Noah and the Whale – The first days of spring

noah_whale_first_days_of_spring.jpg

Le premier album des Noah and the Whale avait accompagné mon été 2008. Peaceful, the World Lays me down fut en effet la bande-son idéale de cette saison chaude et ensoleillée, des chansons entraînantes et lumineuses, parfois mélancoliques, mais qui se paraient d’une évidence mélodique très efficace. C’est donc avec enthousiasme que je me suis précipité sur leur nouvel opus, qui m’a d’abord stoppé net.

Loin du groupe l’idée de refaire le même disque : dès l’ouverture éponyme, The First Days of spring déploie doucement et sombrement ses plages musicales majestueuses et racées. Le morceau s’étire, tout en cordes nappées et de vrombissements sourds, jusqu’à  éclater dans un final orchestral très classieux. A l’évidence, le groupe change de cap, ou tout du moins leur leader, Charlie Fink. Celui-ci avoue, au détour de ses interviews, qu’il a élaboré cet album après sa rupture non effacée d’avec une jeune femme. Malgré l’envie de tout plaquer, tout oublier, quitte à  se trouver des relations d’une nuit, le chanteur ne guérit pas de cette séparation, qui va de fait l’accabler jusque dans ses textes et ses compositions.

En effet, l’album pourrait s’appeler les premiers jours de l’automne ou de l’hiver, tant la mélancolie, la tristesse et le désarroi sourd irriguent chacun des morceaux. Plus de Shape of my heart à  l’horizon, les morceaux s’enchaînent calmement, sans rupture, avec le chant désespéré et parfois monocorde de Fink qui émerge d’arrangements folk et post-rock de belle facture, mais qui peinent à  nous charmer sur la longueur. Album de rupture, sentimentale comme musicale, ce second jet des Noah and the Whale risque fort de dérouter les fans de la première heure (dont je fais partie) tant le virage artistique est abrupt et le résultat assez décevant. On retrouve bien sûr la beauté des compositions, la richesses d’une instrumentation inventive, mais le fait pour l’artiste de vouloir ressembler à  un crooner dépressif, tendance Tindersticks ou Nick Cave, est trop déroutante pour emporter l’adhésion. Et si la fin se veut rassurante, avec cette porte toujours ouverte (on l’imagine, pour son ex-copine), on préfère imaginer l’avenir de Fink et sa bande plus radieux, plus coloré, plus pop. Mieux, quoi.

Jean-François Lahorgue

2_5.gif

Editeur : Cooperative / Universal music.
Date de parution : septembre 2009.

Tracklisting :
1. First Days of Spring
2. Our Window
3. I Have Nothing
4. My Broken Heart
5. Instrumental I
6. Love of an Orchestra
7. Instrumental II
8. Stranger
9. Blue Skies
10. Slow Glass
11. My Door Is Always Open

Plus :
Site Myspace du groupe
Vidéos du groupe