[Live Report] Pixies et The Pale White à l’Olympia : les Pixies au nadir de leur trajectoire…

C’était une fausse bonne idée de jouer Bossanova et Trompe le Monde dans leur intégralité. C’était une erreur de virer Paz Lenchantin. C’était inexcusable de faire en sorte que les amplis de Frank Black couvrent le reste du son. Le résultat, à partir de là, était tristement prévisible…

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Pixies à l’Olympia – Photo : Robert Gil

L’annonce faite il y a plusieurs mois d’une tournée des Pixies consacrée à l’interprétation des deux derniers albums studio du groupe avant sa séparation (temporaire), Bossanova et Trompe le Monde, nous avait remplis de joie : nous étaient revenus d’un coup les souvenirs d’un redoutable concert au Zénith de Paris le 21 septembre 1990 où le groupe, alors au sommet, nous avait littéralement pulvérisés avec un set d’une violence et d’une hystérie inégalables (c’était la tournée Bossanova), puis de deux soirées à l’Olympia – déjà – les 3 et 4 juin 1991 pour la présentation de Trompe le Monde. Les Pixies étaient à cette époque-là le groupe le plus excitant de la planète (… of sound !), et, malgré tout l’amour qu’on leur porte, ils n’ont jamais retrouvé cette grandeur. Mais réentendre ces morceaux, rarement, voire pour certains, jamais joués en live, était une belle promesse.

Et puis il y a eu la douche froide du licenciement de Paz Lenchantin, il y a quelques jours seulement : alors que Paz avait idéalement remplacé Kim Deal, et qu’elle s’était attiré la sympathie unanime des fans par son talent, mais aussi son attitude positive et dynamique sur scène, il était possible (et peut-être injuste) de lire dans ce départ une nouvelle illustration de l’autoritarisme du boss, Charles Thompson IV, alias Frank Black / Black Francis… Pas très cool, tout ça… Mais bon, les trois soirées à l’Olympia sont sold out, le public est remonté comme une horloge à coucou, qu’est-ce qui pourrait mal se passer ?

2024 03 25 The Pale White RG20 h : Beau début de soirée avec le trio anglais de The Pale White, originaire de Newcastle (ils le répéteront plusieurs fois) : ils ont adopté un look seventies et jouent une musique sonnant très « américaine » pour le coup. Plutôt que du stoner rock, comme on le lit parfois, leur genre s’apparente finalement plus à un classic rock définitivement heavy, où des riffs agressifs nous percutent frontalement sur une basse puissante, alors que le batteur, totalement barré, évoque les facéties d’un Keith Moon de la grande époque. Leurs détracteurs pointeront – et ils n’ont pas tort – que The Pale White n’inventent rien, qu’ils n’ont aucune originalité… Quant à nous, nous aurons apprécié la générosité de ce set de 35 minutes, l’enthousiasme tangible des musiciens ravis d’être là et d’être, en plus, bien accueillis, et l’énergie positive avec laquelle les morceaux sont interprétés. Et puis, cerise sur le gâteau, le délirant batteur est un magnifique forcené, qui fait le spectacle à lui tout seul !

2024 03 25 Pixies Olympia RG21h : Tout change avec les Pixies, qui opèrent ce soir dans un décor un peu plus sophistiqué qu’à l’habitude : le grand P ailé est affiché au fond de la scène, tandis que des sphères pendent derrière les musiciens, sur lesquelles on reconnaît le globe de la pochette de Bossa Nova (à mi-set, quand on passera à Trompe le Monde, les sphères pivoteront et deviendront des yeux !). Comme d’habitude, pas un bonjour, pas un sourire, on attaque directement avec Cecilia Ann, l’intro surf de Bossanova. Tous les regards (en tout cas, les nôtres) sont braqués à droite de la scène, vers la remplaçante de Paz, Emma Richardson, ex-Band of Skulls, et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle est loin, très loin, d’avoir la présence scénique de Paz ! Mais les mauvaises langues – comme nous ! – diront que c’est peut-être bien ce que Charles recherchait, non ?

2024 03 25 Pixies Olympia RGLe problème, l’énorme problème, qui va gâcher toute la soirée à ceux qui, comme nous, sont dans la fosse, proches de la scène (pour le reste de la salle, plus loin, ou au balcon, on imagine que ça ne sera pas le cas…), c’est le SON ! Une horreur, puisque Charles a décidé que ses deux amplis Vox devaient couvrir tout ce que le reste du groupe pouvait produire, y compris sur la sono. Nous allons donc passer l’heure quarante du set à entendre SEULEMENT la guitare du boss, et ABSOLUMENT rien d’autre : aucun autre instrument ne sera réellement audible, et ses vocaux non plus d’ailleurs… sauf pendant les brefs instants où il ne jouera pas de guitare. Et chaque fois qu’un roadie lui tend un nouvel instrument, son premier geste est de tourner les potentiomètres au maximum, histoire de garantir le déluge sonore… Bref, nous n’aurons entendu qu’un fragment de concert, ce qui, dans une salle comme l’Olympia où le son est la plupart du temps excellent, est quasiment du jamais vécu !

Après, et pour ce qu’on en entendra, l’idée de jouer ces deux albums, qui ont tous deux des « ventres mous » (disons la quasi-intégralité des secondes faces pour faire simple), s’avère mauvaise, car bien des titres sont tout simplement anodins, voire ennuyeux : or, s’ennuyer à un concert des Pixies est une expérience nouvelle pour nous, que nous n’avons jamais vécue depuis 1989 et notre découverte du groupe au Town & Country Club de Londres… De Bossanova, une fois passés les excellents Rock Music, Velouria, Allison et Is She Weird, on ne peut guère que se raccrocher à Dig for Fire et Hang Wire. Pour Trompe le Monde, après U-Mass, un grand morceau au même titre que Planet of Sound, on patauge dans une sorte de marécage informe, d’où l’on sauvera Subbacultcha et Motorway to Roswell, évidemment.

2024 03 25 Pixies Olympia RGSur scène, Emma continue à être anodine, et Joey Santiago fait la gueule du début à la fin du concert, tandis que Charles exécute mécaniquement son songbook sans que ça semble l’intéresser à un seul moment. Finalement, on se dit que son jeu habituel de construire ses setlists en improvisant sous l’impulsion du moment, et en essayant de piéger les autres membres du groupe, est sa principale joie sur scène, et que, privé de ces petits moments de sadisme, il S’ENNUIE… Comme nous, guère réveillés de notre torpeur que par l’intrusion de trois slammers qui se relaieront toute la soirée pour occuper le service d’ordre et essayer de briser les nuques des jeunes femmes qui ont réussi à rester au premier rang.

Pour finir cette triste soirée, le rappel (sans sortie de scène, car Charles n’avait pas que ça à faire…) sera consacré à une nouvelle chanson et à trois titres évidents (Here Comes Your Man, Wave of Mutilation et Where Is My Mind) qui représentent un peu une version « grand public » des Pixies, bien loin des sommets de rage et de créativité qu’on aime.

S’il y a donc une chose dont nous nous souviendrons de ce lundi 25 mars, c’est d’avoir assisté au pire concert des Pixies de notre vie (jusqu’à aujourd’hui…). Il reste quand même au groupe deux soirées à Paris pour rattraper le coup, à condition que quelqu’un convainque le patron de ne pas jouer plus fort que tout le monde.

Pas sûr que quelqu’un puisse y arriver, néanmoins…

Texte : Eric Debarnot
Photos : Robert Gil

33 thoughts on “[Live Report] Pixies et The Pale White à l’Olympia : les Pixies au nadir de leur trajectoire…

  1. What a bullshit Review – i saw a fantastic concert, and the Sound was also good!

    1. Glad that you liked it ! And this is not a reason for me to call your opinion a « bullshit opinion »…

  2. Hélas, le deuxième concert a été à peu près à l’image de ta critique du premier. Je n’ai pas trouvé le son trop pourrave ni trop mal distribué (en tout cas bien meilleur que dans d’autres salles parisiennes), mais pour le reste, c’était kif-kif. 1h45 de concert dont la moitié environ était dispensable. Un groupe statique, dont les membres ne communiquent quasiment pas entre eux et qui semble s’apercevoir de la présence d’un public, au moment de lui dire au revoir… sans rappel, malgré la détermination dudit public qui repart bredouille. Mon premier concert des Pixies (malgré le nombre incalculable d’heures passées à écouter leur musique depuis la sortie tonitruante de Doolittle) me laisse sur ma faim… ce sera le premier et le dernier à la fois, pour moi. J’ai éprouvé plus de plaisir à découvrir The Pale White et leur énergie communicative. Une générosité sincère, comme en témoignaient leurs grands sourires modestes, quand on venait leur serrer la main et les féliciter, dans le hall à la sortie de la salle. C’est ça le rock n’ roll ; des mecs qui se transcendent sur scène et sont désarmants de simplicité et de gentillesse quand on les croise ensuite. Il faut croire que les Pixies ont oublié cette lointaine époque… dommage! « Trompe le monde », assurément… eux-mêmes inclus, probablement.

    1. Totalement d’accord avec toi. Maintenant, les Pixies ne sont pas toujours aussi mauvais que ça. Dans notre petite bande, il y en a qui les ont vu une vingtaine de fois (nous sommes très fans, depuis 1989 en fait), et l’avis était unanime : ce fut leur pire prestation en trente-cinq ans. Donc, j’aurais tendance à t’encourager et retenter le coup, même si, évidemment, on est à des années-lumières du génie des années 90… Et puis, oui, The Pale White nous ont en quelque sorte sauvé la soirée !

    2. Je me faisais une joie d’aller voir le groupe mythique des Pixies sans être un gros fan mais bien branché sur leur musique. Quelle déception , aucune communion avec le public, pas de rappel , pas les tubes intemporels des Pixies … donc aligné avec tes commentaires , heureusement qu’il y avait les Pales White avec qui on a pu converser à l’issue du concert. (date du concert mardi 26 mars)

  3. Bonjour,
    j’étais moi-même dans la fosse, et ai trouvé le son plutôt bon et équilibré.
    Quant à Emma Richardson, elle a fait le job.
    Je suis d’accord sur la faiblesse de certains titres de Trompe le Monde, mais au global c’était pour moi, et je crois la majorité du public, un excellent concert.
    Et effectivement, la puissance et la rage des années 80-90, comme notre et leur jeunesses, ont disparu…

    1. Tu étais sans doute assez reculé pour bénéficier de la sono, nous nous étions au premier rang. Mais comme je me disais, ce problème ne m’est jamais arrivé avant à l’Olympia, malgré les dizaines de concerts (centaines peut-être) que j’y ai fait, toujours au premier rang. Donc c’était extrêmement rageant.

  4. Fallait pas vexer Francis. Au deuxième soir, on a même pas eu droit à un rappel (c’est pas faute de l’avoir demandé).

  5. C’est triste à dire mais quelle idée d’aller voir un concert des Pixies en 2024 !

    1. Je comprends le point de vue, mais ils ont donné des bons concerts au cours de certains de leurs passages, comme par exemple si je ne me trompe pas en 2016 au Zénith. On n’est jamais à l’abri d’une bonne surprise. Maintenant, il ne faut pas espérer revoir le groupe génial des années 90, c’est en fait.

  6. c’est exactement le concert que j’ai vécu lundi au premier rang. Cependant, j’ai pensé que c’était plutôt un problème de l’ingé son qui n’a pas activé les deux repiques au pied de la scène. Même sur la première partie, le son était déséquilibré.

    1. Techniquement, tu as sans doute raison. Merci pour la précision, très utile…

  7. Thanks for this review. It describes exactly the concert we visited on Sunday. The sound on the balcony reminded of 80s bootlegs, i.e. rubbish. I assume that the Olympia is a challenging venue in terms of sound quality. However, this cannot be an excuse for the sound disaster (balcony) on Sunday. Despite that we travelled 600 km for the concert and that the tickets were a present to the 60th birthday of my wife we left the concert after about 40 minutes. Guess we are too old to tolerate this kind of non-performance. The best aspect is that we used the concert as an excuse for some additional holidays in the Bretagne. Thanks to the Pixies!
    The Pale White as opener were a good surprise with far better sound in comparison.

    1. Fully agree, thanks for your feedback. And no, The Olympia is not normally a challenge in terms of sound, I have listened to dozens of excellent concerts with an excellent sound in the same venue !

  8. Ah dommage !
    Vu le deuxième jour et la sono était très bonne quand on était placé plus vers le fond de la salle.

    Je suis d’accord sur la nouvelle bassiste qui a l’air moins convaincante que Paz Lenchantin (pour le moment) mais sinon j’ai trouvé le reste du groupe en forme, surtout Joey Santiago sur les morceaux de Trompe Le monde qu’on entend moins souvent!

    J’espère que vous serez au rendez-vous pour les Breeders en juillet !

    1. Absolument, à moins d’un contre-temps, on sera aux Breeders, car on adore Kim Deal, on pense que Cannonball est l’un des meilleurs morceaux de toute l’histoire du Rock, et un concert des Breeders, c’est toujours fun !

  9. je suis d’accord. en plus, il y avait un demi ton de différence entre le chanteur et le guitariste au début du concert (pendant 30 minutes ) ..insupportable à mes oreilles

  10. Bonjour.
    J’étais au premier rang du concert de lundi, plein milieu, pile en face de Black Francis et forcément bien dans l’axe de ses Vox.
    Belle performance de Pale White mais un son très décevant, noyé dans la basse (bon, je l’ai bien cherché en me mettant à cet endroit…).
    Pour la deuxième partie, certes les Vox de Charles étaient très présents mais l’ensemble m’a paru bien équilibré (hormis la voix d’Emma Richardson), puissant mais équilibré : les interventions de Joey ressortaient très bien, la voix de Charles également.

    S’agissant de l’enthousiasme sur scène : ça n’a jamais été la franche rigolade avec les Lutins de Boston, c’est dommage mais c’est comme ça, ça l’a toujours été. Même sous l’ère Frank Black, pas ou peu d’interactions avec le public, surtout face à un public non anglophone : en Australie, en Angleterre, aux États Unis, Charles échange (souvent peu, parfois beaucoup : écoutez la compilation ‘Christmass’, une vraie pipelette sur certaines pistes live) avec le public. Ok, ce n’est pas un roi du stand-up mais il reste généreux : il mouille la chemise.

    Je me suis retourné plusieurs fois pendant le concert et j’ai vu énormément de visages radieux, un public qui prenait du plaisir même si on ne lui a pas parlé.

  11. En effet je suis un grand fan mais le concert etait pourri. Aucun jeux de scene , pas un mot les morceaux enchainés comme s’il avait la gastro ….il n’a meme pas presenté la nouvelle bassiste , un bien triste concert .

  12. Je suis désolé de le dire mais cette critique est immonde et prouve que la personne qui l’a écrite n’a rien compris à l’esprit des années 1990, ni aux PIXIES.
    Ça a toujours été ainsi et nous c’est pour et comme ça qu’on l’aime ….
    Je lis:
    ‘ c’est qu’elle est loin, très loin, d’avoir la présence scénique de Paz ! Mais les mauvaises langues – comme nous ! – diront que c’est peut-être bien ce que Charles recherchait, non ?.
    Ben oui ….

    1. Merci pour le qualificatif « d’immonde » (trompe l’immonde ?) : on ne me l’avait pas encore faite, celle-là. Et bravo pour porter précieusement la compréhension suprême de l’esprit des années 1990 et des Pixies. A quand un texte superbe (et pas immonde) que tu pondras sur le sujet pour illuminer les ignares que nous sommes ?

      1. Merci pour ton sourire, il me réjouit ! Et au plaisir de te lire, même si nous ne sommes pas d’accord !

        1. Merci je préfère ainsi aussi, et bonne continuation.
          Immonde n’était pas le mot , colère passée je dirais injuste…

  13. Je trouve ta chronique assez conforme à ce que j’ai ressenti. J’y allais avec 2 potes quarantenaires avec la nostalgie de notre jeunesse et ce que j’ai surtout apprécié c’est l’ambiance bon enfant et festive des gens à proximité de la scène. Dès les premiers morceaux, tout le monde s’est mis à dodeliner puis pogoter alors que le public était majoritairement constitué de gens de plus de 40 ans. Ce qui aurait pu laisser penser que ce serait mou du genou. Alors que pendant la 1 ère partie, une jeune fille m’a demandé de me décaler car elle ne voyait pas assez la scène, j’aurais bien aimé la retrouver dans la fosse pour lui montrer à quoi ressemblait un concert de rock quand j’avais son âge !!! Je ne supporte pas ce public qui vient voir un concert de rock et qui ne veut pas être effleuré par qu’un !!! Il faut aller en place assise bon sang!!!
    Venant de ma lointaine « province » j’ai aussi un a priori sur le public parisien gavé de concerts, exigeant sur le show et trop consommateur des artistes.
    Mais là non.
    Bref le public était impatient de retrouver le groupe et quand on connaît les pixies en concert, on sait que le jeu de scène n’est pas leur qualité première. On aurait même été déçu si Franck Black avait lancé un « how are you Paris? » après le « How are you Amsterdam ? » de la semaine précédente.
    Un peu comme le public neuneu qui entonne le fameux « laaa lalala la » au moment d’un rappel pour lancer un mouvement de foule! Je ne supporte pas cette ambiance! Applaudissez plutôt !!!
    Ce n’est donc pas ça qu’on attends des pixies mais plutôt la précision de leur musique.
    Je suis aussi d’accord pour dire que toutes les chansons ne sont pas indispensables et celles que tu cites sont aussi mes préférées.
    On peut être déçu si on attends un show de concert classique mais je pense qu’ils n’en sont plus à se soucier de leur image. Ils prennent le cash et s’en vont. À nous de prendre ce qu’on peut en retour.
    Même le rappel qui n’en n’est pas un est ridicule. On voit Franck Black faire signe au Back stage qu’il ne sortirait pas de scène et il enchaîne les morceaux grand public dont le boulet « where is my mind » leur « creep » à eux, qui a dû faire plaisir à la jeune fille du début et au public neuneu.
    A noter quand même qu’ils ont joué une nouvelle chanson « Vegas suite » pendant ce rappel. Curieux.
    Ils font le job et place à la ville suivante, comme souvent les groupes américains. J’ai vu les queens of the stone age fin 2023 et c’était pareil, un show copier-coller des précédents de la tournée.
    Mais est-ce qu’on irait reprocher à des acteurs de théâtre de jouer la même émotion tous les soirs? Vaste débat…
    Dernier point sur le son et la bassiste qui est arrivée dans le groupe début mars pour le début de la tournée européenne : je ne l’ai pas entendu chanter ! Alors que c’est pourtant une caractéristique du groupe ce combo de voix!
    Je suis assez d’accord aussi sur le son qui était moyen mais il fallait sans dout faire le choix entre un bon son en milieu de salle et une bonne ambiance en front scène et c’est ça que j’ai choisi!

  14. et bien moi j’y étais ce mercredi et j’ai adoré !
    Par contre, je n’avais pas apprécié leur concert il y a 5 ans au zénith, où là le son était vraiment dégueulasse et la setlist un espèce de best of sans queue ni tête.
    J’ai beaucoup apprécié qu’ils rejouent les 2 albums en entier, ce qui donne une certaine cohérence au concert.
    Trompe le monde est certes mon album préféré des Pixies (ce n’est pas l’avis de la majorité à priori …) donc je ne suis peut être pas très objectif :-)

  15. Moi aussi j’y étais mercredi, au milieu dans le sympathique pogo juste devant la scène et franchement. niveau son, c’était pas mal du tout. La guitare de Frank peut-être un peu forte, mais on entendait très bien tout le reste, et notamment la voix plutôt bien adaptée aux titres des Pixies de la nouvelle bassiste (qui fait bien le job au final, mais effectivement elle est très très neutre… pour l’instant en tout cas, laissons lui le temps de prendre ses marques, elle n’est pas là depuis longtemps).

    Mais si ce n’était pas le cas lundi, je comprends que ça ait gâché le show, parce que la musique, c’est clairement l’intérêt principal à un show des Pixies.
    Il y a manifestement pas mal de monde dans les commentaires dont c’était le premier show, et je conçois qu’on puisse être déçu si on n’a pas été prévenu, mais un concert des Pixies, en tout cas depuis la reformation (je suis malheureusement un peu trop jeune pour les avoir vus avant – j’ai démarré par des concerts de Frank Black au moment de son premier album solo), c’est toujours comme ça.
    Ca ne veut pas dire qu’ils s’en foutent, ils jouent au contraire en se donnant à fond, il n’y a qu’à voir Frank à la fin qui était totalement dégoulinant de partout. Mais il y a 0 jeu de scène et quasi 0 interaction, c’est comme ça. Ils viennent, ils jouent quasi sans s’arrêter, ils saluent et ils partent.
    Perso, ça me va, la musique se suffit à elle-même, encore plus quand comme hier soir, ça bouge pas mal dans la salle (ce qui n’est pas toujours le cas ces dernières années, parce que clairement les gens vieux sont souvent trop mous, et les gens jeunes ne sont pas des jeunes qui aiment vraiment le rock et qui vont à des concerts, la plupart sont en effet insupportables à vouloir être devant sans supporter qu’on puisse ne serait-ce que les frôler).

    Par ailleurs, rappel / pas rappel, ce n’est pas un sujet. Les derniers shows, il me semble qu’il n’y en a jamais eu, ceux un peu plus anciens je ne me souviens plus bien, mais peu importe, ils jouent entre 30 et 40 titres pendant 1h30/1h45, vous voulez quoi de plus ?
    Plein de groupes qui font des rappels sortent au bout d’1h15 et reviennent jouer 3 titres, ça n’apporte absolument rien de plus.

    Pour finir, comme c’est précisé dans l’article, il y a d’habitude un truc très sympa à leurs shows, c’est que tous les soirs c’est différent, puisque Frank décide au fur à mesure à la fin de chaque titre ce qui va être joué ensuite. En plus, quand ils jouent plusieurs soirs de suite au même endroit, il fait d’autant plus attention, et souvent la très grosse majorité des titres sont différents d’un soir sur l’autre.
    Ca me semble d’ailleurs beaucoup plus intéressant que des interactions à base « de vous êtes le meilleur public de la tournée » ou d’anecdotes qui sont racontées à l’identique tous les soirs de la tournée…
    Bref, ça c’est top, et c’est sûr que cette fois-ci, on perdait cet intérêt. Mais on le savait avant de venir, les 2 albums font déjà 29 titres, forcément qu’il ne pouvait y avoir aussi tous les « tubes ».
    Mais c’est largement compensé par le fait d’avoir pu entendre des titres qu’ils ne jouent absolument jamais habituellement. Trompe le monde ou Hang Wire par exemple, titres géniaux, ils n’ont jamais joué ça depuis la reformation, c’était dingue de les entendre !

    Tout ça pour dire que je les ai vus une bonne quinzaine de fois, et que pour moi, ce concert sera plutôt très haut dans la pile !

    1. Merci pour cette chronique circonstanciée et complète qui apporte un autre point de vue que le nôtre. Tu verras dans l’un des commentaires qui précède une explication du phénomène de lundi comme une erreur d’un technicien. Je ne ne sais pas si c’est vrai, mais en tout cas il semble que le phénomène ait été corrigé les deux soirs suivants, en effet !

  16. Bonsoir,
    Votre critique est intéressante à tous points de vue, et les commentaires qu’elle suscite tout autant (allant du  » bullshit Review » à « En effet je suis un grand fan mais le concert était pourri »).
    Pour information, étant un inconditionnel des Pixies, j’y suis allé les trois soirs. Plusieurs remarques: 1 Pour rejoindre la tendance des commentaires, il y a eu un gap entre le concert de lundi et ceux de mardi et mercredi. Pas en termes de son concernant l’étage au balcon où je me trouvais (manifestement la fosse a fait les frais d’un désagrément technique le premier soir). Le groupe s’est surtout un peu éteint lundi après Bossanova (peut être l’effet du décalage horaire avec Amsterdam). Mardi (et cela se voit et s’entend lors du « faux » rappel) et mercredi, le niveau s’est clairement élevé, la rage du groupe s’entend sur « trompe la mort ». 3 Pour les interactions avec le Public, les Pixies on oublie, mais à part si on est un petit novice, depuis leur refondation en 2004 il me semble que cela n’est pas leur truc ( moi j’adore que il n’y ait que le rock et pas de fioriture donc j’adhère), et puis ils disent bonjour et revoir avec les mains quand même. 4 Jouer trompe le monde en live nous éloigne du mixage d’origine un peu raté (FB et KD ne pouvant plus se supporter à l’époque, c’est à croire qu’il a voulu éteindre le son de sa basse ) et m’a permis de (re)découvrir un album injustement sous-évalué. 5 Le rock fait l’histoire, et le risque en histoire c’est l’anachronisme. Certes les Pixies d’aujourd’hui ne seront plus jamais vos Pixies de 1990 (J’aurais aimé les voir à cette époque) mais le contexte n’est plus le même (ils sont des ovnis à l’époque des jolis clips bien lisses, Nirvana va arriver mais pas encore). FB ne s’en ai jamais caché lors de la refondation, l’argument financier était là lors de la refondation. Mais ces Pixies de 2024 me ramènent à mes Pixies de 2005 à Rock en Scène et à la baffe qui va avec : un son, une présence,…… Une autre époque. Profitons en !!!! PS: J. Santiago a fait une petite blague visuelle le dernier soir lorsqu’ils ont salué la foule

    1. Excellent texte qui remet bien les choses en perspective ! Merci…

    2. Sympa d’avoir le debrief de quelqu’un qui a fait les 3 soirs, merci !

  17. Présent le premier soir, je repars avec les oreilles remplies d’un son qui n’existe plus. Celui qui mêle les hurlements du Black, les mélopées héroïques de Santiago et les alchimies rock, punk et grunge. Sans chichi ni volonté de séduire. Juste l’envie d’en découdre et de livrer la marchandise franco de port sans lésiner sur les délais. Le ravissement éternel d’entendre jouer The Happening et son sonnet onirique de la fin, Alec Eiffel enfin ressuscité et Ana sauvée des eaux…Des titres mythiques habituellement honnis des setlists et qui se donnent enfin à entendre au milieu des mastodontes sonores chéris des fans. Donc pour cela merci. Le reste importe peu, gardons nos esprits chagrins pour d’autres combats. Ce qui se joue ce soir c’est de voir à Paris le meilleur groupe de rock en activité. Et ça me suffit.

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