Il y a un peu plus de 50 ans, sortait l’un des films les plus mythiques du cinéma : « Le Parrain ». La mini-série The Offer sur Paramount+ nous plonge dans les coulisses du long-métrage produit par la Paramount qui révéla Francis Ford Coppola aux yeux du grand public.
A la fin des années 60 et début des années 70, est apparue une flopée de nouveaux réalisateurs qui se sont inscrits dans un mouvement de contre-culture que l’on a appelé par la suite « Le nouvel Hollywwod ». Parmi ceux-ci, on citera Steven Spielberg, Sam Peckinpah, Milos Forman, Martin Scorsese, Michael Cimino et Francis Ford Coppola. Ce dernier, ayant réalisé, en 1972, l’un des films les plus marquants de l’histoire du cinéma : Le parrain. Un film qui parle de la mafia et de bien d’autres choses qui a sans doute inspiré Scorsese pour Les affranchis, ou bien plus tard une série comme Les Sopranos.
Un film aujourd’hui mythique qui, en dehors de son aspect purement artistique, a une véritable histoire. C’est cette histoire que nous raconte la série The Offer imaginée par Michael Tolkin et Laurence Bennett. Une série qui évoque la genèse du projet, l’écriture du scénario adapté par Coppola et l’auteur Mario Puzo, sa production par les studios Paramount, son tournage épique et sa sortie en salle couronnée de succès.
On y découvre notamment comment Coppola est arrivé sur ce projet compliqué dont les producteurs se méfiaient terriblement, comment il a tout fait pour avoir Marlon Brando au casting, mais aussi Al Pacino, un jeune acteur de théâtre, inconnu au cinéma, et qui allait révéler tout son talent dans ce film.
Durant les huit épisodes, on croisera des producteurs et des directeurs du studio Paramount sans état d’âme, mais également des membres éminents de la mafia new-yorkaise ayant eu leur mot à dire sur le film. Tout ça raconté du point de vue de Al Ruddy (joué par Miles Teller) producteur émérite du Parrain, mais aussi par la suite du Chinatown de Polanski et du Serpico de Sidney Lumet.
La série s’inspire évidemment de faits réels, tout en prenant quelques libertés sur le déroulement des faits, de manière à rendre les situations plus vraies que nature. Car globalement, elle réussit son pari de passer en revue tous les problèmes qui ont émaillé la réalisation de ce film.
Une série qui réglera les amoureux du septième art, et qui, un peu à la manière du Babylon de Damien Chazelle, nous plonge avec délice dans les coulisses de la machine hollywoodienne, pour voir et comprendre comment se fabriquaient les films à cette époque, pour découvrir les niveaux de hiérarchie au sein des studios, et se rendre compte de la pression artistique ou financière qui peut s’exercer sur les réalisateurs et les acteurs.
Bénéficiant de moyens conséquents et d’une écriture au cordeau, la série offre une reconstitution très réaliste de cette Amérique des années 70, avec des décors et des costumes soignés dans lesquels gravitent des personnages riches et hauts en couleur. Un vraie réussite !
Benoit RICHARD