She Owl – s/t

she-owlDans la famille »romantisme en dentelles, femme-piano »,  je voudrais la cousine italienne de My Brightest Diamond ou Kate Bush. She Owl impose par la douceur et la sobriété une jolie présence en mode mineur.

La dame en question s’appelle Jolanda Moletta et rendons-lui totalement justice, elle joue ici du piano, des claviers mais aussi du ukulélé, de l’autoharpe, du kalimba, des cymbales et autres percussions. Et bien sûr elle donne de la voix, l’instrument qui frappe l’auditeur en premier lieu quand il écoute She Owl. L’Italienne possède un timbre mezzo-soprano, posé et séducteur, qui n’utilise que très peu l’option »choeurs célestes ». La jeune femme a, pour elle, la clarté de ses arrangements et la tempérance de sa composition. Pourtant marqué par une dark folk de conte de fée,,  ce premier album est sobre à  tous les niveaux. Pas d’emphase, pas d’effusion, She Owl n’est pas Bat For Lashes, elle n’est même pas Tori Amos. On la verrait bien interpréter Wuthering Height (de Kate Bush) mais elle le ferait dès lors en acoustique avec un piano au centre et autour, une kalimba et un pizzicato de violon. Ainsi traités, des titres comme Decembers, fisherman’s queen ou Over the Bones (titre qui a des fourmis dans les jambes) nous permettent de profiter pleinement du songwriting, de mélodies qui vous embarquent et de la voix de Jolanda Moletta qui envoute. Ailleurs, She Owl aura recours à  l’électricité (notamment des arpèges de guitare, la vibration d’un piano électrique) mais là  encore, la jeune femme dessine des ambiances nocturnes tout en sobriété et en émotion contenue (Behind the stars, Nightingale). Tout l’album, en somme, respire et chaque intonation, chaque rajout instrumental, chaque percussion qui titille, chaque bruissement même, deviennent dès lors importants et remarquables, dans le sens premier du terme. Et peut-être même dans le deuxième.

Denis Zorgniotti

Date de sortie : 7 octobre 2013
Label : Broken Toys / PPZK

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