5 + 5 = les disques préférés de Vincent Vanoli

On profite de la sortie de la BD La Grimace pour demander à son auteur, Vincent Vanoli, de nous parler de ses disques fétiches et de ses coups de coeur du moment. On y trouvera ARLT, Cate le Bon, Kelley Stoltz, Dick Annegarn, Hicks & Figuri, The Beatles, The Clean, Echo and the Bunnymen Stranglers et The Go-Betweens.

vincent vanoli

Vincent Vanoli est un auteur de bandes dessinées qui sont régulièrement éditées par L’Association, Futuropolis, Requins MarteauxEgo comme X. Il vient de sortir La Grimace, un retour doux et amer sur sa jeunesse passée et entouré de ses camarades et d’usines à Longwy. Fan de rock indépendant, il prépare aussi une collection d’illustrations de groupes sous le titre Panorama de la musique populaire, à paraître chez Chicmedias.

5 disques du moment :

ARLT :  Soleil Enculé

Les disques d’Arlt sont bizarres. Beaux et bizarres. Des trouvères modernes. Ça pourrait être de la chanson française, mais le grain de folie nous en détourne. Je trouve leur musique ambitieuse car ils ne suivent pas les chemins les plus faciles et le font avec cœur. Je suis curieux d’entendre leur prochain album mais je patiente aisément avec les trois précédents.

Cate le Bon : He’s leaving / Solitude EP

Une sorcière ? Une fée ? Ici aussi, on a l’impression qu’on renoue avec quelque chose d’ancestral: des mélodies, issues d’un répertoire folk qui serait non seulement gaélique, mais pourrait se réentendre dans d’autres contrées. Les gammes, les tons, les harmonies ont voyagé par dessus les mers, par delà les continents. Tout ça accommodé à une pop psychédélique campagnarde et galloise, donc légèrement barrée et surréaliste. Merci John Cale, merci Gruff Rhys.

Kelley Stoltz : Ah! (etc)

C’est un fan d’Echo and the Bunnymen, ça s’entend, mais tout aussi influencé par la power pop et les Kinks. J’écoute ses disques, comme si je rentrais chez moi après une journée de boulot.

Dick Annegarn : Söl

C’est un souvenir des colos des années 70, mais au fil du temps, j’ai croisé parfois sa route en allant le voir en concert ou en écoutant ses disques de temps en temps. Je me souviens, je l’avais vu en concert à la salle Elsa Triolet de Longlaville dans mon patelin, je me souviens qu’il passait seul d’un instrument à un autre, insufflant son blues moderne. « Je suis le Michel Berger des pauvres » qu’ il disait… Il a l’humour ronchon. Son dernier album est sobre et impérial.

Hicks & Figuri – Navaja

Edité par le label Herzfeld de Strasbourg qui a aussi sorti les disques de Lauter, Guisberg ou encore T. Le dernier projet de Spide c’est Hicks & Figuri, à lui tout seul, des morceaux qu’on devine enregistrés le soir ou la nuit, mélodiques et mélancoliques. Le Ep sorti en digital après la sortie du cd « Navaja » dont est issu ce morceau digne d’un Magnetic Fields m’a d’abord fait supposer qu’il s’agissait de reprises tant le songwriting me  semblait imprégné de sources évidentes, mais je me trompais, c’est bien lui tout seul qui avait écrit ces merveilles.

5 disques pour toujours :

The Beatles : The Beatles (The White Album)

Je croyais que c’était la suite de la série album rouge et album bleu, c’était en juillet 1984, je lisais dans le jardin et remontais écouter ça en boucle ensuite, subjugué. En août, je suis parti en camp d’ado en Corse, avec les souvenirs de l’écoute du disque qui me hantaient.

The Clean : Anthology

L’axe Velvet-Beatles, et un tempo qui m’excite toujours autant. Je suis assez anxieux et nerveux parfois, ces rythmiques me correspondent parfaitement.

Echo and the Bunnymen : Ocean Rain

Echo et les Pale Fountains ont du écouter Love en même temps. On sait qu’ils étaient potes, mais le psychédélisme du groupe californien a pris des formes très particulières et différentes selon qu’il s’est infusé dans ces deux formations liverpuldiennes. On le sent diffus dans l’album Ocean Rain, pas seulement grâce à l’ajout des cordes, mais dans les structures des morceaux et le phrasé parfois de Ian McCulloch. Ça donne un psychédélisme cold- wave orchestral, mélodique captivant.

The Stranglers : The Raven

Bon, les Stranglers, quoi. J’écoutais ça sur mes cassettes dans ma chambre de cité U au milieu des années 80, avec d’autres choses, mais eux, je continue à les écouter aujourd’hui. Par contre, l’absence de la voix de Cornwell dans la formation deuxième génération, pour moi c’est rédhibitoire. Ces anciens du pub-rock ont muté au moment du punk en donnant une fleur noire et empoisonnée, ça joue à fond.

The Go-Betweens : 16 Lovers Lane

Il y a ce disque que je connaissais par cœur.  Des arrangements nickel pour des tubes romantiques, j’aime tout là-dedans : les détails à la guitare classique, le hautbois, les mélodies. Je suis allé voir Robert Forster en concert il y a quelques mois, je craignais un peu, eh bien il a été impérial en solo accompagné au violon par sa chérie. La base dans son jeu de guitare c’est vraiment ce fameux strumming à la velvet (encore!) et enfin sa voix pour porter ses mots sur la vie de tous les jours tout en simplicité et justesse.

Vincent Vanoli : La Grimace
Editeur :  L’Association – Collection : Éperluette
80 Pages –  18 €
Date de parution : mai 2021