Adam ‘s Castle – Vices

Adam ‘s Castle a fait le choix de n’avoir ni guitariste ni chanteur. Ce qui ne l’empêche de proposer une musique intense et virtuose entre jazz et (post-) rock. Grosse claque.

Pour tout vous dire, au début j’avais choisi de ne parler d’Adam ‘s Castle, , que dans la rubrique Chroniques Express car, Vices, ne sort qu’en LP et en Digital. Et finalement conquis par le disque, le voilà  dans une pleine page plus que méritée. Qu’importe le format, pourvu qu’on est l’ivresse musicale.

Adam’s Castle c’est Sami Jano au piano/Fender Rhodes, Eric Adams à  la basse et Zach Eichenhorn à  la batterie. Originaire de Detroit, le trio a migré à  Brooklyn, lieu peut-être plus en accord avec leurs choix esthétiques. Sur le papier, Vices (qui fait suite déjà  à  deux EPs et deux albums) est un vrai défi. Au delà  même de l’absence de guitariste et de chanteur, le trio prend son inspiration dans le jazz, dans la musique répétitive de Steve Reich et dans le post-rock d’un Explosions in the Sky. Tout ceci pourrait aboutir à  un album rude quant à  son écoute, excluant pour un large auditoire.

Or, ce n’est pas le cas car Adam’s Castle ne manque pas de ressources Pas de guitariste et pas de chanteur ? Qu’à  cela ne tienne, le Fender Rhodes va tenir son rang et remplacer favorablement ces deux absences. L’instrument amplifié ressemble parfois trait pour trait, intonation pour intonation à  une guitare qui serait tenu par Steve Hackett. Le fluide continu du clavier sert de véritable ligne de chant émotionnelle à  une musique incarnée.

Des références élitistes ? En effet, Sami Jano fait dans l’accord jazz, Zach dans la syncope et le trio ensemble une musique hypnotique arrivant sans cesse à  retomber sur ces pattes harmoniquement et rythmiquement là  où d’autres se seraient pris le tapis depuis bien longtemps. Mais outre les mélodies rajoutées telles des cerises sur le gâteau, le trio rend sa musique virtuose »abordable » par son énergie perpétuelle, le sentiment de retourner sans cesse dans la mêlée du rock et pas de , rester en dehors, dans une distance intellectuelle et poseuse. Et quand la basse devient rugueuse, Adam’s castle vire presque dans le versant le plus hardcore du post-rock (TKO). Le trio s’est pendant longtemps aguerri au live (jouant notamment avec The Sea and The cake, Don Caballero ou My Morning Jacket) et ce dernier album en tire désormais tous les profits. You’re fucking the best nous dise t-il dans le titre d’un morceau, on leur renvoie le compliment. Le Vice (s) a beaucoup de vertus.

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Denis Zorgniotti

Date de sortie : 2 Avril 2012
Label , : Triple Down Records

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