Carnets d’Orient T10 : Terre fatale, de Ferrandez

Terre_fatale.jpgAvec »Terre fatale » Jacques Ferrandez clôture brillamment ses Carnets d’Orient, une saga qu’il a commencé en 1986 et qui relate l’histoire de l’Algérie depuis sa colonisation par la France.

Emprunt d’humanisme et réalisé avec précisons et intelligence les Carnets d’Orient font figure aujourd’hui de classique dans l’oeuvre de ce natif d’Alger et constitue une des belles réussites de la bande dessinée de ces dernières années. En mêlant romance, drame et réalité historique, Ferrandez a réussi le pari de nous tenir en haleine pendant près de 15 ans avec une série fort bien construite et qui trouve son aboutissement dans un dixième volume particulièrement évocateur.

Sans jamais prendre vraiment parti pour l’un ou l’autre camp, en prenant soin de bien restituer le contexte et de donner le plus de véracité à  ses personnages et à  son récit, l’auteur de des Fils du sud signé là  sans doute l’épisode le plus dense de la série, nous plongeant plus qu’avant encore dans une réalité historique implacable, s’appuyant comme souvent sur de nombreux documents d’archives.

Ainsi on referme le livre avec une certaine amertume face au gâchis à  la fois humain et politique qu’à  représenté la guerre d’Algérie, avec des hommes, OAS ou FLN, déterminés à  camper sur les positions, à  défendre leurs croyances jusqu’au bout, quitte à  y laisser leur vie.
Et comme le dit si bien l’écrivain Maîssa Bey dans la préface de l’album : « Jacques Ferrandez ne propose pas de réponse. Il ne juge ni ne condamne. Il se fait l’écho des anonymes qui ont traversé une histoire bruissante du tumultes mêlées »

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Benoît Richard

Carnets d’Orient T10 : Terre fatale
sc&nario & dessin : Ferrandez
64 pages couleurs – 15€¬
Editeur : casterman
Parution : avril 2009