benoît Richard
We are unique records/La baleine – avril 2009

rayguns.jpgThe Bird and the Bee – Ray Guns Are Not Just the Future
A l’image de la pochette très vieille série, The Bird and The bee a le charme discret des production »soft pop » des années 60/70 mais malheureusement sans en avoir la force ni la beauté. Car si le duo Inara George & Greg Kurstin joue sur le côté »charme rétro » de leur musique avec un pop easy-listening certes honnête, on regrettera tout de même que l’ensemble manque sincèrement de rondeur et de relief avec des titres passe-partout et trop volatiles que l’on aura vite fait d’oublier une fois le dernier titre terminé. Bref, le genre d’album »pop sucrée » totalement inoffensif, qui fera son petit effet dans un bar lounge sympa, mais qui ne mérite sans doute pas une acquisition définitive. (2.0) Benoît Richard
Blue Note/EMI – mars 2009

theplot.jpgWho Made Who – The Plot
Ceux-ci nous viennent de Copenhague et marchent sur les traces des Hot Chip dans leur façon de mélanger les genres (la disco avec la new-wave, la pop avec l’électro) en toute décontraction et sans le moindre complexe. Formation en trio qui a ouvert pour des gens aussi importants que Soulwax, LCD Soundsystem, Justice ou Daft punk, Who Made Who sortent là  leur second album après un premier éponyme passé assez inaperçu. Et si globalement l’album tient la route, il lui manque sans doute un single ou deux »qui emportent tout » pour totalement convaincre. En revanche côté originalité et mélange des genres, les Who Made Who n’ont rien à  envier aux autres et font tout pour se faire remarquer quitte par moment à  s’éparpiller un peu. Mais on ne leur en tiendra pas rigueur car leur pop fun, dansante et très fruitée, taillée autant pour la scène que pour le dance-floor, s’écoute vraiment sans faim. (3.5) Benoît Richard
Gomma/Module – mars 2009

drflake.jpgDoctor Flake – Minder Surprises
J.’avais beaucoup aimé le précédent album de Doctor Flake »Paradis dirtyficiels » un album d’abstract hip-hop généreux et puissant qui nous rappelait les meilleurs moment du genre (Dj Shadow, Dr Octagon, Dj Krush, DJ Cam ») sans jamais tenter d’imiter qui que ce soit. Pour la sortie de ce troisième essai, le français s’est entouré cette fois de quelques personnes (Vale Poher, Miscellaneous, Dj Pee) pour un album où les voix et la guitare font leur entrée. Un petit changement qui donne du coup une résonance carrément »trip hop » à  la musique Doctor Flake… comme on disait au temps où Massive Attack étais alors le fer du lance du genre. Toujours aussi intenses et sombres que par la passé , les 9 titres de »Minder Surprises » se révèlent d’une efficacité redoutable avec un Doctor Flake qui ne lâchent rien et nous livre encore une fois un album cinématographique à  souhait, duquel on ne se détachera pas si facilement. (3.5) Benoît Richard
new deal/differ-ant – mars 2009

the_wedding_soundtrack.jpgThe Wedding Soundtrack – Na Na Na Ro
Le label Another records petit label sympathique de l’Ouest de la France, nous revient avec une sortie comme il en a le secret ; un disque pop/folk, fait à  la maison entre copains, celui de The Wedding Soundtrack, le second après »Poland » sorti il y a déjà  trois ans. A l’époque projet solo, The Wedding Soundtrack est devenu au fil du temps un trio : Simon (violoniste de Luis Francesco Arena et homme orchestre du groupe), Mathilde (à  la batterie) et Clément (guitare/chant) pour nous concocter pas moins de 16 morceaux taillés dans le brut, entre pop/rock lo-fi et folk de chambre. Un album réalisé avec les moyens du bord, une sorte de grand coffre à  jouet musical plein de vieilles choses aussi hétéroclites qu’oubliées qui nous ramènent à  l’époque des Pavement, des Sebadoh, des Dinosaur JR, une époque où, avec une guitare et carton et une casserole toute cabossée, on pouvait faire un chouette album »un peu comme ici. (3.0) Benoît Richard
Another records – févr. 2009

TheB_suite.jpgKrazy Baldhead – The B-suite
Krazy Baldhead, c’est Pierre-Antoine Grison, un musicien de formation jazz et également ingénieur du son. Pas totalement un nouveau venu puisque son premier maxi est sorti en 2004 déjà  sur le label de Pedro Winter, Ed Banger. Auteur de quelques remixes (Pivot ou dDamage »), il se retrouve également sur les deux dernières compilations »Ed rec » avant de nous présenter aujourd’hui son premier album. Habile mélange de jazz, de hip hop, de funk, d’electro, »The B-suite » tranche quelque peu avec les récentes sorties Ed Banger. Plus proche de Mr Oizo que de Justice, Krazy Baldhead envoie un groove énorme avec des breakbeats sautillants qui le rapprochent de gens comme Prefuse 73 ou des artistes du label Idwet. Derrière son laptop et entouré de TES (du label Lex) et de Outlines (US) pour les voix, Krazy Baldhead nous livre un album en quatre mouvements, contrasté et excitant, frais et plein de surprises à  côté duquel il serait dommage de passer sans s’arrêter. (4.0) Benoît Richard
Ed Banger/warner – avril 2009

vonblondies.jpgThe Von Bondies – Love, Hate and Then There’s You
Power pop, indie-rock au programme de ce »Love, Hate, And Then There’s You » soit le troisième album des Von Bondies, un quatuor chant/guitare/bass/batterie basé à  detroit. Moins doués que Supergrass, moins puissants que les White Stripes, moins connu que Weezer mais bien décidés à  faire autant de bruits que ces derniers, les Von Bondies ne manquent pourtant pas de bonne volonté ni d’énergie et savent sortir un vieux riff de derrière les fagots quand il faut. A l’écoute de ces 12 chansons pour 35 minutes, on a envie de dire que le cahier des charges est rempli et que, même si le groupe de propose rien absolument rien de neuf, il fait son job. N.’attendez donc rien de particulier de ce Von Bondies, juste une poignée de rock-songs bien calibrés qui suffiront à  mettre un peu d’ambiance dans la chambre à  coucher ou au salon… Ce qui n’est déjà  pas si mal. (2.5) Benoît Richard
Fierce Panda/Module – avril 2009

pos.jpgP.O.S – Never Better
Rares sont les coups de coeur en matière de hip hop. Alors autant y aller franco avec cet album signé P.O.S qui contient en lui à  peu près tout ce que je peux aimer dans un album de hip-hop aujourd’hui. Signé sur le label Rhymesayers (Atmosphere, MF DOOM…) P.O.S déploie un hip-hop bourré d’influences (pop, punk, jazz, electro) dans lequel on sent tout de suite une patte, un style affirmé avec des sons qui vous martèlent l’esprit dès la première écoute. Une façon de faire qui rappelle évidemment d’autres aventuriers du son hip-hop que peuvent être El-P, Sage Francis ou encore le regretté Anti-Pop Consortium. Avec des beats épais et puissants le plus souvent très en avant, un flow rapide et énergique et des samples découpés à  la hâche, P.O.S signe un album à  la fois expérimental et pop, très ludique et follement attractif. Des caractéristiques qui lui confèrent une dimension toute particulière dans un genre où les bonnes surprises sont assez rares. (4.0) Benoît Richard
Rhymesayers/PIAS – mars 2009

jenifever_200.jpgJeniferever – Spring Tides
Après nous avoir régalé les sens avec, consécutivement, les albums de Barzin et de Reigns, le label anglais Monotreme nous propose, dans un tout autre genre, l’album des suédois de Jeniferever. Déjà  auteurs de plusieurs albums, ces 4 scandinaves récidivent avec »Spring Tides » l’occasion de découvrir que ces garçons en ont sous la semelle et sont armés de solides référnces. Entre post-pop, shoegaze et relents new-wave (on pense souvent à  The Cure, mais aussi à  The God Machine, l’Altra ») Jeniferever présente des morceaux complexes qui font que l’on ne prendra toute la mesure de l’album après seulement quelques écoutes. Sans être franchement novateur, le groupe séduit avec un musique mid-tempo, mélancolique et longue en bouche qui ne conviendra pas aux impatients mais régalera sans aucun doute ceux qui aiment qu’un album offre encore des choses à  découvrir après trois écoutes. (3.5) Benoît Richard
monotreme/differ-ant – avril 2009

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