Les conflits qui agitent actuellement la planète génèrent une nouvelle peur et une envie de réarmement de nombreux pays dopant ainsi le marché de l’armement dans lequel Frédéric Potier campe une nouvelle intrigue de politique-fiction proche de la réalité.
Dans ce roman, Frédéric Potier, convoque quelques-uns des héros (le Général Etchegarray, Chef d’état-major des armées, Virginie Trinh Duc, Directrice générale de la DGSI, la Capitaine Nina Meriem de la DGSI…) , qui ont maitrisé la situation plus que précaire dans laquelle se trouvait la France qu’il a décrite dans son précédent roman, La menace 732. Dans ce nouveau texte, Frédéric Potier raconte comment ces héros discrets et inconnus vont devoir stabiliser une situation fort complexe dans laquelle la Présidente de la République française est personnellement menacée tout comme les équilibres militaires et géopolitiques mondiaux.
Cette histoire commence par l’enlèvement d’un marchand d’armes à la réputation sulfureuse, très actif et difficilement contournable sur le marché international des armements de haute technologie. Cette disparition passe plus inaperçue que l’explosion gigantesque qui détruit une partie de l’arsenal de Lorient, là où étaient amarrées des frégates de dernière génération équipées de drones hyper puissants et suréquipés (selon les superlatifs utilisés dans ce domaine). Ces frégates étaient destinées à des pays arabes disposant de monumentaux budgets d’armement. L’arsenal abritait aussi les ateliers du groupe Poséidon, fournisseur des fameux drones et d’autres armes de hautes technologies.
Tous les services de police et de renseignement conduisent des enquêtes parallèles toutes aussi peu fructueuses. La Capitaine Meriem est rappelée pour reprendre l’enquête à zéro, elle se fait rejeter plusieurs fois mais à chaque fois ses compétences et son dynamisme sont requis pour pallier l’incapacité des services officiels. Elle a l’art de naviguer à la marge et de dénicher des indices là où les autres ne vont pas. Elle enquête auprès des groupes antimilitaires et pacifistes malgré la violence dont ils sont capables, dans la sphère économique dans laquelle évolue le Groupe Poséidon, dans les franges de l’impénétrable marché des armements militaires de haute technologie et dans d’autres recoins de la société peu habituer à connaître de telles énigmes.
L’affaire explose sur la place publique, l’opposition tout comme les médias se déchainent contre le gouvernement, des fusibles sautent, …, l’émotion gagne le pays, les diplomates sont en ébullition, les gouvernements s’inquiètent, la tension monte… Cette affaire n’est évidemment pas étrangère aux conflits qui agitent le monde actuellement : Conflit ukrainien, tensions autour de Taïwan, rivalités exacerbées au Proche-Orient… La peur s’installe, toutes les nations veulent relever leur niveau d’armement ce qui provoque des tensions sur les marchés où des montages de plus en plus sophistiqués et de plus en plus burlesques sont élaborés pour faire passer les armes d’un pays à un autre.
Dans ce polar de politique fiction, Frédéric Potier expose la problématique française : comment financer un niveau suffisant d’armement de très haute technologie en équilibrant les coûts d’investissements grâce à la vente d’une partie de ces armes à des pays tiers sans prendre de trop gros risques de voir ses armes utilisées à des fins contraires à l’éthique nationale et aux intérêts militaires français.
Un polar qui explique mieux cette problématique qu’un mauvais plateau sur une chaîne TV du câble.
Denis Billamboz