The Black Keys – Brothers

Les Black keys donnaient début novembre 2010 un concert à  Paris. Et quand de mon fil twitter, de ma timeline facebook se mettent à  émerger mille messages en quête de place de concert ou de passe-droit, je sais en général qu’un buzz est en train de se produire. Ce ne serait que justice pour ce groupe qui égaie mes transhumances en train depuis cet été.

The Black Keys donc, en provenance de Akron dans l’Ohio. Le groupe repose sur les épaules de Dan Auerbach et Patrick Carney. Ils en sont à  leur huitième album si j’en crois mes recherches sur les plateformes d’écoute légales (@pascal_negre si tu m’entends). Et je confesse, honte sur moi, qu’il aura fallu attendre une distribution par cooperative music avant que cette formation arrive à  mes oreilles, avant que Auerbach ne soit autre chose qu’un nom croisé dans les pages info de mes magazines préférés ou un credit sur une pochette.

Une classification simple et réductrice consisterait à  positionner The Black Keys pas loin de The White Stripes, et ceci parce que les deux formations ravivent le blues des origines par son versant pop rock. Bon aussi un peu parce que Dan et Jack White sont copains. La comparaison est réductrice et je m’en veux de temps de fainéantise. Allons un cran plus loin.

Il y a,  une référence appuyée, dit-on au guitariste Junior Kimbrough. Nouvel aveu de méconnaissance de ma part.,  Mais si j’ai envie de citer un guitariste, référence commune à  tous le monde, c’est du côté de Jimi Hendrix et des sixties enflammées que j’irais piocher. Le côté guitar hero de Hendrix en moins, mais partageant avec lui cette capacité à  nourrir le blues originel d’une composante pop, de mélodies infernales et d’un brin de funk afro américain. Plus appuyé encore chez les Black Keys que chez la star suradulée des sixties. D.’autant plus étonnant qu’aucun des membres du duo ne semble avoir de racine afro américaine. Le groupe ne cache d’ailleurs pas sa sympathie pour le Rap et le hip hop contemporain. Ceci expliquant peut-être la composante funk à  faire baver de jalousie Lenny Kravitz qui n’est jamais arrivé quant à  lui à  faire du neuf avec ce vieux.

Brothers déroule son chapelet de tubes en puissance. Du genre de tube qu’on se glisse dans les oreilles le matin juste avant d’affronter une rame de métro bondée. On a des fourmis dans les jambes et des envies de battre des hanches. On a un feu sacré communicatif qui nous fait supporter à  peu près toutes les brimades du quotidien. Brothers passe tu tube rock au tube pop, fait rebondir ses sources sur un chaloupé funk et abaisse le rythme jusqu’à  presque toucher de la ballade sans s’y complaire jamais. Les titres sont immédiats mais jamais téléphonés et gonflés d’énergie, toujours. Plonger dans Brothers c’est comme se prendre Woodstock et les années Vietnam des Etats Unis en pleine poire, le mix pourléché en plus, l’urgence de l’époque en moins. Simple, originel et diablement efficace du côté de la mélodie, voici résumés les ingrédients de ce nouvel album au gimmick mnémotechnique dégaîné plus souvent qu’à  son tour (riff à  répétition, coup de sifflotement, voix passée au filtre d’un micro façon époque, gimmick d’orgue »). l’album se déroule avec aisance, et fournit comme un anachronisme de bon alloi dans le paysage musical contemporain.

On se plait dans cet album qui revient,  tous les deux jours dans mon lecteur depuis cet été. S.’il est un album qui incarne le rock de cette fin d’année,  dans son interprétation la plus,  populaire et jouissive, c’est peut être les Black Keys avec Brothers. Et si pour une fois, le petit buzz parisien n’était pas usurpé, ?

Denis Verloes
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Date de sortie:17 mai 2010
Label: Cooperative music

Tracklist


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